Nous
sentons bien, en écoutant cela, que l' existence d'une vraie paroisse, d'une vraie
communauté paroissiale, appelle la participation du plus grand nombre
possible de chrétiens, de chrétiens désireux de construire une communauté
vivante à l'écoute de la parole de Dieu, et heureuse de prier, une communauté
accueillante où chacun trouve sa place, où l'on peut apprendre la
réconciliation et le pardon, une communauté où les jeunes trouvent leur place,
une communauté ouverte sur les autres paroisses et en dialogue avec les autres
groupe d'Eglise, une communauté qui donne sa place centrale, comme nous le
faisons maintenant, à la célébration du dimanche et de l'eucharistie, une
communauté de témoins, une communauté de service. S'il n'y a pas, d'une manière
ou d'une autre de paroisses sans prêtres, il n'y a pas de paroisse sans laïcs;
c'est encore le Pape qui disait cela. " Dans la situation actuelle, les
fidèles laïcs peuvent et doivent faire énormément pour la croissance d'une
authentique communion ecclésiale, à l'intérieur de leur paroisse ". Et
pour éveiller l'esprit
missionnaire, vers les incroyants, et aussi vers ceux parmi les
croyants qui ont abandonné ou laissé s'affaiblir la pratique de la vie
chrétienne. C' est ainsi qu' avec l' aide de tous ceux qui le peuvent une
paroisse sera " la maison ouverte à tous et au service de tous "
comme se plaisait à le dire Jean XXIII, " la fontaine du village à laquelle
tout le monde vient étancher sa soif"…
Extrait de l’Homélie de Mgr
Louis-Marie Billé – Lyon 01 04 2000
La vie de la paroisse
Cellule de base de la vie ecclésiale et
présence d’Église dans les villes et les villages, la paroisse est une
institution ancienne que traversent de grands changements
Qu’est-ce qu’une paroisse ?
La paroisse est l’Église présente en un
lieu. À ce titre, elle a pour mission d’incarner localement les trois grandes
missions de l’Église : l’annonce de l’Évangile, la louange de Dieu, le service
des hommes, et tout particulièrement des plus pauvres. « La paroisse est
l’Église pour tout et pour tous », résume le théologien Alphonse Borras.
La paroisse a la charge d’offrir ce que l’Église juge essentiel à la naissance
à la foi chrétienne, ainsi qu’à la croissance dans la vie chrétienne :
prédication de la Parole de Dieu, célébration dominicale, initiation à la foi
(catéchèse), accès aux principaux sacrements (baptême, eucharistie, mariage,
sacrement de la réconciliation et sacrement des malades), célébration des
funérailles, engagement caritatif. Au 31 décembre 2006, on recensait en France
15 740 paroisses, dont 6 628 ayant un curé résident membre du clergé diocésain.
On compte un peu plus de 300 paroisses confiées à des équipes de laïcs (chiffres
de la Conférence des évêques de France) .
Pourquoi est-elle liée à un territoire ?
Le territoire géographique est l’un des
traits distinctifs de la paroisse, même si elle ne s’y réduit pas. À la
différence de nombreux mouvements et associations d’Église, la paroisse ne
repose ni sur des affinités spirituelles ou théologiques particulières, ni
sur une composition socioculturelle unifiée. Le fait que la paroisse soit
reliée à un espace géographique a plusieurs avantages aux yeux de l’Église.
Cette territorialité est en général considérée comme le moins mauvais moyen
d’assurer une part de mixité et de diversité (sociale, professionnelle,
générationnelle…) dans l’Église. La paroisse peut ainsi être dite « catholique
» au sens plein du terme : elle est un corps marqué par la pluralité et la
diversité qui est tendu vers l’unité. L’inscription géographique de la paroisse
rappelle aussi que la communauté paroissiale est au service de tous ceux qui
habitent sur son territoire, catholiques et noncatholiques. La vie paroissiale
ne peut se réduire au simple service des plus pratiquants.
Quelles sont ses origines ?
