CROIRE
Réflexion du
P. Jean-Baptiste à la réunion des parents
Quand je dis à quelqu’un : « Je te crois », je lui dis « ma confiance » . J’établis donc avec lui une relation personnelle, intime. Il est relativement plus facile de dire : « Je t’aime » que de dire « je te fais confiance ».
Quand je dis « Je
t’aime », j’exprime mon affection et aussi ma passion. Quand je dis
« Je te fais confiance » , j’exprime mon amitié et aussi ma volonté.
Or ce qui construit et entretient une
relation, c’est la volonté. La fidélité
n’est pas que sentiment, elle est surtout un engagement.
La foi est un Don de Dieu, un Don gratuit, mais comme tout Don, il engage celui qui reçoit. L’Amour est un Don, mais quand on dit « oui » à l’amour, on est engagé. Il n’y a pas de fidélité sans engagement. Pas d’engagement sans confiance. Pas de confiance si on n’engage pas sa volonté. Le chant de la promesse scouts dit assez bien : « Je veux t’aimer sans cesse, de plus en plus. Protège ma promesse. Seigneur, Jésus ».
Comment naître la foi ?
Il y a au départ, une information, ensuite un désir de s’informer,
à la fin, une rencontre.
Un exemple, par rapport à l’amitié.
Pierre : « J’ai rencontré lors d’une soirée une fille qui
s’appelle Catherine… «
Paul : « Comment est-elle ? De quoi parlez-vous… ? »
Pierre : « Si tu veux, je peux te la présenter… »
Paul : « Je
veux bien. »
L’amitié ne pourrait naître que dans la rencontre entre Paul et
Catherine. L’information
est utile, le désir de s’informer est nécessaire, mais la rencontre est indispensable.
La foi en Dieu suit le
même chemin.
Exemple , dans l’évangile de Jean (1,40-45)
André, qui avait écouté Jean, dit à son frère Simon :
« Nous avons trouvé le Messie… »
Philippe va trouver Nathanaël et lui dit : « Celui dont
on parle, nous l’avons trouvé… »
Premier étape : Croire que Dieu existe
Deuxième étape : S’intéresse à ce que Dieu dit
Troisième étape : Vivre selon sa parole
« Je suis
le chemin, la vérité et la vie. Nul ne va vers le Père sans passer par moi »
(Jean 14,6)
Le terme « Père »
se comprend ici : Source de toute vie. La foi en Dieu implique
nécessairement le désir de vivre, de lutter pour la vie. La foi en la
résurrection naît de ce désir de vivre. Dieu le « Père »
a répondu à ce désir de son « Fils », en le ressuscitant. Celui qui cherche
à vivre, trouvera Dieu au bout de sa recherche. Dans cette démarche difficile,
Dieu a donné un guide qui est son propre fils Jésus. « Celui qui croit
en moi , déclare Jésus, a la vie éternelle ».
Il nous reste à lui dire : « Jésus, je te fais confiance ».
Jean-Baptiste.
La première communion (autrefois « communion privée..») désigne la première
communion au Corps et au Sang du Christ, à laquelle un baptisé participe. II
s'agit d'un sacrement, le sacrement de l'eucharistie qui, avec le baptême et la
confirmation, constitue les trois sacrements de l'initiation chrétienne.
La profession de foi, encore appelée par certains » communion solennelle
», désigne une célébration au cours de laquelle des enfants renouvellent en
leur nom propre l'engagement pris pour eux par leurs parents, le jour de leur
baptême. Ce n'est pas un sacrement mais une étape dans l'itinéraire spirituel
des baptisés.
Les fêtes de la foi : parfois cette expression désigne des
manifestations religieuses dont les jeunes sont les principaux acteurs. Aussi peut‑elle désigner la
profession de foi elle‑même, surtout lorsqu'elle est célébrée sous une
forme particulière, par exemple au cours d'une journée festive.
La première communion a
lieu le plus souvent au cours de la deuxième année de catéchèse, soit entre 8
et 10 ans.
La confirmation est
proposée aujourd'hui le plus souvent en fin de collège ou au lycée.
La profession de foi a
lieu selon les endroits en fin de 6e dans le cadre de la paroisse (au tempe des
années‑ dg catéchèse) ou en fin de 5° en aumônerie, dans l'école
catholique ou dans un mouvement de jeunes.
Extrait de La Croix Mercredi
15 mai 2002 p.13
La
profession de foi (du latin profiteor, je reconnais devant quelqu’un)
est l’affirmation solennelle de sa foi faite par un chrétien. C’est désormais
le nom le plus souvent donné à l’ancienne « communion solennelle »,
avec cependant un caractère un peu différent.
Les
années 1970 ont connu en France une controverse entre catholiques sur la
communion solennelle ou la profession de foi (les mots ont leur importance).
Autrefois, les enfants finissaient leur catéchisme vers 12-13 ans, peut-être un
peu plus tard. La fin de leur initiation chrétienne était marquée par leur
première communion, qui était une communion solennelle ; cette communion
était ainsi devenue un rite de passage de l’enfant à l’âge adulte.
