Table
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Don Bosco
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Salésiens
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pour un Projet Educatif Pastoral Salésien
Travailler dans une maison salésienne, c'est non seulement vivre un engagement professionnel, mais c'est aussi faire siennes une vision de l'homme et une démarche éducative qui s'inspirent de Don Bosco.
Les Salésiennes et les Salésiens de France
cherchent, à travers ce Texte de Référence, à présenter l'esprit selon lequel
doit être vécue la mission salésienne à la suite de Don Bosco.
Le présent document veut constituer un ensemble de
repères pour la rédaction ou l'actualisation des projets éducatifs des diverses
maisons salésiennes de France, rassemblées' dans l'Association "Maisons
Don-Bosco" et animées par le désir d'être fidèles à l'éducateur de Turin,
qui aimait à dire à ses collaborateurs :
" Moi, j'ai fait le brouillon;
vous, vous mettrez les couleurs »
Prêtre italien vivant au temps de la révolution
industrielle, Jean Bosco (1815-1888) consacre sa vie et son oeuvre à la
jeunesse pauvre et déracinée, d'abord des environs de Turin, puis au delà.
D'origine paysanne, il découvre, en 1841, dès les
premiers mois de sa vie de prêtre, la vie des jeunes de Turin. Dans le quartier
du Valdocco, il fonde son oeuvre avec des collaborateurs choisis parmi les
jeunes. Il y vit une expérience éducative originale en prônant une"
pédagogie préventive", basée sur la confiance et qui reste source
d'inspiration pour les éducateurs d'aujourd'hui.
En 1859, la " Société de Saint François de
Sales" voit le jour. Il s'agit des" Salésiens de Don Bosco"
(SDB), faisant partie d'un ensemble plus vaste appelé" Famille Salésienne
".
En effet, en 1872, avec Marie Dominique Mazzarello,
originaire de Mornèse, près de Gènes, Don Bosco fonde la Congrégation des"
Filles de Marie-Auxiliatrice " (FMA), dénommées le plus souvent de nos
jours " Salésiennes de Don Bosco ".
Attentif depuis l'origine à ce que " toute
personne vivant dans sa propre famille puisse appartenir à sa société ",
Don Bosco donne, en 1876, le titre de " Coopérateurs" à toutes les
personnes engagées à ses côtés et souhaitant partager la spiritualité et la
mission salésiennes.
De même, Don Bosco ne perd pas de vue les anciens et
les anciennes élèves qu'il cherche à associer étroitement à son action.
Vers 1870, il travaille à les regrouper en
associations locales fédérées au plan national, puis mondial.
En 1917, la Famille Salésienne accueille, en son
sein, l'Institut Séculier féminin des" Volontaires de Don Bosco"
(VDB) qui s'engagent à travailler dans l'esprit de Don Bosco tout en restant
insérées dans leur milieu de vie.
Aujourd'hui, la Famille Salésienne travaille en
partenariat avec de nombreux laïcs au service des jeunes avec une préférence
pour celles et ceux qui doivent surmonter des difficultés importantes en
matière d'insertion sociale et qui voient ainsi compromises leurs chances de
réussite. Dans des écoles, des foyers, des centres de jeunes, des paroisses,
etc, se poursuit la mission salésienne. Ainsi, à la suite de Don Bosco, de
nombreuses personnes cherchent à être" signes et porteurs de l'amour de
Dieu" révélé en Jésus Christ.
A travers les écrits et l'action de Don Bosco, on
peut discerner sa vision de l'homme et du jeune en particulier. Pour lui, la
personne constitue un tout dont il s'agit de prendre en compte toutes les
dimensions.
1) Les dimensions de la personne
humaine pour Don Bosco.
a)
Le corps
Don Bosco partageait les idées de son temps sur le
corps humain. Cependant, il initie un mouvement pédagogique qui donne de
l'importance à la pratique du sport, des jeux collectifs, du théâtre, de la
musique, de la fête, du travail manuel...
b) La raison,
l’intelligence
Elle conduit à considérer le jeune comme sujet
raisonnable et acteur principal du processus éducatif.
