La fête juive de Pentecôte,
cinquante jours après pâques, célèbre la promulgation de la Loi sur le Sinaï et
la conclusion de l' Alliance entre Dieu et son peuple. En descendant, ce
jour-là, sur les disciples réunis à Jérusalem, l'Esprit Saint est venu inscrire
la Loi nouvelle, celle de Jésus, dans leurs coeurs. Ils furent remplis de l' Esprit Saint (Act 2,
4). Celui-ci les pénétra de sa lumière, de sa force, de son amour. Il remodela
leurs personnalités, leur donnant la faculté de parler de manière à être
entendus dans les langues diverses de leurs auditeurs. Ils rayonnaient d'une
telle joie, d'un tel besoin de s'exprimer, qu'ils semblaient ivres. Ils étaient
ivres du Saint Esprit.
Aussitôt Pierre, debout
au milieu des Onze, se mit à proclamer à la foule réunie devant la maison : Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l'a ressuscité,. il
l'a fait Seigneur (Act 2,
23-24.36). A l'annonce du message il joignait un appel et une promesse : Repentez-vous, et que chacun de vous se fasse baptiser au
nom de Jésus Christ et vous recevrez alors le don du Saint-Esprit
(Act 2, 38). De ceux qui accueillirent la parole de Pierre l'Esprit fit
aussitôt une communauté de croyants, le peuple de la Nouvelle Alliance, assidus à l' enseignement des Apôtres, fidèles à la
communion fraternelle, à la fraction du pain, aux prières (Act
2, 42).
La diffusion de la foi
en Jésus s' accompagne du renouvellement de ce qui s' était accompli au matin
de la Pentecôte. Avant même que Pierre eût baptisé le premier païen, le
centurion Corneille, à Césarée, l' Esprit tomba
sur tous ceux qui écoutaient la parole. Ils se mirent à parler en langues et à
louer Dieu (Act 10, 44-46). A Éphèse, c' est lorsque Paul eut
baptisé des disciples de Jean qu'il leur imposa
les mains. L'Esprit vint alors sur eux, et ils se mirent à parler en langues et
à prophétiser (Act 19, 6). Pierre et Jean avaient déjà été
envoyés par les autres Apôtres en Samarie pour imposer eux aussi les mains sur
de nouveaux baptisés, afin qu'ils reçoivent l'Esprit Saint, car il n'était encore tombé sur aucun d’eux (Act 8,14-17).
Si la Pentecôte s' est
renouvelée au temps des Apôtres tout au long de l'annonce de l'Évangile, il
convenait qu'elle fût un don permanent du Seigneur à son Église. Ce don est.
communiqué aux baptisés par le ministère de l'évêque, dans le sacrement de la
Confirmation.
Dans le déroulement de
l'initiation chrétienne, la Confirmation suit le Baptême et elle prépare à
l'Eucharistie. C'est ainsi qu'elle se présente toujours dans l'initiation d'un adulte
aux sacrements. Mais, au cours des siècles et selon les régions, elle a connu
des variations notables dans sa célébration.
A l'origine, l'évêque
conférait le don de l'Esprit par l'imposition des mains, comme l' avaient fait
les Apôtres. Bientôt cependant on vit apparaître un second rite, celui de
l'onction du saint-chrême sur le front du confirmand. La chrismation, qui s'
ajouta à l'imposition des mains en Occident, se substitua à elle en Orient. De
même les paroles qui accompagnent l' onction ont-elles varié. La lX formule «
sceau du don de l'Esprit Saint », en usage depuis la fin du 4e siècle dans la
liturgie byzantine, a été adoptée par l'Église d'Occident à la suite du Concile
Vatican II Elle est proche des paroles de S. Paul disant aux chrétiens d'Éphèse
: Vous avez reçu en vous la marque du
Saint-Esprit de Dieu (Eph 4, 30).
Aux premiers siècles, la
Confirmation était toujours conférée par l'évêque au cours de l'initiation
chrétienne dans les Nuits saintes de pâques ou de Pentecôte. Mais la diffusion
de la foi hors des villes devait imposer un choix. Si l'on tenait à conserver
avant tout la célébration continue des trois sacrements, il fallait déléguer le
ministère de la Confirmation au prêtre, car l'évêque ne peut être présent sur
tout le territoire de son Église. C' est l' option qui a été prise en Orient,
où le prêtre baptise, confirme et communie même les petits enfants selon un
rite continu. En Occident au contraire, où l'on tint à réserver à l'évêque,
successeur des Apôtres, la charge de conférer l'Esprit, il fallut renoncer à la
célébration continue. On se contenta de donner le Baptême aux enfants,
attendant le passage de l'évêque pour les présenter à la Confirmation. Celui-ci
pouvait ainsi confirmer des enfants très jeunes, mais il arrivait souvent qu'
on dût attendre l' âge adulte pour recevoir le sacrement. Dans ce cas, la
Communion précédait la Confirmation. Nécessité faisait alors loi. Mais, jusqu'à
ces derniers temps, la réception de l'Eucharistie ne précéda jamais la
Confirmation pour des raisons d' ordre catéchétique ou psychologique.