Les origines de l’institution paroissiale
remontent au IVe siècle, époque où le christianisme a commencé à se diffuser
dans l’Empire romain. Durant les trois premiers siècles, les chrétiens étaient
principalement implantés dans les villes : le rassemblement des fidèles et la
vie chrétienne pouvaient de ce fait avoir lieu en un seul lieu, autour de
l’évêque. A partir du Ive siècle, la croissance de la communauté n’a plus
permis cette unité personnelle et géographique.
Au fil du Moyen âge, et tout
particulièrement à partir du XIIe et XIIIe siècles, le modèle paroissial s’est
diffusé, d’abord aux environs des villes, puis dans les campagnes, sur le
modèle de l’Église diocésaine. Au XVIe siècle, le concile de Trente (1545) a
systématisé la division du diocèse en paroisses. L’institution paroissiale a
été un outil de première importance dans l’organisation de la Contre Réforme :
c’est autour d’elle que la relance de la prédication, le renouveau de la
liturgie et de la catéchèse, ainsi que la nouvelle « cure des âmes » se sont
structurés, dans un souci d’encadrement des fidèles. En 1917, le code de droit
canonique imposera à proprement parler le quadrillage systématique du diocèse
en paroisses.
Pourquoi parle-t-on de la « fin de la
civilisation paroissiale » ?
L’Histoire rappelle que la paroisse est
née en régime de chrétienté, qui se caractérise par la coïncidence des
différents espaces de vie (social, culturel, politique et religieux). Jusqu’à
la Révolution française, le champ ecclésial et le champ social ont été
largement superposables. L’entrée dans la modernité, par différentes vagues –
Révolution française, industrialisation, exode rural, urbanisation –, a
progressivement entraîné un délitement du maillage paroissial. Les sociologues
parlent de « fin de la civilisation paroissiale » en Occident pour
caractériser la crise du modèle paroissial qui s’est accentuée dans les années
1950, à la faveur de l’exode rural, puis dans les années 1960-1970, sous
l’effet de la deuxième vague de sécularisation.
Quels sont les défis de la vie paroissiale
?
La paroisse a déjà connu plusieurs mues.
La plus récente vient de s’achever dans de nombreux diocèses, en France mais
également dans de nombreux pays occidentaux. Sous l’impulsion des évêques, un
profond remodelage du tissu paroissial a été entrepris, imposé par des réalités
internes (baisse du nombre de prêtres, vieillissement du clergé, chute de la
pratique) et externes (croissance urbaine, mobilité accélérée, nouveaux modes
de vie…). Engagé de manières différentes selon les diocèses, ce redécoupage a
globalement conduit à une diminution du nombre de paroisses et à la
constitution de « communautés de communautés », qui regroupent parfois
plusieurs dizaines de clochers. Cette réforme a généralement été menée dans le
souci d’une meilleure articulation de la diversité des communautés
chrétiennes (paroisses, mais aussi monastères, communautés religieuses,
mouvements et associations d’Église, groupes de prières et caritatifs…) avec
la réalité du tissu social contemporain.
Les transformations de la vie paroissiale
ne sont vraisemblablement pas achevées. La diminution du nombre de prêtres imposera
certainement encore des changements dans les prochaines décennies. Aujourd’hui,
de nombreux défis doivent être relevés : inventer de nouvelles formes de
présence pour une société qui se sécularise, répondre à la demande de «
services » religieux (baptêmes, mariages…) sans s’y réduire et en évitant une
dérive gestionnaire, vivre la diversité de l’Église alors que le goût des
regroupements par affinités électives est plus fort que jamais, devenir des
lieux de convivialité tout en résistant à la tentation communautaire, ancrer le
service des plus pauvres dans la vie paroissiale…
ÉLODIE
MAUROT
La Croix
Samedi et Dimanche 11 mai 2008
Toute intervention pastorale
répond et se réfère à un "modèle d'Eglise" . La Pastorale est , en
effet , l'action multiforme de la "Communauté ecclésiale", pour
actualiser dans le temps le projet du Salut de Dieu sur l'homme et sur
l'histoire, en référence aux situations concrètes de la vie.
Les requêtes fondamentales de la
Pastorale sont donc:
Quelle est l'action de l'Eglise?