Penser juste et agir bien, voilà l'idéal proposé à
chacun. Don Bosco en a parfaitement conscience. D'où son souci de veiller à la
formation de l'esprit. Cerner méthodiquement ce qui est, arriver à discerner ce
qui peut et doit être, voilà qui correspond à une authentique sagesse.
c) le cœur, l’affection
Dans un siècle où subsistent nombre de tendances
jansénistes, Don Bosco donne toute sa place au " coeur " et à
l'affection. Il utilise en italien un mot - amorevolezza - difficile à traduire
en français. On peut le comprendre comme amour bienveillant, cordialité, affection.
C'est ce terme d'affection que nous suggérons d'utiliser pour désigner
l'intention de Don Bosco qui ne dissocie jamais l'affection de l'amour dont
Saint Paul disait: " l'amour prend patience, l'amour rend service, il ne
jalouse pas, il ne plastronne pas, il ne s'enfle pas d'orgueil, il ne fait rien
de laid, il ne cherche pas son intérêt, il ne s'irrite pas, il n'entretient pas
de rancune, il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il trouve sa joie dans la
vérité. " (1 Co 13, 4-7). Cette affection, pour Don Bosco, à la suite de
Saint François de Sales, ne va pas sans la bonté et la douceur, qui ne sont pas
un vague sentimentalisme, mais un mouvement d'acceptation de l'autre,
d'ouverture d'esprit et de creur, de fermeté bien mesurée.
d) Le sens religieux
Toute l'activité de Don Bosco s'enracine dans sa foi
chrétienne, dans sa relation à Dieu révélé en Jésus de Nazareth et épris de
passion pour l'homme.
L'incidence d'un tel enracinement évangélique est
triple:
- Tout d'abord, Don Bosco reconnaît en tout être
humain une personne voulue à l'image de Dieu et revêtue de ce fait d'une
dignité incomparable.
- Puis, il est conduit à témoigner une attention
particulière à qui rencontre le plus de difficultés, comme le Christ dans
l'Évangile.
- Enfin, il mesure la fragilité de chaque situation
et entrevoit clairement la nécessité d'un accompagnement personnalisé qui tient
compte de la dimension spirituelle du jeune.
2) Un nécessaire équilibre
L'ensemble constitué par ces différentes dimensions
ne saurait se développer harmonieusement s'il ne se crée pas un équilibre entre
elles. A fortiori, il ne saurait être question d'exclure l'une ou l'autre,
voire plusieurs à la fois. En réalité, chaque dimension doit entrer dans une
relation systémique avec les autres à l'intérieur d'une régulation dynamique.
Ainsi, l'affection vient tempérer ce que la raison
peut avoir de trop rigoureux ou le sens religieux de trop abrupt. La raison
corrige les élans d'une affection parfois quelque peu débridée ou d'un sens
religieux tournant à l'exaltation effrénée. Ce dernier confère à l'ensemble une
orientation qui fixe un horizon à atteindre. Le corps, quant à lui, dans cette
démarche d'harmonisation, y trouve lui aussi son compte: " un esprit sain
dans un corps sain ".
La qualité des relations interpersonnelles dépend
ainsi du résultat de cette interaction entre ces différentes dimensions. Il
s'agit de trouver la " bonne distance" qui permet d'échapper à deux
excès, celui d'un froid professionnalisme qui peut conduire à l'indifférence en
instaurant une trop grande distance, celui d'une trop grande proximité
négatrice des légitimes différences. Dans un tel équilibre, se trouve le secret
de la joie salésienne
3) Evangéliser et humaniser
La relation éducative que nous venons d'évoquer nous
met sur la route de la communion entre les personnes proposée par Jésus. Bien
des valeurs reconnues par notre société rejoignent l'Évangile (cf. Vatican Il,
Gaudium et Spes, nO22). Dans ces conditions, la voie de l'évangélisation passe
par celle de 1 'humanisation.
Don Bosco qui a pleinement vécu sa mission
d'éducateur est animé par cette conviction. Là est pour lui la voie
d'excellence humaine et de sainteté évangélique, l'une devant être distinguée
de l'autre, mais l'une n'étant pas étrangère à l'autre. Dans une parfaite
logique, Don Bosco en vient à nommer clairement le Christ en qui il voit son
accomplissement. Il a la joie de l'annoncer, de le célébrer et d'en témoigner.
Pour définir sa démarche éducative, Don Bosco parle
du " système préventif" par opposition au "système répressif
". Il rejoint ainsi tout un courant de réflexion et d'action du XIXème
siècle qui met l'accent sur l'idée de prévention en l'appliquant au domaine
éducatif. Prévenir peut correspondre à empêcher quelqu'un, par des moyens plus
ou moins fortement dissuasifs de se mettre en infraction.
