Table

 

 

 

Fonctionnement

 

Paroisse

 

La paroisse, dit Jean Paul II, n'est pas d' abord une structure , un territoire, un édifice, c'est la communauté des fidèles, c'est une maison de famille fraternelle et accueillante. La paroisse c'est l'Eglise implantée au milieu des maisons des hommes. Elle vit et agit insérée profondément dans la société humaine, et intimement solidaire des ses aspirations et des drames. Pour les hommes qui désirent vivre des rapports plus fraternels et plus humains, la vocation et la mission originelle d'une paroisse, c'est d'être dans le monde le lieu de la communion des croyants, et tout à la fois le signe et l'instrument de la vocation de tous à la communion.

 

Nous sentons bien, en écoutant cela, que l' existence d'une vraie paroisse, d'une vraie communauté paroissiale, appelle la participation du plus grand nombre possible de chrétiens, de chrétiens désireux de construire une communauté vivante à l'écoute de la parole de Dieu, et heureuse de prier, une communauté accueillante où chacun trouve sa place, où l'on peut apprendre la réconciliation et le pardon, une communauté où les jeunes trouvent leur place, une communauté ouverte sur les autres paroisses et en dialogue avec les autres groupe d'Eglise, une communauté qui donne sa place centrale, comme nous le faisons maintenant, à la célébration du dimanche et de l'eucharistie, une communauté de témoins, une communauté de service. S'il n'y a pas, d'une manière ou d'une autre de paroisses sans prêtres, il n'y a pas de paroisse sans laïcs; c'est encore le Pape qui disait cela. " Dans la situation actuelle, les fidèles laïcs peuvent et doivent faire énormément pour la croissance d'une authentique communion ecclésiale, à l'intérieur de leur paroisse ". Et pour éveiller l'esprit missionnaire, vers les incroyants, et aussi vers ceux parmi les croyants qui ont abandonné ou laissé s'affaiblir la pratique de la vie chrétienne. C' est ainsi qu' avec l' aide de tous ceux qui le peuvent une paroisse sera " la maison ouverte à tous et au service de tous " comme se plaisait à le dire Jean XXIII, " la fontaine du village à laquelle tout le monde vient étancher sa soif"…

Extrait de l’Homélie de Mgr Louis-Marie Billé – Lyon 01 04 2000

La vie de la paroisse

Cellule de base de la vie ecclésiale et présence d’Église dans les villes et les villages, la paroisse est une institution ancienne que traversent de grands changements

Qu’est-ce qu’une paroisse ?

La paroisse est l’Église présente en un lieu. À ce titre, elle a pour mission d’incarner localement les trois grandes missions de l’Église : l’annonce de l’Évangile, la louange de Dieu, le service des hommes, et tout particulièrement des plus pau­vres. « La paroisse est l’Église pour tout et pour tous », résume le théo­logien Alphonse Borras. La paroisse a la charge d’offrir ce que l’Église juge essentiel à la naissance à la foi chrétienne, ainsi qu’à la croissance dans la vie chrétienne : prédication de la Parole de Dieu, célébration dominicale, initiation à la foi (catéchèse), accès aux principaux sacrements (baptême, eucharistie, mariage, sacrement de la réconci­liation et sacrement des malades), célébration des funérailles, enga­gement caritatif. Au 31 décembre 2006, on recensait en France 15 740 paroisses, dont 6 628 ayant un curé résident membre du clergé diocé­sain. On compte un peu plus de 300 paroisses confiées à des équipes de laïcs (chiffres de la Conférence des évêques de France) .

Pourquoi est-elle liée à un territoire ?

Le territoire géographique est l’un des traits distinctifs de la paroisse, même si elle ne s’y réduit pas. À la différence de nombreux mouve­ments et associations d’Église, la paroisse ne repose ni sur des affini­tés spirituelles ou théologiques par­ticulières, ni sur une composition socioculturelle unifiée. Le fait que la paroisse soit reliée à un espace géographique a plusieurs avantages aux yeux de l’Église. Cette territo­rialité est en général considérée comme le moins mauvais moyen d’assurer une part de mixité et de diversité (sociale, professionnelle, générationnelle…) dans l’Église. La paroisse peut ainsi être dite « catho­lique » au sens plein du terme : elle est un corps marqué par la plura­lité et la diversité qui est tendu vers l’unité. L’inscription géographique de la paroisse rappelle aussi que la communauté paroissiale est au ser­vice de tous ceux qui habitent sur son territoire, catholiques et non­catholiques. La vie paroissiale ne peut se réduire au simple service des plus pratiquants.

Quelles sont ses origines ?