« Comme tu l' as promis, Dieu très bon, répands maintenant en eux ton
Esprit Saint », demande l'évêque en imposant collectivement les mains sur les
confirmands. L'Esprit va accomplir en eux ce qu'il a réalisé dans les Apôtres
le jour de la Pentecôte. Il vient d' abord comme une force transfigurante, à la
fois lumière, source vive, amour.« Rempli de
l'Esprit qui reposait sur Jésus », le confirmé est « configuré au Christ d' une manière plus parfaite »
(Préambule du Rituel de la Confirmation). La Confirmation se caractérise en
tous domaines comme une plénitude par rapport au Baptême. C'est pourquoi on peut
assimiler le passage du Baptême à la Confirmation au passage de l'enfance à
l'âge adulte. Baptême et Confirmation sont liés l'un à l' autre comme la
naissance et la croissance.
Si le chrétien est
configuré au Christ d'une manière plus parfaite par la Confirmation, c' est « pour qu'il puisse lui rendre témoignage en vue de
l'édification de son Corps dans la foi et la charité » (ibid.).
La Confirmation appelle au témoignage et donne l' aptitude au témoignage. Le
confirmé témoigne pour bâtir l'Église. Comme les premiers chrétiens formèrent
tout de suite une communauté de croyants, ainsi le confirmé est-il appelé à
prendre une part active à la vie de l'Église. C'est en elle que se renouvelle
aussi sans cesse sa disponibilité à l'Esprit, car « là où est l’Église, là est l’Esprit de Dieu » (St
Irénée).
P.Jounel La célébration des sacrements – Ed. Desclée
L’Aumônerie de Montesson propose aux jeunes de la 3° , le Sacrement de
la Confirmation. Ils s’y préparent en « Foyer d’accueil » au cours de
l’année 4° et 3°
La
confirmation concerne toute l’Eglise et tous les chrétiens, c’est un événement
important comme à la Pentecôte. Par ta confirmation, l’Eglise toute entière
grandit
Choisir
un parrain ou une marraine
|
Un parrain ou une marraine de confirmation s’engagent à
aider le confirmand à découvrir le Christ et doivent être eux-mêmes
confirmés. |
Ecrire à l’évêque |
L’évêque
– episcopos en grec – « veille » à ce que l’Eglise qui lui
est confiée remplisse sa mission. Membre de Collège épiscopal et, à ce titre,
successeur des apôtres, l’évêque est devenu le premier responsable de
l’annonce de la Parole de Dieu. C’est aux Apôtre, en effet, que Jésus a
dit :" « Allez, de toutes les nations faites des disciples…
leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mat
28,19) C’est
donc à l’évêque que le confirmand écrit pour lui demander de te confirmer
dans la foi et de t’envoyer annoncer la Bonne nouvelle |
L’appel
|
L’Evêque ou un responsable de la communauté appelle le
confirmand par son nom : celui-ci répond : « Me voici »
et s’avance vers l’évêque. Cette démarche marquera non seulement son désir de
recevoir la confirmation, mais aussi le signe de sa liberté. |
La
Profession de foi
|
Dire que « je crois », c’est dire son adhésion à
la foi de l’Eglise. La foi comporte toujours une espérance à l’égard de sa
propre vie, mais aussi à l’égard du monde. C’est pourquoi la foi engage à
l’action pour le bien de tous. |
L’imposition
des mains
|
Jésus imposait les mains pour bénir et guérir. Les apôtres
imposaient les mains pour signifier le don de l’Esprit et l’envoi en mission.
Aujourd’hui l’Eglise impose les mains pour donner un sacrement. |
La
chrismation
|
Le saint chrême est de l’huile d’olive parfumée, bénie une
fois par an au moment de Pâques par l’évêque. Marquer de l’huile (Onction =
Oint= Messie). Le confirmé est consacré pour continuer la mission du Christ. |
La confirmation, pilier de l’initiation
chrétienne
Qu’est-ce que la confirmation ?
C’est un don de l’Esprit en vue du témoignage de la foi, à l’image
de ce qu’ont vécu les Apôtres le jour de la Pentecôte (Actes 2, 1-11). La
confirmation est l’un des trois sacrements de l’initiation chrétienne qui «
confirme » (d’où son nom) et amène à leur plénitude la grâce reçue au baptême
et la vie eucharistique. À la confirmation, qui est, comme l’enseigne Thomas
d’Aquin, le sacrement de la croissance et de la maturité spirituelle, l’Esprit
Saint confère une mission. Ainsi, la confirmation est l’achèvement du baptême. «
Dans le baptême, Dieu dit “Viens” ; dans la confirmation, il dit “Va” »,
résume Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen (1).