Prévenir, c'est aussi pratiquer la persuasion, le
dialogue, l'accompagnement respectueux d'une liberté. Don Bosco privilégie
cette seconde voie.
Continuer à se référer aujourd'hui à lui, c'est
consentir à regarder les jeunes à sa manière et pratiquer ensemble, avec tous
les partenaires de la communauté éducative, une éducation intégrale salésienne.
1)Les trois piliers de l’éducation
salésienne
En lien étroit avec sa vision de l 'homme, Don Bosco
prend appui, dans sa démarche éducative, sur" la raison, la religion et
l'affection". Pour lui, en éducation, tout fait système: l'affection, la
raison, la foi, la recherche de sens, le rapport au corps,... L'éducation
salésienne doit donc avoir sans cesse une vision globale de son action.
a) La raison
Don Bosco fait appel à la raison, à l'intelligence,
tant chez les jeunes que chez les éducateurs. Il s'agit pour tous d'agir avec
raison, de pratiquer un sain réalisme, de développer le bon sens, de respecter
les personnes, de dialoguer, de négocier, de prendre des risques réfléchis, de
confier aux jeunes de réelles responsabilités, ... le tout vécu avec humour.
b) La religion
La vision chrétienne de l'homme est au creur de l
'reuvre éducative de Don Bosco. Il fait découvrir la foi aux jeunes en donnant
une place importante à la raison, ce qui le conduit à élaborer un solide
enseignement religieux et à proposer une éthique chrétienne responsable. Bien
plus, cette foi ne se contente pas d'une compréhension théorique, mais elle
s'annonce explicitement et elle se célèbre, de façon toute particulière pour
Don Bosco, à travers les sacrements de l'Eucharistie et de la Réconciliation.
Ceci conduit le jeune à se comporter dans la vie quotidienne selon l'Évangile.
c) L’affection
" Sans affection, pas de confiance;
sans confiance, pas d'éducation" dit Don Bosco.
Non seulement l'éducateur manifeste au jeune une affection ajustée, mais il
cherche aussi à susciter une réponse d'amitié, régulée par la raison et la
religion, car il sait combien les jeunes qui ne reçoivent aucun signe
d'affection se sentent dévalorisés.
Don Bosco invite à vivre au milieu des jeunes, à
prêter attention à leur vie, à les respecter, à trouver du temps pour eux, à
les comprendre dans leurs manières d'être et de faire, dans leurs attentes et
leurs aspirations, dans leurs goûts et leur vécu quotidien. Éduquer est, pour
Don Bosco, une mission, un acte. du creur qui permet au jeune de grandir et
d'accéder à de l'humain authentique dans la famille, à l'école, dans la rue,
dans tous ses lieux de vie.
2) Le regard salésien sur les jeunes
a) Un regard de
confiance
Eduquer a la suite de Don Bosco, c'est d'abord"
croire" en ce jeune qui nous est confié: " Je crois en toi, j'ai
confiance en tes possibilités, je me fie à toi... "
L'éducation salésienne n'est possible qu'à partir
d'un regard de confiance qui permet au jeune de prendre de l'assurance. Alors
il saura développer des attitudes de confiance face à la vie, face aux autres,
face à l'avenir.
Aussi, l'éducateur salésien saura-t-il constamment
souligner les réussites du jeune et, en cas d'échec, stimuler ses capacités à
le dépasser. Faire confiance aux jeunes, c'est aller à la découverte de leurs
richesses en refusant les idées toutes faites sur leur univers; c'est rester
apte à accueillir l'inattendu; c'est enfin croire en leurs possibilités, non
seulement de se changer eux-mêmes, mais aussi de contribuer aux évolutions
sociales en faveur de la paix et de la justice.
b) Un regard
d’espérance
Eduquer a la suite de Don Bosco, c'est, bien sûr,
refuser avec force le catastrophisme de tant de propos formulés sur l'avenir,
dénoncer les pièges de tant de discours présentant à chaque fois la nouvelle
génération comme moins digne d'intérêt que la précédente; mais c'est, aussi et
surtout, espérer avec les jeunes, c'est-à-dire, miser sur le respect d'autrui
et sur l'avenir qui vient de Dieu seul.