Différentes
évolutions intervinrent successivement. La première fut le fruit du pressant
appel du Pape Pie X (1910) à avancer l’âge de la première communion et à ne
plus lier celle-ci à la fin du catéchisme. Plus tard, la scolarité s’étant
prolongée, le seuil des 12-13 ans ne fut plus significatif d’une entrée dans
l’âge adulte mais dans l’âge adolescent. Les adolescents, grâce aux progrès de
communication, étaient beaucoup plus informés qu’auparavant ; ils
devenaient plus libres par rapport aux convictions de leurs parents, tout en
étant d’ailleurs davantage dépendants d’eux matériellement.
Enfin
le clergé, appuyé par une active fraction des chrétiens et bientôt encouragé par
le Concile Vatican II, cherchait à redonner toute leur authenticité aux
démarches de la vie religieuse. Sa réticence était donc grande pour organiser
des cérémonies dont les participants abandonnaient dès le lendemain toute
manifestation extérieure de la foi ; le comportement de beaucoup de
parents qui ne semblaient voir dans ces cérémonies qu’une occasion de fête
familiale et non pas religieuse, ne pouvait que le conforter en ce sens. Les
enfants n’étaient-ils pas conduits ainsi à accepter de tricher et d’exprimer
une fois qu’ils n’avaient pas ? Ce pendant, devant le changement
d’attitude du clergé, beaucoup de parents réagirent en l’accusant de juger la
foi des chrétiens sur la seule pratique religieuse.
Aujourd’hui
la controverse semble s’estomper. Dans un monde moderne plein de contradiction,
il a paru bon que les jeunes prennent l’habitude de célébrer par une fête les
étapes de leur vie, spécialement de leur vie de foi, et d’y renouveler les
engagements de leur baptême dans des conditions de réelle liberté.
Nombre de paroisses et d’aumôneries s’emploient aujourd’hui à trouver, en lien avec les parents, les formes appropriées à la célébration de ces passages.
Il convient de se situer par rapport au baptême. Tout ce qu' on célèbre en Eglise, l' est
toujours par rapport au baptême. Le baptême n'est pas seulement un rite, un
acte cultuel. C'est toute une manière de comprendre la vie . il répond à la
question : qu'est-ce qu'un être humain ?
Nous sommes baptisés au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. Cela signifie qu'un être humain doit devenir père, fils, esprit.
Le père est celui qui transmet la vie, c'est à dire
tout. il donne tout.
Le Fils reçoit la vie - il reçoit tout.
Dans l'exercice de ce don, !e père se révèle un être
de responsabilité - De même, tout être humain, quelqu’il soit, doit se sentir
responsable de la vie - La paternité n'est pas d'abord biologique : dans
l'Evangile : aimer, c'est donner
la vie.
Le Père reçoit de son Fils son identité de Père. On
n'est père que par rapport à un fils.
Le Fils donne à tout homme son identité d'être
humain : ou on est père, ou on n'est pas humain du tout ! De même, Dieu
est Père ou il n'est pas Dieu du tout ! C'est sa nature divine, c'est notre
nature humaine.
Le Fils est un être distinct du Père. Il permet à l'
autre d'être autre, et lui est lui.
L'Esprit-Saint (souffle de vie, Pneuma) est ce qui
passe entre le père et le Fi!s. Pas seulement une qualité relationnelle, mais
une personne, qui crée cette relation.
Père/Responsabilité – Fils/Identité – Esprit/Relation sont donc les 3 composantes fondamentales de l'être humain.
Les 3 sacrements de
l'initiation chrétienne renvoient
à ces 3 dimensions : le baptême
signifie la vie reçue du Père, la communion le don du Fils, la confirmation l'appel de
l'Esprit Saint.
Le baptême révèle que la vie ne peut venir que du Père (Dieu ne peut être que Père) : la vie comme naissance .
La communion exprime le mystère de la vie comme don.
La confirmation signifie la vie comme croissance.
(La profession de foi, autrefois appelée
« communion solennelle », n'est pas en ce sens, un sacrement. Dans
beaucoup de pays, elle ne se pratique pas. Par contre, ce que nous appelions
« communion privée » la première communion, elle ne l’est pas pour
ces pays-là. Le terme « privée » est un contre-sens.
La communion est le sacrement de l’Eucharistie (merci,
action de grâce.)
Les gens qui s'aiment se demandent parfois :
« Dis-moi que tu m'aimes » cela ne
sonne pas toujours comme de la reconnaissance, mais plutôt comme une
revendication.
Vivre en action de grâce (ce que Jésus a vécu pendant
toute sa vie…) implique la certitude
que l'on est aimé. Quoiqu'il arrive, rien ne peut ébranler cette conviction.
