Table

Mission

Vocation

 

TEMOIGNAGE

Témoignages des diacres

Témoignagesde la Vigile de l’Espérance

Témoignages lors du mariages

Témoignages lors des obsèques

Testament de Jean-Baptiste

Témoignage des paroissiens

Evangélisation et témoignage.

Le mot de témoignage a des titres de noblesse considérables dans la mesure où Jésus lui-même parle en témoin du Père, il est qualifié de « Témoin véritable» dans ce jugement où Dieu vient chez les siens qui  ne le reçoivent pas. Il est Le « martyre » (témoin) par excellence. Jésus en appelle au témoignage de son Père dont il est lui-même le Témoin, dont il témoignage par ses œuvres, et il annonce la venue de l'Esprit qui « rendra témoignage à la vérité toute entière ». L'Esprit rend témoignage au Fils et au Père. Bref le témoignage définit d'abord une action proprement divine. Dieu rend témoignage à Dieu! Il est, pourrait-on dire, Le seul témoin « à la hauteur ».

À sa suite, Jean Baptiste, puis les disciples de Jésus sont appelés à être eux aussi de fidèles témoins de Jésus, qui constitue ses apôtres comme témoins de sa Résurrection. Ressuscité, le Christ explique les Ecritures et l'accomplissement des promesses en leur disant « C'est vous qui en êtes les témoins» (Lc 24, 48) . . . « vous allez recevoir une puissance, celle de l'Esprit Saint, « vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu'aux extrémités de la terre» (Ac 1,8). Le terme de témoin deviendra même un terme technique pour désigner les apôtres, précisément en tant que « témoins de la Résurrection ». « il faut que l'un d'entre vous devienne témoin de la Résurrection» Ac 1,22; 2,32; 3,15; 4,20-33; 8,25; 10,39-42; 13,31).

Il se trouve cependant qu'on en use et qu'on en abuse. Le mot témoignage est utilisé si largement aujourd'hui qu'il veut dire un peu n'importe quoi. I1 est de bon ton, quand on demande à quelqu'un, homme politique ou acteur, de parler à la télé, devant une foule, à un congrès, de ne plus lui demander une conférence, une interview, ou un discours, mais de « donner son témoignage».

On lui demande non pas ce qu'il pense ni ce qu'il veut, mais ce qu'il ressent, bref, on lui demande de « témoigner ». En fait, on lui demande simplement de s'exprimer. Mais le mot de témoignage portant avec lui la nuance de sincérité et de vérité, on écoutera mieux si la personne « témoigne ».

Dans l'Église, aussi, on emploie le mot de témoignage à tout bout de champ. Quelle réunion de jeunes ou quel colloque ne comporte pas aujourd'hui le témoignage de l'un ou de l'autre. On demande à l'Evêque d'y aller du sien: non plus de donner un enseignement, voire une parole d'autorité, - sa mission propre qui rend son service irremplaçable -, mais son « témoignage ». . .

Il n'est donc pas inutile de prendre quelques précautions. Parce que le témoignage tend à se confondre avec le récit de sa propre vie ou d'anecdotes plus ou moins édifiantes sur soi-même, jugé d'autant plus intéressant que ce sera croustillant et insolite! Le déballage du « moi», la complaisance, le maniement de l'émotion et la démagogie s'invitent au rendez-vous. Et on oublie souvent sinon toujours que le témoin est témoin non de quelque chose mais de quelqu'un. Il vise et oriente vers la vérité qu'est le Christ, vraiment Fils, vraiment fait chair, vraiment crucifié. Il est le chemin, la vie et la vérité bonne pour tous. C'est vers Lui que nous sommes tournés. Nous ne sommes que des serviteurs inutiles. . .

La foi et la conversion ont Dieu seul pour origine, car Dieu nous parle en son Fils et par la grâce de son Esprit. A strictement parler, nous ne convertissons personne, et nous ne l'avons été par personne sinon par la force de Dieu lui-même, agissant par des  frères et sœurs, des ,« médiations ». Ceci dit, comment témoigner ? A voir le mois prochain.

Eric Aumônier