" Le Salésien ne gémit jamais sur son
temps" aime répéter Don Bosco. On ne peut aider les jeunes à bâtir des
projets, si on ne leur présente que les côtés négatifs de toute évolution
sociale..
Bref, espérer avec le jeune, c'est s'associer avec
lui pour une lente et patiente construction d'un monde plus fraternel où
l'égale dignité et la liberté de chacun sont respectées et promues.
c)Un regard
d’affection
Éduquer à la suite de Don
Bosco, c'est enfin" aimer" les jeunes, c'est-à-dire tout à la fois
les accueillir comme ils sont, et désirer que leur personnalité grandisse et se
mette toujours plus au service d'autrui et de Dieu.
En mettant le respect et l'affection au centre de
son système éducatif, Don Bosco promeut en quelque sorte l'affectivité dans le
champ de la relation éducative. D'une part, Il est persuadé qu'une relation
empreinte d'une juste affection contribue à faire naître la confiance; d'autre
part, il reconnaît les risques de déviances, attachés aux expressions
affectives entre éducateurs et jeunes.
Aussi, ne manque-t-il pas de décrire ce qu'est à ses
yeux une saine affection:
- elle est authentique; elle doit se vivre avec
suffisamment de clarté, de façon à ne pas devenir occasion de chantage qui
perturberait la relation éducative;
- elle est exprimée: " que non seulement les
jeunes soient aimés, mais qu'ils se sachent aimés" (Don Bosco) ;
-
elle
est régulée de façon telle que, non seulement elle n'enferme pas le jeune dans
les souhaits et les projets de l'éducateur, mais rend chacun plus autonome et
responsable.
3) La pratique d'une éducation
intégrale
Don Bosco a une formule brève, concise, pour
exprimer les finalités de la tâche éducative : " Faire d'honnêtes citoyens
et de bons chrétiens ". Sainteté et réussite humaine sont pour lui
indissociables. Pour Don Bosco, être bon chrétien doit conduire à être bon
citoyen.
Il Y a donc chez lui une vision unitaire de la
démarche éducative qui est en même temps pastorale. Dans un monde marqué par le
pluralisme des visions de l'homme et des modes de vie, où le jeune est trop
souvent approché d'une manière parcellaire et sectorielle, l'éducation
salésienne vise à se rendre intégrale. De ce fait, toute oeuvre salésienne doit
être, pour les jeunes, " la maison qui accueille, la paroisse qui
évangélise, l'école qui prépare à la vie et la cour de récréation pour se
rencontrer en amis dans la joie" (Règle de vie des Salésiens, n° 40).
Personne ne peut se suffire à réaliser cette tâche complexe et délicate; c'est
pourquoi elle est pratiquée par une communauté éducative, attentive à promouvoir
le travail intellectuel, le travail manuel, mais aussi le sport, la fête, les
arts...
4) La communauté éducative salésienne
Travailler dans une maison salésienne, c'est
s'inscrire dans une oeuvre où chacun a sa place, en ayant conscience d'appartenir
à une communauté éducative.
Le jeune est placé au centre de cette communauté. Il
s'agit toujours de le considérer comme sujet de sa propre éducation. "Sans
votre aide, je ne peux rien faire ", aime à dire et répéter Don Bosco aux
jeunes accueillis. Il s'agit, en quelque sorte, de passer un contrat avec le
jeune. Dans ce contexte, non seulement la liberté de chacun est respectée, mais
elle trouve aussi les conditions d'une authentique croissance.
Les familles des jeunes, premiers responsables de
leur éducation, sont membres à part entière de la communauté éducative.
Un dialogue confiant est mené avec elles, de manière
constante et organisée.
Chaque membre de la maison salésienne participe à l
'ceuvre éducative selon sa fonction spécifique. Son travail est reconnu et
apprécié de tous. Chacun accepte de confronter sans cesse son regard à celui de
ses collègues. Don Bosco insiste constamment sur la nécessaire qualité
relationnelle devant présider aux rapports entre tous les membres de l'équipe
éducative.
En effet, la communauté éducative, dans sa
globalité, est invitée à prendre. conscience que la qualité des relations fait
exister la" maison salésienne ". L'instauration d'un climat
relationnel, fait de simplicité, de joie et de confiance entre jeunes et
éducateurs, entre jeunes eux-mêmes et éducateurs également, accompagne
nécessairement la mise en oeuvre de l'éducation salésienne. C'est ce que Don
Bosco entend par" l'esprit de famille" qui est particulièrement de
mise dans un milieu de jeunes déjà marqué par de dures épreuves.
