Table des matières
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Texte de référence
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Lettre de Don Bosco
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Education salésienne
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"Moi j'ai fait le brouillon, vous,
vous mettez les couleurs" aimait répéter Jean Bosco à ses disciples qui
avaient pris pour nom "salésiens" en référence à François de Sales,
le saint évêque connu par sa douceur et son optimisme de fond, sur l'homme et
sur le monde.
Ainsi la pédagogie salésienne,
loin de constituer un système bien articulé de considérations d'ordre théorique
sur l'éducation, est beaucoup plus à recevoir comme fruit d'une expérience,
d'un art éducatif développé par le fondateur à une époque caractérisée, comme
la nôtre, par l'ampleur des mutations et la difficulté de la jeunesse à trouver
sa place. Il s'agit d'une approche très pragmatique de la pédagogie. ''Eduquer
à la manière de Jean Bosco" ne pouvant signifier reproduire ce qu'il a
fait, mais réinventer à sa manière. Sans prétendre être exhaustif donnons les
trois composantes majeures de ce système pédagogique.
1 - Une pédagogie mise en
oeuvre par une communauté éducative.
Travailler
dans une institution, une paroisse, une oeuvre ouverte c'est inscrire dans une
équipe où chacun a sa place. Le jeune tout d'abord. La caractéristique
fondamentale de la pédagogie salésienne réside dans le respect du jeune
accueilli. C'est avec lui que l'éducateur élabore un projet d'action éducative,
et c'est avec lui qu'il en évalue la réalisation. Il s'agit toujours de
considérer le jeune comme sujet de sa propre éducation, avec une attention
privilégiée à celui qui rencontre le plus de difficultés. Chaque jeune est
reconnu dans l'ensemble de ses dimensions, non seulement intellectuelle et
technique, mais aussi sportive, expressive, affective et spirituelle.
Dans
un monde marqué par le pluralisme, où le jeune est trop souvent approché de
manière parcellaire et sectorielle, la pédagogie salésienne vise à promouvoir
une éducation intégrale.
Voilà
pourquoi elle ne peut être pratiquée qu'en équipe, chaque éducateur acceptant
de confronter son regard avec celui de ses collègues. Jean Bosco était très
attentif à la qualité relationnelle devant présider aux rapports entre tous les
membres de l'équipe éducative sans exclure le plus humble balayeur de service.
Le
dialogue est également mené de manière constante avec les familles, premiers
partenaires dans l'éducation de l'enfant. L'œuvre salésienne est beaucoup plus
qu'un lieu de formation: elle est aussi un lieu de socialisation, les jeunes
étant encouragés dans la réalisation d'initiatives communes et par là-même un
lieu d'éducation intégrale caractérisé par un climat de confiance et de respect
mutuel
Le
concept-clé de la pédagogie salésienne est celui de prévention. Jean-Bosco
intitula sa méthode "système préventif".
L'œuvre
salésienne se veut un lieu où chaque jeune est appelé à réussir sa vie. On
connaît en particulier la complexité du problème posé par l'échec scolaire:
s'entrecroisent des facteurs d'ordre psychologique (le premier résidant dans
l'incapacité du jeune à mobiliser ses faculté d'attention), d'ordre
sociologique (le premier résidant dans le manque d f investissement de la
scolarité) et d'ordre pédagogique (mauvaise relation avec l'enseignant, non
respect des rythmes d'acquisition et d'apprentissage...)
Une
oeuvre salésienne se veut être:
-
un lieu sécurisant, où chaque jeune se sente accueilli "comme il est"
et écouté.
-
un lieu d'investissement où il sera rejoint dans ses pôles d'intérêt et où il
sera constamment encouragé par des adultes attentifs à sa progression.
-
un lieu de réussite, où l'on s'appuiera sur ses savoir-faire et où l'on
respectera ses rythmes d'acquisition et d'apprentissage.
La
pédagogie salésienne est une pédagogie de la réussite. Car c'est en permettant
au jeune de mémoriser ses réussites antérieures qu'on lui donne les moyens
d'affronter des difficultés supplémentaires. On ne soulignera jamais assez
combien 1'accoutumance à 1'échec est génératrice de perte de confiance en
soi-même.
2 - Une pédagogie
fondée sur la confiance et l'affection.
La
confiance est le principe méthodologique de la pédagogie salésienne. En
manifestant d'emblée sa confiance vis-à-vis de chaque jeune accueilli,
l'éducateur lui permet de reprendre confiance en lui-même, condition
indispensable pour être à son tour capable de faire confiance.
L'instauration
de cette relation de confiance n'est possible que si le jeune se sent
accueilli, avec ses difficultés. « Sans affection pas de confiance, sans
confiance pas d'éducation ». Tel est le mouvement de la pédagogie
salésienne.
Cette
affection doit être, selon Jean Bosco, authentique, inconditionnelle (elle ne
doit prêter à aucun chantage affectif qui ne pourrait que perturber gravement
la relation éducative), exprimée (il faut que non seulement les jeunes soient
aimés, mais qu'ils se sachent aimés) et chaste (nous entendons par ce vieux mot
de chasteté une gestion de l'affectivité qui n'enferme pas le jeune dans le
propre désir de l'éducateur, mais qui veille à rendre autonome l'affectivité du
jeune).
Ainsi
pour Jean Bosco, au cœur même de l'acte éducatif opèrent trois verbes
Jean-Marie PETITCLERC
Salésien Don Bosco