Table

Confessions  individuelles

Ce qu’est le Pardon

Sacrements et célébrations

 

La réconciliation

 

L’Evangile s’ouvre sur l’appel à la conversion : c’est Jean qui annonce un baptême de repentir pour la rémission des péchés (Lc 3,3) ; c’est Jésus qui proclame : Convertissez-vous et croyez à la Bonne nouvelle (Mc 1,15). Dès l’abord Jésus souligne le lien entre la foi et la conversion. Il faut croire pour se retourner vers Dieu, mais la conversion ouvre aussi l’homme à la Foi.

 

Jésus a toujours manifesté un amour de prédilection pour les pécheurs, c’est-à-dire ceux que leur mode de vie tient à l’écart de la société des Juifs observants. Il ne se contente pas de manger avec eux, mais il pardonne le péché : il admet dans son intimité Matthieu le publicain et Marie de Magdala ; il renvoie en paix la prostituée qui embrasse ses pieds et il apporte le salut dans la maison de Zachée. Il fait de ses miracles le signe du pouvoir qu’il a de remettre les péchés. Sur la croix, il ne pardonnera pas seulement au bandit repentant et à ceux qui le font mourir, mais il réconcilie toute l’humanité avec Dieu, car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui (2 Cor 5,19). Dans sa résurrection, il offre à la famille humaine une vie nouvelle, une vie d’amitié avec Dieu, de réconciliation entre frères.

 

Sacrement du Pardon et de la Réconciliation

voir : Essai de re-formulation

 

Il s’agit donc d’un sacrement, d’un mystère, d’un signe qui nous révèle le Pardon de Dieu . Par ce Sacrement, nous célébrons la miséricorde, la fidélité, l’amour infini de Dieu, et face à cet amour entièrement gratuit, nous reconnaissons notre faiblesse, nos infidélités. Le mot « confession » vient du latin, traduit un terme hébreux Yadal – qui signifie : proclamer la grandeur de Dieu et ses louanges. Mais il est vrai que la conscience de nos infidélités, nous aide à mesurer la fidélité de Dieu.

 

Nous sommes pécheurs : infidèles à l’amour, à l’amitié, à la fraternité… 

Nous sommes pécheurs : complices du mal dans le monde.

Nous sommes pécheurs : indifférents aux souffrances de nos frères.

 

L’Eglise invite les chrétiens à célébrer ensemble - célébration communautaire - la pardon de Dieu. Pour cela, quatre temps structurent la célébration :

S’accueillir mutuellement

Ecouter la Parole de Dieu

Confesser l’amour de Dieu en en même temps reconnaître nos péchés

Accueillir le Pardon, en être témoin.

 

On peut aussi aller voir individuellement un prêtre pour célébrer le sacrement du Pardon. Cette démarche donne à chacun une possibilité d’avoir un entretien plus approfondi sur sa vie spirituelle.

 

Examen de conscience

 

Le péché se comprend d’abord par rapport à Dieu et non d’abord par rapport à moi. C’est le Christ par son attitude pleine de tendresse qui me révèle mon ingratitude, mon péché.

Plus je découvre Dieu  comme quelqu’un qui m’aime, plus je me découvre pécheur, ne répondant pas à son amour.

« Dieu est patient avec le pécheur, il est impatient avec ses amis » Ernest Hellq

« Ce qui est important, ce n’est pas ce que je fais pour Dieu, mais ce que Dieu fait pour moi »

« Personne n’est aimé comme il le mérite, sauf par Dieu »

Julien Green

 

Le pardon sera toujours suivi d’un moment de réflexion et de prière. Mieux aimer pour nous est l’œuvre de la grâce du Christ autant que notre effort personnel.

 

Quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : »Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » Jésus lui dit « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Il n’y a qu’un seul être qui soit bon ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » - « Lesquels ? », lui dit-il. Jésus reprit : « Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. Honore ton père et ta mère. Et aussi : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »

Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? » Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis, viens, suis-moi. »

A ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

Evangile selon st Matthieu 19, 16-22

 

Jésus déclara :

Heureux les pauvres de cœurs, le Royaume des cieux est à eux.

Heureux les doux : ils obtiendront la terre promise.

Heureux ceux qui pleurent : ils seront consolés.

Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice : ils seront rassasiés.

Heureux les miséricordieux : ils obtiendront miséricorde.

Heureux les cœurs purs : ils verront Dieu.

Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu.

Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice : le Royaume des cieux est à eux.

Evangile selon st Matthieu 5

 

Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. C’est par l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaÎtront pour les disciples

Evangile selon st Jean 13, 34-35

 

Tout ce que vous désirez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux. Voilà la loi des prophètes

Evangile selon st Matthieu 7,12

 

Prière de l’Absolution dite par le prêtre

 

Que Dieu notre Père vous montre sa miséricorde ;

par la mort et la résurrection de son Fils,

il a réconcilié le monde avec lui.

Et il a envoyé l’Esprit-Saint pour la rémission des péchés.

