PROJET
PASTORAL
Du sentiment religieux à la
vie chrétienne
La plupart des gens ont un sentiment
religieux., ce que nous appelons aussi le sens du sacré .
C’est ce sentiment religieux qui amène les
parents à demander le baptême pour leurs enfants et à les inscrire au catéchisme
en vue de la « communion solennelle », les jeunes à vouloir un
« mariage à l’église », les familles à demander les obsèques
religieuses.
Est-ce par tradition? Est-ce par superstition? Les deux sont mêlés. Nos
sentiments ne sont jamais absolument purs. Il est heureux que nous ayons des
sentiments. Si nous n’en avons plus, nous n’agissons que par émotion et nous sommes alors dans l’
éphémère, si ce n’est dans l’artificiel
Le sentiment religieux nous porte à
poser des actes religieux. Cela est positif en soi. Mais si la pratique
religieuse ne s’appuie pas sur le fondement solide qu’ est la foi - et une foi
éclairée - ne risque-t-elle pas de nous habituer à vivre un événement aussi
important que le baptême, le mariage, l’eucharistie... uniquement comme un
moment de forte émotion. (« J’ai été ému »).
Il est urgent de nous interroger les uns
les autres pour ne pas nous endormir dans l’éphémère.
Adultes, membres actifs d’une cité, nous
avons un héritage culturel à recevoir et à transmettre. Cet héritage n’a pas comme but de meubler
une vie dont nous ressentons le vide. Il est signe efficace d’un enracinement
dont toute vie a besoin.
Toute vie doit être enracinée. Et elle
ne peut l’être que par des convictions profondes que nous, chrétiens, appelons la
foi.
Pour les autres, nous parlerons de confiance.
On ne peut construire une vie, (comme on ne peut monter une entreprise) sans un
minimum de confiance, confiance en soi, confiance dans les autres (confiance
dans une situation économique donnée.)
Il s’agit donc de passer d’un
sentiment religieux
- à une vie de foi,
- à une vie inspirée de la vie de
Jésus « Christ »,
- à une vie
chrétienne.
Pour cela, il est indispensable de
re-découvrir la personne de Jésus, sa vie et son enseignement.
Chrétiens, à la suite de Jésus, nous
sommes chargés d’annoncer l’Evangile. C’est notre droit . C’est aussi notre
devoir. Rappelons-nous ce que dit saint Paul aux chrétiens de Corinthe: « Malheur
à moi si je n’annonce pas la Bonne nouvelle » (I Cor 9,16)
A qui revient cette tâche d’éveil?
D’abord à nous chrétiens pratiquants
« ceux qui viennent à la messe ». Nous commençons par
découvrir ce qu’ est vraiment une messe, une Eucharistie. Une équipe de paroissiens
appelés à servir l’Eglise, élabore, en faisant
aussi appel aussi à des intervenants selon les sujets traités. un
travail qui sera proposé à la communauté. Et tous les paroissiens sont
personnellement invités à entrer dans
cette « démarche », qui implique un « engagement ».
►Vivre l’Eucharistie
dans la vie quotidienne
La célébration eucharistique, centre de
la vie chrétienne, oriente notre réflexion.
La célébration de l’Eucharistie comprend 4 parties:
- Liturgie du rassemblement,
- Liturgie de la Parole,
- Liturgie eucharistique,
- Liturgie de l’envoi.
En terme plus simple, nous y vivons::
- La Rencontre ► pour 2004-2005
- L’Ecoute ► Pour la rentrée 2005-2006
- L’Offrande de notre vie ► pour 2006-2007
- L’Envoi en mission ►pour 2007-2008
De ces quatre aspects découleront les
thèmes de réflexion et d’action pour les quatre années à venir.
Pour l’année 2004-2005, nous
réfléchissons sur la rencontre. Dans trois dimensions:
- Une catéchèse sur la
rencontre.
- La célébration de la rencontre aux messes
dominicales.
- L’organisation de
rencontres dans la vie quotidienne.