Pour des chrétiens qui oeuvrent dans une maison
salésienne, la communauté éducative vivant et agissant dans un climat de
famille revêt une dimension ecclésiale. Elle exerce non seulement une fonction
éducative en aidant les jeunes à développer leurs potentialités sur tous les
plans, mais elle assume aussi une fonction pastorale en invitant les jeunes à
rencontrer le Christ et en participant à la construction de l'Eglise. Suscité
dans l'Église pour toute l'humanité, le charisme de Don Bosco s'incarne dans la
communauté éducative salésienne où se vit une réelle expérience de
coresponsabilité et de communion.
À l'heure où l'ampleur des mutations d'ordre
économique et culturel rend l'avenir incertain et lourd d'angoisse, à l'heure
où l'explosion de la jeunesse dans les quartiers défavorisés constitue une
menace pour la cohésion sociale, l'éducation salésienne développe des relations
de confiance: confiance offerte aux jeunes, confiance en l'avenir, au moment même
où il devient urgent de relever le défi de la modernité.
L'éducation salésienne met en oeuvre une pédagogie
des valeurs et du sens. La proposition éducative de Don Bosco ne serait pas
cette" école de bonheur ", comme on l'a qualifiée, si elle n'était
appel à grandir dans la liberté et la solidarité, en fidélité à l'Évangile.
Eduquer en évangélisant
Vivre en éducateur salésien, c'est vivre le projet
éducatif en référence à la Bonne Nouvelle du Christ, accueillie avec une
sensibilité spirituelle inspirée de François de Sales et de Don Bosco.
L'acte d'éduquer conduit alors le jeune à comprendre
de l'intérieur qu'il a du prix aux yeux de Dieu (Isaïe 49), que Celui-ci lui
fait confiance et l'aime d'un Amour inconditionnel. La communauté chrétienne
devient ainsi signe et porteuse de cet amour de Dieu pour les jeunes, et de
manière préférentielle pour les plus défavorisés d'entre eux.
Il est alors possible d'éduquer en évangélisant, en
osant dire Dieu aux jeunes et d'évangéliser en éduquant, l'acte éducatif
s'appuyant sur les valeurs évangéliques.
Établir une relation éducative authentique avec le
jeune, c'est, dans le même mouvement, établir une relation avec le Christ
ressuscité (Mt 25,31). Se manifeste alors le sens profond du verset de
l'Évangile selon saint Marc, dont toute la vie et l'oeuvre de Saint Jean Bosco
constituent une illustration: "Quiconque accueille un enfant comme
celui-ci à cause de mon nom, c'est moi qu'il accueille; et quiconque
m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais Celui qui m'a envoyé".
(Mc 9, 37)
Ainsi se dessine un chemin original qui fait du
projet éducatif pastoral salésien une authentique spiritualité: l'action
éducative constitue un excellent chemin pour réaliser l'appel du Christ à
devenir saint. Éducateurs et jeunes sont invités à chercher Dieu non pas dans
un ciel lointain mais dans leur vie quotidienne qui se laisse travailler par
l'Esprit Saint. La voie éducative est chemin de sainteté.
Figure marquante de son époque, Saint François de
Sales (1567-1622) sait allier de façon originale l'action et la contemplation.
Il fait preuve de confiance en l'homme et d'optimisme face à l'avenir.
Par ses traités spirituels renommés comme, par
exemple: "L'Introduction à la Vie dévote" et le " Traité de
l'Amour de Dieu ", il veut ouvrir la voie de la sainteté à tous ses
lecteurs.
Évêque de Genève, résidant à Annecy, il incarne, de
façon exemplaire, au cours d'une existence le plus souvent harassante, les plus
hautes vertus évangéliques au point d'être appelé le" Docteur de l'Amour
".
Humilité, douceur et joie caractérisent l'esprit de
Saint François de Sales qui a été choisi par Don Bosco comme" saint patron
". D'où l'emploi de l'adjectif " salésiennes" pour qualifier son
oeuvre, sa pédagogie et sa spiritualité.
VOIR / http://revue-educatio.eu/wp/2016/03/27/en-quoi-don-bosco-est-il-salesien/
Maison
Provinciale des Salésiennes de France
7, passage de la Providence 75020 PARIS
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