Par le ministère de l’Eglise

qu’il vous donne la pardon et la paix

Et moi : au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit

Je vous pardonne tous vos péchés

Le pénitent répond : Amen

 

Prières

 

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix

Là où est la haine

Là où est l’offense

Là où est la discorde

Là où est l’erreur

Là où est le doute

Là où est le désespoir

Là où sont les ténèbres

Là où est la tristesse

que je mette l’amour

que je mette le pardon

que je mette l’union

que je mette la vérité

que je mette la foi

que je mette l’espérance

que je mette la lumière

que je mette la joie.

Seigneur, que je ne cherche pas tant

à être consolé qu’à consoler

à être compris qu’à comprendre

à être aimé qu’aimer

Car c’est en se donnant qu’on reçoit

c’est en s’oubliant que se retrouve

c’est en pardonnant qu’on est pardonné

c’est en mourrant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

 

Voir aussi : le Magnificat

 

Sacrement du la pénitence et de la réconciliation

Essai de re-formulation

 

Vision théologique  de la Création.

« Au commencement était le Verbe, tout fut par lui et sans lui rien ne fut » (Jean 1,2) . La création a été un oeuvre de l’amour du Père en son Fils. Il a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour « réparer » la création mais pour « révéler » la beauté de la création et nous aide à l’accomplir. Dieu a toujours voulu créer le monde avec les hommes.

La création n’est donc pas une « production » mais une « entrée en relation ». On pourrait formuler ce projet de cette manière : Dieu est « communion » . Il est « communion dans sa Trinité ». Mais la Communion, par définition, cherche toujours à entrer en communion. Donc, Dieu dit, je vais créer l’homme pour me communiquer avec lui. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et :mon père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure » (Jean 14, 23). Puisque Dieu est communion, vivre c’est rencontrer. Créer pour Dieu, c’est rencontrer. Dans la création de l’homme, Dieu voit qu’il n’est pas possible pour Adam de vivre seul, alors il a crée la femme. (Eve dont la racine est vivre).

La création, en ce sens, c’est l’Amour qui crée la Relation.

 

Le sacrement.

« Les sacrements sont des signes sensibles (paroles et action) accessibles à notre humanité actuelle. Ils réalisent  efficacement la grâce qu’ils signifient en vertu de l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit-Saint » (Catéchisme de l’Eglise catholique)

L’Eglise catholique retient 7 sacrements (Signes) relevés de l’enseignements et la pratique de Jésus. (Les protestants n’en gardent que deux). Le sommet est l’Eucharistie (le très saint sacrement, avons-nous appris au catéchisme d’autrefois)). Le Concile Vatican II présente l’Eglise comme un sacrement « L’Eglise étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. » (Lumen gentium §1). Par ricochet, chacun de nous est un sacrement dans la mesure où nous entrons en relation avec les autres comme signe de la présence de Dieu.

 

Le Sacrement de la pénitence et de la réconciliation

Pénitence : se repentir, se convertir. Réconciliation : aller à la rencontre. C’est comme dans le baptême, la conversion du Baptême de Jean et la vie nouvelle donnée du Baptême de Jésus.

Première démarche : La reconnaissance de l’amour de Dieu, un amour total, fidèle, manifesté en Jésus-Christ. Je demande la grâce de vivre dans cet amour. 

Deuxième : Je reconnais que je suis encore loin de cet amour qui va jusqu’à « aimer les ennemis et donner la vie aux persécuteurs ». Je demande la grâce de pouvoir pardonner « à ceux qui m’ont offensés »

 et qu’il « me délivre du mal ».

 

Pourquoi l’aveu ?

Il n’y pas de pardon sans la reconnaissance de la responsabilité. L’aveu n’est pas uniquement dans ce qu’on dit au prêtre (en secret, dans le confessionnal).  Il est surtout dans  une  démarche communautaire : « Je reconnais devant mes frères que j’ai péché... ». Une célébration communautaire de ce sacrement est un signe, un « signe ecclésial » de la pénitence et de la réconciliation. Chacun peut participer à cette démarche, même s’il ne voit pas la nécessité d’aller parler à un prêtre.

 

Pourquoi le prêtre ?

Le prêtre est là pour signifier la présence de Dieu et celle de la communauté. L’aveu au prêtre ne remplace pas la réconciliation avec celui ou celle que nous avons offensé. « Va d’abord te réconcilier avec ton frère ; » (Matthieu 5,23). D’autre part, le prêtre est un homme avec ses erreurs, ses blocages, ses angoisses, ses scrupules, ses traumatismes... On ne peut pas tout attendre de lui. Le prêtre n’est pas toute l’Eglise, l’Eglise est pas tout Jésus-Christ, lui-même ne se prend pas pour absolu. Il se reconnaît « chemin » qui nous conduit vers le Père.

 

Ce qui est premier : l’Amour de Dieu qui nous accueil. « Si ton coeur t’accuse, Dieu est plus grand que ton coeur » (I Jean 3,20)

Homélie du P. Jean-Baptiste