La Mission de
l’Eglise
Le Concile
Vatican déclare : « De sa nature, l’Eglise, durant son pèlerinage sur la terre, est
missionnaire, puisqu’elle-même tire son origine de la mission du Fils et de la
mission du Saint-Esprit, selon le dessein de Dieu
le
Père » (Ad gentes §2)
Le mot
« mission » du latin mission= envoi, a reçu deux
significations différentes. Jusqu’au XVI° siècle, la mission de l’Eglise
signifiait que l’Eglise était envoyée par Dieu. L’Eglise est l’objet de sa
mission. Depuis XVI° siècle, la mission de l’Eglise signifie l’effort d’évangélisation
exercée par l’Eglise. C’est l’Eglise qui envoie.
L’Evangélisation,
pour Paul VI - Evangelii
Nuntiandi 1975 - est le renouvellement de l’humanité – de toute humanité
, chrétienne ou pas – qui par la certitude que le Christ est le salut de tout
homme et de tous les hommes. C’est pourquoi, l’Eglise doit être ouverte à tous
les hommes, à toutes les nations, à toutes les valeurs, à toutes les
cultures …
L’Evangélisation
s’intéresse au développement de l’homme tout entier ( dont au développement
économique) mais elle sait que le véritable développement de l’homme passe par
l’accueil du Christ sauveur, grâce à son annonce explicite, aux sacrements et
au témoignage de foi…
Jean
XXIII, (Pacem in terris 1963 , §31) nous dit : »Etres
essentiellement sociables, les homme ont à vivre les uns avec les autres et à
promouvoir le bien les uns des autres. Aussi, l’harmonie d’un groupe
réclame-t-elle la reconnaissance et l’accomplissement des droits et des
devoirs. Mais en outre chacun est appelé à concourir généreusement à
l’avènement d’un ordre collectif qui satisfasse toujours plus largement aux
droits et aux obligations…
La vie en
société ne doit pas seulement assurer l’ordre ; elle doit apporter des
avantages à ses membres. Cela suppose la reconnaissance et le respect des
droits et devoirs, mais cela demande de plus la collaboration de tous selon les
multiples modalités que le développement actuel de la civilisation rend possibles,
désirables ou nécessaires. »
On voit
bien que la mission confiée par le Christ « Allez
donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du
Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Mt 28,19) a été
comprise et exercée par l’Eglise de plusieurs manières plus ou moins heureuses.
On a passé de la conquête, au témoignage, du témoignage à la conversion
intérieure. On a découvert que la religion n’a de sens que par rapport à la
foi. On a compris que la foi se vit dans une vie concrète, dépassant de loin
quelques pratiques religieuses. Puisque l’Eglise, comme déclare la Concile
Vatican II « est le Sacrement,
c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de
l’unité de tout le genre humain… », elle ne peut l’être qu’en
solidarité avec toute humanité.
Si la solidarité
est le nouveau nom de la Charité, elle fait comprendre davantage le sens de
l’Incarnation, et par conséquent, la mission du Fils venant dans le monde.
« Puisque
le peuple de Dieu vit dans des communautés, diocésaines et paroissiales
surtout, et que c’est dans ces communautés que d’une certaine manière il se
montre visible, c’est aussi aux communautés qu’il appartient de rendre
témoignage au Christ devant les nations.
La grâce
du renouvellement ne peut croître dans les communautés à moins que chacune
d’entre elles n’étende le rayon de sa charité jusqu’aux extrémités de la terre,
et qu’elle n’ait, pour ceux qui sont loin, une sollicitude semblable à celle
qu’elle a pour ceux qui sont ses propres membres »
En participant activement aux actions de solidarité proposées par les organismes humanitaires, en particulier le CCFD (Comité catholique contre la Faim et pour le développement) et le Secours Catholique, les chrétiens n’expriment pas d’abord leur générosité, mais cherchent à se convertir au Christ Sauveur. Il est venu pour « rassembler les enfants de Dieu dispersés ».
Pour aller plus loin : ► Théologie de la
nouvelle évangélisation.
► Evangelii
nuntiandi Encyclique de Paul VI