Quel salut annoncé et actualisé?
Comment l'Eglise se
construit-elle?
Ceci est particulièrement
applicable à la Paroisse parce qu'elle est l'Eglise existant en un lieu
concret. La "Paroisse réalise - d'une certaine manière - la fonction
intégrale de l'Eglise, puisqu' elle accompagne les personnes et les familles
tout au long de leurs existences" (Puebla 644).
Le modèle d'Eglise qui guide le
Projet pastoral est celui qui découle du Concile Vatican II et de la réflexion
qui a suivi.
Une Eglise-Communauté de personnes,
convoquée et rassemblée à l'initiative de l'Esprit du Seigneur. La force qui
unit est la foi en Jésus-Christ qui se manifeste dans l'amour de Dieu et dans
la charité mutuelle.
Une Communauté-Service. L'Eglise
existe dans le monde et s'identifie à la mission qu'elle a dans le monde:
annoncer Jésus-Christ Sauveur, en parole et en acte
Une Communauté-Charismatique, où les membres,
personnes et groupes, sont reliés à l'Esprit-Saint qui dispense dons et grâce
différents et complémentaires, tous nécessaires à la mission du Salut.
Pour favoriser la communion, la
communion et la croissance des hommes, se créent des structures et des
institutions fonctionnelles.
Les Salésiens qui animent une
paroisse, privilégient la constitution de la Paroisse comme Communauté.
Ils font un choix préférentiel pour les Jeunes. Pour
eux, l'Evangélisation
et l'Education vont ensemble.
Dans une paroisse animée par les
Salésiens, tout en mettant en oeuvre les orientations du Diocèse, les Salésiens
le font selon leurs propres charismes. La Mission salésienne se spécifie dans
l'Education des Jeunes. La Spiritualité salésienne, en référence à Saint François
de Sales est marquée par la bonté et le zèle apostolique. La Pédagogie
salésienne se construisant sur l'expérience de Don Bosco, est fondée sur la
bonté affectueuse, la foi et la raison.
Religieux, les Salésiens proposent
à la Communauté paroissiale un style de vie simple dans un esprit de pauvreté
évangélique. Educateurs, ils portent une attention particulière à la famille,
aux enfants et aux jeunes. Salésiens, ils favorisent l'ambiance d'accueil et de
communication.
P. Jean-Baptiste d-n-DUONG
Salésien Don Bosco
Pour aller plus loin :
La Paroisse Documents Episcopat N°8/9 mai 1993 Pistes de réflexion.
« Traditionnellement,
le paroisse est géographique et territoriale ; En 1957, Y.Daniel et G.Le
Mouël constataient : « Autrefois, les habitants d’une ville ou d’un
village étaient unis entre eux de manière efficace par le lien territorial.
Aujourd’hui, ce lien s’est beaucoup relâché et le territoire paroissial est un
facteur d’unité beaucoup moins puissant, surtout dans les grandes
villes ». A l’appui de cette affirmation, un certain nombre de traits,
depuis 1957, se sont encore accusés : domicile, travail, loisirs et
activités culturelles qui coïncident de moins en moins géographiquement ;
déplacement des nœuds vitaux et des
centres d’influence. Toute un époque a cultivé l’ambition – en brisant cette
fois l’absolu des frontières paroissiales – de faire enfin coïncider à nouveau
l’organisation ecclésiale avec des communautés humaines réelles. Et voici que
le moment présent est plutôt celui d’un constant qui est autant d’ordre
théologique que d’ordre sociologique. : l’impossibilité pour l’Eglise de
quadriller le monde pas plus sociologiquement que géographiquement. Autre, en
effet, peut être la mise en œuvre du dynamisme de l’Evangile dans ce qui fait la
vie du monde… » (page 4 )
Définition de La
Paroisse Commentaire du Code de
Droit canonique
Editions
Tardy1989
Canon
515 « La paroisse est la communauté
précise de fidèles constituée de façon stable dans l’Eglise particulière, dont
la charge pastorale, sous l’autorité de l’évêque diocésain, est confiée au curé
comme à son pasteur propre »