Communier, c'est recevoir le pain : la chair de
Jésus (cf Jean 6,21)
Il y a une différence entre !es protestants et les
catholiques. Pour les protestants (qui croient cependant à la « présence
réelle », le pain redevient ordinaire après la célébration. Pour eux, ce n'est
pas le pasteur qui fait l'eucharistie, c' est l'assemblée. Chez les
catholiques, le prêtre peut très bien dire sa messe tout seul. Le pain est
consacré, il devient le corps du Christ. Mais attention au risque de se sentir
bien, chacun avec « son » Jésus, comme une dose de vitamine qui va nous
rendre plus forts Jésus a dit : « Mangez-en tous », c'est à dire tous
ensemble ! Et son sang est versé «pour
la multitude ».
La communion est un acte qui nous engage à devenir
comme Jésus : le pain donné et le sang versé.
On ne dit plus « communion solennelle », mais
« profession de foi » (chez les protestants confession de foi). Certaines
paroisses ont choisi de célébrer des professions de foi sans eucharistie. Tout
le monde peut faire profession de foi, même sans avoir jamais communié, même
sans être baptisé. Ici à Montesson, nous choisissons de célébrer cela dans le
contexte de l'Eucharistie, et l'ensemble des jeunes a déjà communié.
L'âge moyen de la profession de foi est 12 ans :
âge de la puberté, du passage à l'adolescence (cf la guérison, dans le même
passage d'Evangile, d'une femme atteinte d'un flux de sang depuis 12 ans et
d'une fillette de 12 ans).
Faire profession de foi signifie : dire sa foi. Cela nous renvoie à l'expression donc à l'identité (cf schéma vu tout à l'heure). Notre enfant a-t-il conscience de ce qu'il est ? Peut-il dire : je suis moi (j'ai coupé le cordon), j'ai ma propre parole (alors qu'à mon baptême - quand j'étais bébé - mes parents ont dit pour moi)?
L'être humain est un être de parole. L'enjeu pour nos
enfants est d'arriver à dire quelques paroles vraies, non plus de répéter comme
des perroquets. Quand l'homme n'a plus de parole, il n'est plus rien.
La profession de foi rejoint la dimension humaine de
l'éducation : comment aider mon enfant à avoir sa parole à lui. Le catéchisme
est un lieu où normalement les enfants ont le droit de dire ce qu'ils veulent.
Libérer la parole, c' est libérer la personne humaine. Dire ma foi, c' est dire
ce que je crois, ou tout au moins ce que j' aime, ce qui est important pour
moi, et non plus ce qui fait plaisir aux parents.
Les convictions sont essentielles : on ne peut
construire sa vie sans être convaincu de quelque chose. Nos convictions se
traduisent en valeurs, sans elles nous ne pouvons pas éduquer nos enfants, cela
ne « passe» pas .
La confirmation renvoie à l'Esprit Saint et à la
Pentecôte. Les apôtres avaient beaucoup reçu de Jésus, mais ils avaient peur. A
la Pentecôte, l'Esprit Saint est venu les fortifier, les confirmer dans la
mission. La mission : un « je » qui envoie « toi » vers
« eux ».
Jusque vers 10-12 ans, l'enfant est très
égocentrique. Mais le jeune doit dépasser le « moi » pour aller vers les
autres. Il faut pour cela avoir cette maturité qui se traduit par la capacité
de prendre des décisions personnelles.
La question des jeunes est souvent : faut -il
vraiment faire tout ça ?
Le fait de faire quelque chose, à la fois exprime ce
qui est déjà là, et fait croître ce qui n'y est pas encore. Par exemple, faire
un bisou exprime l'amitié... et la fait grandir. Pour la pratique religieuse,
c’est pareil. Dans la vie, si on ne progresse pas, on recule. A la
confirmation, je viens confirmer ce que j’ai dit (à ma profession de foi), ce
que mes parents ont dit à mon baptême. Une idée juste, c’est une idée que l'on
peut mettre en pratique. Lors de ma confirmation, je peux regarder ce que j’ai
mis en pratique de ma profession de foi.
Pour revenir à la communion, on parle à la messe de 2
tables. Celle de la Parole et celle du Pain. Dans St Jean, Jésus dit -. « Celui
qui croit à la Parole a la vie éternelle » et « Celui qui mange ma chair a
la vie éternelle » . L'un ne va pas sans l'autre (Judas a pris le Pain,
mais pas la Parole !)- Quand on a des invités, on ne passe pas son temps à
manger, on est aussi là pour parler.
Il y a une continuité profession de foi -
confirmation - mariage (où l' on donne sa vie à quelqu'un).
Sur la question du « milieu porteur » : cela
peut être normalement la famille, mais aussi l'école, les amis, la paroisse...
La (« foi » semble un mot assez restreint, qui
colle à la religion. Mais en fait, la foi est plus grande que la religion, tout
comme l'amour est plus grand que !e mariage (on peut vivre l'amour sans se
marier...)
Ce qui importe avant tout : la Vie. Croit-on à
la Vie ? Sinon ce n'est pas la peine de parler de Dieu...
Il s' agit d' éveiller les gens à la vie, c' est à dire à
aimer et être aimé. « Dieu est amour. Quiconque aime demeure en Dieu.»
A chacun de se demander comment il mène ma vie ? A
partir de là, Dieu prend dans nos vies un visage tout à fait personnel.
Pour
aller plus loin : Dieu veut que l’homme
soit libre