Tout de suite nous retenons deux dates
sur notre agenda:
- Vendredi 10 décembre 2004
- Vendredi 11 mars 2005
de 20
h 30 à 22 h 30
Ce sont les temps forts de l’Avent et du
Carême.
Et à ces rencontres, nous pensons à inviter
ceux qui sont éloignés de l’Eglise, mais qui sont proches de nous.
Extrait du Bulletin Paroissial du 27 juin 2004 P. Jean-Baptiste
Document :
Notre responsabilité de croyants.
Même si nous avons, en tant que chrétiens, à répondre d’une
Parole de vérité et de vie, nous n'en partageons pas moins la condition commune
des hommes et des femmes de notre société. Voilà pourquoi la mission et Ia
responsabilité qui nous sont confiées dans ce monde ne nous confèrent aucune
prétention, et d'ailleurs aucun moyen, de le regarder de haut et comme de le
surplomber.
Nous voilà donc appelés à vérifier la nouveauté du filon de
Dieu, de l'intérieur même de notre foi vécue dans cette société incertaine qui
est la nôtres
Nous voilà appelés à aller puiser nous‑mêmes aux sources
de notre foi le courage et l'espérance nécessaires pour faire face à nos
responsabilités, sans crispation, ni ressentiment.
Nous voilà appelés à proposer l'Évangile non pas comme un contre‑projet
culturel ou social, mais comme une puissance de renouvellement qui appelle les
hommes, tout être humain, à une remontée aux sources de la vie.
Pour le dire autrement, l'exigence de l'évangélisation se
présente comme un appel que nous avons nous-mêmes à entendre, puisqu'il s'agit
de chercher et de trouver dans l'Évangile et dans la personne du Christ, en
communion avec l'Église, des points d'appui et des repères, qui puissent
s'inscrire à la fois dans nos propres existences et dans les incertitudes de
notre société.
Extrait de la Lettre des Évêques aux catholiques
de France
La
priorité de la communauté par
Jean Rigal
II existe en tous les domaines de la vie de l'Église une
priorité de la communauté ecclésiale sur toute diversité des charismes et des
services. C'est l'un des enseignements ecclésiologiques du concile Vatican II.
La réalité première du Peuple de Dieu ne réside pas dans les nécessaires
différences de charges ou de ministères, mais dans le < nous ecclésial »
diversifié constitué par l'ensemble des baptisés. Avant toute différence ,l'Église
se construit dans cette communion fraternelle des chrétiens qui prend corps
visiblement dans des communautés restreintes (territoriales, sociologiques
,apostoliques) au sein des Églises particulières. Voilà pourquoi tout ce qui
relève de la vie et de la mission de la communauté chrétienne incombe, en
premier lieu, au Peuple de Dieu et s'exerce concrètement dans les Églises
locales.
Telle est bien la pensée profonde du Concile: mettre en relief
la vocation commune à tous les chrétiens, en vertu d'une égalité fondamentale
de tous les baptisés ; tenir compte du fait que les membres du corps ecclésial
constituent ensemble une communauté responsable, composée de croyants et de
témoins. « Quant à la dignité et à l'activité commune, [...] il règne entre tous
une véritable égalité. » (L.G. n° 32). Cet enseignement a été maintes fois
rappelé, en particulier par le Pape Jean‑Paul II (1) et par les
assemblées épiscopales de Lourdes (2). Mais cet enseignement a‑t‑il
été reçu ? Cela suppose qu'il soit non seulement connu (l'est‑il vraiment
?), mais aussi accueilli et mis en oeuvre. Trois réalités « sensibles » de la
vie ecclésiale actuelle peuvent être relevées à ce sujet. Évoquons d'abord le
redéploiement pastoral des diocèses. Pour des raisons de pénurie (de prêtres)
mais aussi pour prendre en compte l'évolution démographique de nos différentes
régions, un important effort a été entrepris en ce domaine dans la grande
majorité des diocèses français. II s'imposait et souvent dans l'urgence. Le
temps des premières évaluations est arrivé. On s'interroge sur les projets, les
dynamismes, les enjeux du dispositif mis en place. On perçoit mieux
aujourd'hui, même si des assemblées signifiantes gardent leur importance, les
risques d'un regroupement des anciennes paroisses autour d'une paroisse «
principale » .
