Le Seigneur Jésus,
« que le Père a sanctifié et envoyé dans le monde » (Jn 10, 36), fait
participer tout son Corps mystique à l’onction de l’Esprit qu’il a reçue [2] : en lui, tous les fidèles deviennent un sacerdoce saint et
royal, offrent des sacrifices spirituels à Dieu par Jésus Christ, et proclament
les hauts faits de Celui qui les a appelés des ténèbres à son admirable lumière
[3]. Il n’y a donc aucun membre qui n’ait sa part dans la mission
du Corps tout entier ; chacun d’eux doit sanctifier Jésus dans son cœur [4] et rendre témoignage à Jésus par l’esprit de prophétie [5].
Mais le même
Seigneur, voulant faire des chrétiens un seul corps, où « tous les membres
n’ont pas la même fonction » (Rm 12, 4), a établi parmi eux des
ministres qui, dans la communauté des chrétiens, seraient investis par l’Ordre
du pouvoir sacré d’offrir le Sacrifice et de remettre les péchés [6], et y exerceraient publiquement pour les hommes au nom du
Christ la fonction sacerdotale. C’est ainsi que le Christ a envoyé ses Apôtres
comme le Père l’avait envoyé [7], puis, par l’intermédiaire des Apôtres, il a fait participer à
sa consécration et à sa mission les évêques, leurs successeurs [8], dont la fonction ministérielle a été transmise aux prêtres à
un degré subordonné [9] : ceux-ci sont donc établis dans l’Ordre du presbytérat pour
être les coopérateurs de l’ordre épiscopal [10] dans l’accomplissement de la mission apostolique confiée par
le Christ.
La fonction des
prêtres, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité
par laquelle le Christ édifie, sanctifie et gouverne son Corps. C’est pourquoi
le sacerdoce des prêtres, s’il repose sur les sacrements de l’initiation
chrétienne, est cependant conféré au moyen du sacrement particulier qui, par
l’onction du Saint- Esprit, les marque d’un caractère spécial, et les configure
ainsi au Christ Prêtre pour les rendre capables d’agir au nom du Christ Tête en
personne [11].