Chant liturgique
Ce
n’est pas un hasard si l’adjectif « beau » se limite généralement aux
objets perçus par la vue et par l’ouïe. Nos autres sens nous semblent beaucoup
plus limités : le toucher se restreint à la perception immédiate, au
contact direct ; l’odorat et le goût réagissent parfois fortement, mais
les signaux qui les atteignent sont généralement éphémères. Dans la vie, la
plupart de nos sensations nous parviennent par les yeux et les oreilles.
L’ouïe
est sans doute le sens qui nous fait le plus vibrer, qui nous ouvre le plus
constamment et le plus entièrement au monde extérieur. Elle assure aussi
l’essentiel de nos relations avec les autres humains.
Par
l’ouïe, nous percevons de multiples événements directs, et recueillons récits
et témoignages. Elle nous livre les mots et les élans lyriques de nos congénères,
leurs idées et leurs sentiments, qu’ils les expriment dans le langage par lé ou
dans le chant.
Grâce
à l’oreille, nous entrons donc en relation avec les autres, du dialogue des
salutations initiales aux échanges les plus profonds de la communication
amicale et amoureuse. Instrument de contact, elle nous permet de prendre notre
place dans le groupe social et de communiquer.
Tous
les éléments anthropologiques et culturels que nous venons d’évoquer se
retrouvent dans la liturgie : dialogue, transmission des idées, expression
lyrique des sentiments, traduction communautaire de l’appartenance au groupe,
tout cela est présent dans le culte chrétien.
Mais
l’oreille y joue un rôle spécifique, en raison de la source du christianisme.
Si le Christ est le Verbe de Dieu, sa Parole incarnée, on pressent d’emblée la
place que la parole va occuper dans l’Eglise chrétienne et dans son
culte.
L’Eglise
a pour mission d’apporter le message évangélique au monde (Mt 16,15) de
génération en génération, message
essentiellement oral, dont la transmission, la traduction s’opèrent de
diverses manières, parmi lesquelles la parole et l’écoute ont
toujours occupé une place privilégiée.
Mais
si la Parole est essentielle au culte chrétien, comme on l’a vu, le chant lui donne une dimension nouvelle,
en accroissant la capacité vibratoire des syllabes, en renforçant la dimension
communautaire des textes confiés à toute l’assemblée, en livrant par la mélodie
l’expression du lyrisme intérieur, véritable rayonnement des mots et des
phrases.
Enfin,
si le chant, en raison de son lien avec la parole, occupe une place spéciale
dans le culte chrétien, il n’est pas séparable de la musique, art qui a
toujours eu pour les hommes comme un lien secret avec les réalités
divines . La liturgie saura utiliser avec discernement sa puissance
mystérieuse.
J. Gelineau Dans vos assemblées Desclée vol 1 page 153
Centre national de pastorale liturgique CNPL
On y trouve des
orientations concernant les Concerts dans les églises.
Pour avoir les textes de chants religieux :