La centralisation risque de conduire au dépérissement de la vie
chrétienne des communautés locales. Elle est souvent liée à un quadrillage
clérical qui n'est pas à l'abri des nouvelles baisses des effectifs sacerdotaux
et qui, de fait, empêche les chrétiens, devenus de simples « agents de liaison
» , de se prendre en charge. Choisir la structure presbytérale comme point de
départ et clé de voûte du réaménagement pastoral conduit les prêtres à exercer
un ministère quasi‑impossible, cléricalise l'Église et ne permet pas à la
créativité de s'exercer sur le terrain. L'importance donnée à la communauté
locale répond au besoin de « proximité » de l'Église : dans ce cas, la
formation et le soutien des laïcs en responsabilité devient l'une des priorités
pastorales et l'une des préoccupations majeures des ministres ordonnés. Mais la
proximité ne peut se dispenser de la communion ecclésiale, sous peine de
dériver vers un isolement mortifère, Proximité et communion demandent à être vécues
ensemble dans une tension féconde. C'est bien alors, en dépit d'inévitables
difficultés et d'éventuels réajustements, mettre en oeuvre l'ecclésiologie
conciliaire du Peuple de Dieu.
Un second point d'application est celui de la catéchèse et du
catéchuménat. Le document de la commission épiscopale intitulé «Aller au coeur
de la foi » attire notre attention sur l'importance de la communauté ecclésiale
en tant que telle. On peut y lire : « II n'y a pas de bonne catéchèse sans lien
avec une communauté. » Et le texte poursuit : « Le concile Vatican II affirmait
pour les catéchumènes, ce qui est
vrai pour tous les catéchisés : "Cette initiation chrétienne au cours du catéchuménat doit être l'oeuvre non pas des seuls catéchistes ou des seuls
prêtres, mais celle de toute la communauté de fidèles"... » (p. 22) II va
de soi que la responsabilité de la communauté ne dispense pas de l'engagement
de certains chrétiens plus compétents et plus disponibles. Elle l'exige, ainsi
que l'appartenance à une vie d'Église aussi vivifiante que possible. C'est un
défi lancé à l'ensemble des chrétiens.
Un troisième point d'application réside dans la pastorale des
funérailles. C'est une question importante pour des raisons à la fois anthropologiques,
théologiques et apostoliques. Là aussi, à mon avis, il ne convient pas ‑
on le fait parfois ‑ de partir des ministres ordonnés mais de la
responsabilité de la communauté ecclésiale. On sait que la question épineuse
est devenue celle de la célébration liturgique. Des raisons théologiques et
sociologiques de fond militent pour que la présidence de la célébration soit
normalement réservée aux ministres ordonnés, mais il est des situations où «
les nécessités de l'Église... à défaut de ministres sacrés » (3) demandent que
des laïcs chrétiens (délégués par les pasteurs) assurent la conduite de la
prière des funérailles. Àcharge pour le prêtre de participer à cette prière
d'une autre manière. À besoins nouveaux, réponses nouvelles.
Au‑delà d'une polémique stérile, ces réflexions écartent
toute alternative : ou les ministres ordonnés seuls ou les laïcs seuls. C'est
l'Église, dans la diversité et l'enrichissante complémentarité de ses membres,
qui exerce le ministère de compassion et prie pour les morts et les familles
endeuillées. II
importe, ici comme en bien d'autres domaines non évoqués dans
ces lignes, de prendre appui sur la vocation et la mission de l'Église tout
entière.
(1) Voir, par exemple, l'exhortation « Les laïcs fidèles du
Christ », n° 20, 21,23.
(2) CE L'assemblée de l'année 1973, de l'année 2000 etc.
(3) Expression de Jean‑Paul II dans l'exhortation « Les
laïcs fidèles du Christ » (n° 23) qui renvoie au