En quoi diffère-t-elle de la profession de foi ?
La profession de foi (appelée jadis «communion solennelle») est un
renouvellement personnel des promesses du baptême (lorsqu’elles avaient été
faites par les parents pour leur bébé) ; c’est un engagement humain. La confirmation,
elle, est un sacrement: Dieu, par l’évêque, confirme la grâce du baptême. «Ce
serait une erreur de voir seulement dans la confirmation un engagement qui
confirmerait personnellement la foi professée par les parents lors du baptême
», souligne Mgr Herbreteau, qui fut responsable du service Adolescence au
Centre national de l’enseignement religieux (Cner). Par la confirmation, le
baptisé est affermi dans l’Esprit Saint et fortifié dans la foi, comme membre
vivant de l’Église.
Selon la Tradition, la confirmation confère les sept dons de
l’Esprit Saint : sagesse, intelligence (des choses de Dieu), connaissance (des
vérités religieuses), conseil, force (d’âme), affection filiale et esprit
d’adoration. Cette liste vient d’un texte d’Isaïe (11, 2-3) qui décrit les dons
que le Messie recevra de Dieu. On ne reçoit ce sacrement qu’une seule fois.
À quel âge ce sacrement est-il reçu ?
Recevoir le sacrement de confirmation est un choix personnel, ce
qui suppose d’être en âge de décider. Le code de droit canonique préconise de
le conférer juste après l’âge de raison (l’âge du catéchisme), tout en laissant
chaque conférence épiscopale statuer sur l’âge le plus oppor tun : les évêques
de France ont ainsi préféré garder l’usage qui s’était mis en place depuis 1910
(lire ci-contre) de donner la confirmation à l’adolescence, entre 12 et 18
ans (2). Cependant, une grande diversité s’observe entre diocèses – voire entre
doyennés – quant à l’âge et à l’organisation de ce sacrement. Dans le diocèse
de Versailles (Yvelines), la confirmation est donnée en collège à Versailles
et en lycée à SaintGermain-en-Laye ; dans le diocèse du Puy (Haute-Loire),
elle est proposée dès la fin du CM2. Dans le cas de catéchumènes adultes,
ceux-ci reçoivent généralement en même temps les trois sacrements de
l’initiation chrétienne : baptême, confirmation et Eucharistie.
Comment s’y prépare-t-on ?
période d’un à deux ans. Mais tout baptisé qui n’a pas été
confirmé peut, à tout âge, demander à recevoir ce sacrement dans sa paroisse.
Évidemment, « la préparation ne sera pas de même nature selon que l’on
s’adresse à des élèves de sixième cinquième, de quatrième-troisième, ou de
terminale », constate Claire Escaffre, directrice adjointe des Aumôneries
de l’enseignement public (AEP).
La confirmation est-elle nécessaire ?
« C’est un manque important de ne pas avoir reçu tous les dons de
l’Esprit », estime Mgr Herbreteau, qui rappelle
que ce sacrement est « nécessaire pour une vie chrétienne authentique, en
vrai témoin du Christ » . Par ailleurs, la confirmation est normalement
obligatoire pour être parrain ou marraine de baptême et de confirmation. Le
code de droit canonique demande par ailleurs que l’on n’admette pas au mariage
des fiancés non confirmés : en France, où beaucoup de jeunes adultes n’ont pas
reçu ce sacrement, peu de paroisses imposent cette exigence. Certains diocèses
souhaitent toutefois que les laïcs qui assument une responsabilité ecclésiale
soient confirmés.
Quel est l’avenir de ce sacrement ?
Selon les statistiques de l’Église catholique, le nombre de
confirmés en France a diminué de 40 %
en douze ans: de 85722 en 1994, il est passé à 51595 en 2006. Une chute
à replacer dans un contexte général de baisse du nombre de baptêmes, d’enfants
catéchisés, de mariages religieux… Si la plupart des diocèses comptent à peine
quelques centaines de confirmés par an, certains proposent désormais
systématiquement ce sacrement aux baptisés non confirmés qui demandent le
mariage ou un baptême d’enfant. Certains également choisissent une même date
chaque année (par exemple, la Pentecôte ou le dimanche des missions en octobre)
pour célébrer la confirmation des adultes. Peu à peu, ce sacrement retrouve
ainsi sa place et son sens.
CLAIRE LESEGRETAIN
La Croix Samedi 29 mars 2008
(1) Auteur de La Confirmation (Éd. de l’Atelier, coll. «Tout
simplement», 160 p.,
(2) Document « Âge de la confirmation », dans La Documentation catholique
n°1907 du 1er décembre 1985.