►Vivre l’Euchariste dans
la vie quotidienne
La
célébration de la Messe est au cœur de la vie de l'Église. C'est elle qui construit
l'Église, en la nourrissant du corps du Christ, jour après jour, jusqu'à ce
qu'Il vienne. Elle est pour l'Église «le signe de l'unité et le lien de la
charité» (S. Augustin). Elle en constitue aussi l'épiphanie, la manifestation.
Celle-ci atteint sa plénitude dans la Messe concélébrée par l'évêque avec les
prêtres. Regarder le peuple des baptisés rassemblé autour du prêtre dans la
diversité de ses ministères pour écouter la Parole et participer à la table du
Seigneur, c'est découvrir ce qu'est l'Eglise dans le plan de Dieu.
L'assemblée eucharistique du dimanche est la révélation par excellence du mystère de l'Église. Elle réunit les multiples composantes du peuple de Dieu au jour du Seigneur, Jour du Christ établi Seigneur par sa résurrection d'entre les morts, le dimanche est le jour des chrétiens, le jour de l'Église. C'est dans la Messe dominicale que les phases successives de la célébration du repas du Seigneur reçoivent tout leur déploiement. On trouvera exposé dans le Missel le déroulement de la liturgie de la Messe. Il suffira d'en dégager ici l'armature.
Le
rassemblement des chrétiens se réalise autour du prêtre. Celui-ci priera
au nom du peuple auquel il appartient. Avec le peuple, il écoutera la lecture
de la Parole, mais il présidera et il bénira au nom du Christ, il enseignera en
son nom, le Christ renouvellera par le ministère du prêtre le changement du
pain et du vin en son corps et en son sang.
La
proclamation de la parole de Dieu a précédé très tôt la célébration de
l'Eucharistie. La table de la Parole prépare à la table du Sacrement. La
liturgie se conforme ainsi à l'enseignement de Jésus dans son discours de
Capharnaüm, où il se présente comme le pain de la vie. Le Seigneur nous invite
à manger ce pain dans la foi avant d'y communier dans le sacrement. Annoncée
par le lecteur et le diacre, acclamée par le peuple, la Parole est expliquée à
l'assemblée et insérée dans sa vie par l'homélie du prêtre. Tous peuvent alors
proclamer leur foi et prier pour les besoins de l'Église et du monde.
Pour le repas du Seigneur le prêtre accède à l'autel. Que l'on a recouvert d'une nappe, entouré de lumières, paré de fleurs. car l'Eucharistie est une fête. Des membres de l'assemblée apportent alors le pain et le vin, ainsi que l' eau, avec les offrandes destinées aux divers services de la communauté.
La
prière eucharistique est à la fois action de grâce et invocation. C'est
dans le formulaire IV que son mouvement se développe avec le plus de clarté. L'
action de grâce monte d' abord vers Dieu le Père pour célébrer gratuitement sa
gloire en union avec les anges. Le peuple s'y associe dans le chant du Sanctus.
L'action de grâce continue dans l' évocation de la création de l'homme, de la
chute et du salut apporté par le Christ, dont toute l'œuvre rédemptrice est
évoquée, de son incarnation à la Pentecôte. Vient alors la demande d'envoi du
Saint-Esprit, pour qu'il transforme le pain et le vin au corps et au sang du
Seigneur. Le prêtre redit ensuite les paroles de Jésus lors du dernier repas,
puis il présente le corps et le sang du Seigneur à l'adoration de l' assemblée,
qui proclame le mystère de la foi. Le prêtre fait à son tour mémoire de la mort
et de la résurrection du Christ et il offre le sacrifice à Dieu au nom de tous.
Il invoque ensuite à nouveau la venue de l'Esprit, demandant cette fois qu'il
réunisse en un seul corps ecclésial ceux qui vont
communier au corps et au sang du Seigneur. Une prière d'intercession, évoquant
tour à tour la portion pérégrinante de l'Église et celle qui est déjà entrée
dans le monde invisible, précède la grande acclamation trinitaire : Par le
Christ, avec lui et , en lui, que le peuple ratifie de son Amen.
Le
chant du Notre père, suivi du geste exprimant l' amitié fraternelle des membres
de l' assemblée, prépare à la communion. Celle-ci comporte d'abord la fraction
du pain, par laquelle le prêtre renouvelle le geste de Jésus, puis les fidèles
se dirigent en procession vers l' autel pour communier, après le prêtre, au
corps du Christ et, si possible, boire à la coupe de son sang. Le diacre aide
le prêtre à donner la communion. En son absence, des laïcs, femmes ou hommes,
peuvent le faire. Après une dernière prière, la bénédiction du prêtre
accompagne le renvoi.
Si
les chrétiens se réunissent le dimanche pour célébrer l'Eucharistie, celle-ci
sanctifie également chacun des jours de la
semaine, spécialement aux temps les plus marquants de l' année et aux fêtes
des saints. Les fidèles s'y retrouvent en groupe plus restreint autour du
prêtre, soit à l'Église, soit dans un lieu de proportion plus modeste. La
liturgie des Messes de semaine demande moins de ministres et moins de chant que
celle du dimanche, mais la célébration eucharistique se déploie selon la même
ordonnance. parfois le prêtre se trouve seul pour offrir le saint sacrifice,
mais il y accomplit toujours un acte du culte public, une liturgie, car il
célèbre en la personne du Christ et au nom de toute l'Église.
P. Jounel : La célébration des Sacrements - Ed Desclée
Mais que faites-vous du Dimanche « dies
dominicus » ?
VIVEMENT DIMANCHE (Marc 2, 23 – 3,6)
Echanges
du groupe de « Lecture biblique » lors de la rencontre du mercredi 1er
mars.
Il ne s’agit pas ici d’une critique du film de François
Truffaut. Il s’agit pour nous de mesurer les méfaits (souvent pour
omission : qui ne fait pas le bien, fait le mal ; qui ne guérit pas,
tue.) entraînés par les exigences légales du Sabbat rendues extrêmement
contraignantes par les hommes au point de ne plus leur permettre de satisfaire
des besoins aussi vitaux que la nourriture (blé) ou la bonne santé physique
(guérison).
Jésus affirme que le Sabbat est fait pour
l’homme : obtenir le salut par la miséricorde et l’amour de Dieu et non
par des prescriptions légalistes.
Le Sabbat, jour de repos, 7ème jour de la
Création, qui rappelle également la fin de l’esclavage par la sortie d’Egypte,
ne doit pas faire retomber l’homme dans une nouvelle servitude : celle des
obligations religieuses mais lui proposer la découverte de Dieu en assurant
ainsi sa Libérattion.
Jésus est le maître du Sabbat, c’est l’homme qui est
au centre de l’évangile. De sa propre initiative, Jésus, tout en observant la
loi, l’accomplit en libérant le paralysé de son exclusion qui le prive du
simple pouvoir de travailler, ce qui laisse muets les pharisiens.
Ne nous taisons pas comme eux !
Que faisons-nous du Jour du Seigneur – dies
dominicus ?
Préservons le repos dominical autant que faire se
peut. Gérons-le dans toute la liberté donnée par Dieu avec l’éclairage de
l’Esprit-Saint.
Faisons de ce jour un temps d’action de grâce, de
prière, de repos, de remise en cause, de conversion, de partage avec la
famille, amis et tous nos frères, un temps d’accueil…
Et alors, en rendant grâce à Dieu, « Vivement
dimanche ! »
N et P. C.