Les origines de l’institution pa­roissiale remontent au IVe siècle, époque où le christianisme a com­mencé à se diffuser dans l’Empire romain. Durant les trois premiers siècles, les chrétiens étaient princi­palement implantés dans les villes : le rassemblement des fidèles et la vie chrétienne pouvaient de ce fait avoir lieu en un seul lieu, autour de l’évêque. A partir du Ive siècle, la croissance de la communauté n’a plus permis cette unité personnelle et géographique.

Au fil du Moyen âge, et tout particulièrement à partir du XIIe et XIIIe siècles, le modèle paroissial s’est diffusé, d’abord aux environs des villes, puis dans les campagnes, sur le modèle de l’Église diocé­saine. Au XVIe siècle, le concile de Trente (1545) a systématisé la division du diocèse en paroisses. L’institution paroissiale a été un outil de première importance dans l’organisation de la Contre­ Réforme : c’est autour d’elle que la relance de la prédication, le renouveau de la liturgie et de la catéchèse, ainsi que la nouvelle « cure des âmes » se sont structu­rés, dans un souci d’encadrement des fidèles. En 1917, le code de droit canonique imposera à proprement parler le quadrillage systématique du diocèse en paroisses.

Pourquoi parle-t-on de la « fin de la civilisation paroissiale » ?

L’Histoire rappelle que la paroisse est née en régime de chrétienté, qui se caractérise par la coïncidence des différents espaces de vie (so­cial, culturel, politique et religieux). Jusqu’à la Révolution française, le champ ecclésial et le champ social ont été largement superposables. L’entrée dans la modernité, par différentes vagues – Révolution française, industrialisation, exode rural, urbanisation –, a progressi­vement entraîné un délitement du maillage paroissial. Les sociologues parlent de « fin de la civilisation pa­roissiale » en Occident pour carac­tériser la crise du modèle paroissial qui s’est accentuée dans les années 1950, à la faveur de l’exode rural, puis dans les années 1960-1970, sous l’effet de la deuxième vague de sécularisation.

Quels sont les défis de la vie paroissiale ?

La paroisse a déjà connu plusieurs mues. La plus récente vient de s’achever dans de nombreux dio­cèses, en France mais également dans de nombreux pays occiden­taux. Sous l’impulsion des évêques, un profond remodelage du tissu paroissial a été entrepris, imposé par des réalités internes (baisse du nombre de prêtres, vieillissement du clergé, chute de la pratique) et externes (croissance urbaine, mobilité accélérée, nouveaux mo­des de vie…). Engagé de manières différentes selon les diocèses, ce redécoupage a globalement con­duit à une diminution du nombre de paroisses et à la constitution de « communautés de communautés », qui regroupent parfois plusieurs di­zaines de clochers. Cette réforme a généralement été menée dans le souci d’une meilleure articu­lation de la diversité des commu­nautés chrétiennes (paroisses, mais aussi monastères, communautés religieuses, mouvements et asso­ciations d’Église, groupes de priè­res et caritatifs…) avec la réalité du tissu social contemporain.

Les transformations de la vie paroissiale ne sont vraisembla­blement pas achevées. La dimi­nution du nombre de prêtres im­posera certainement encore des changements dans les prochaines décennies. Aujourd’hui, de nom­breux défis doivent être relevés : inventer de nouvelles formes de présence pour une société qui se sécularise, répondre à la demande de « services » religieux (baptêmes, mariages…) sans s’y réduire et en évitant une dérive gestionnaire, vivre la diversité de l’Église alors que le goût des regroupements par affinités électives est plus fort que jamais, devenir des lieux de convivialité tout en résistant à la tentation communautaire, ancrer le service des plus pauvres dans la vie paroissiale…

ÉLODIE MAUROT

La Croix Samedi et Dimanche 11 mai 2008

 

 

LA PAROISSE SALESIENNE

 

Toute intervention pastorale répond et se réfère à un "modèle d'Eglise" . La Pastorale est , en effet , l'action multiforme de la "Communauté ecclésiale", pour actualiser dans le temps le projet du Salut de Dieu sur l'homme et sur l'histoire, en référence aux situations concrètes de la vie.

Les requêtes fondamentales de la Pastorale sont donc:

Quelle est l'action de l'Eglise?

Quel salut annoncé et actualisé?

Comment l'Eglise se construit-elle?

Ceci est particulièrement applicable à la Paroisse parce qu'elle est l'Eglise existant en un lieu concret. La "Paroisse réalise - d'une certaine manière - la fonction intégrale de l'Eglise, puisqu' elle accompagne les personnes et les familles tout au long de leurs existences" (Puebla 644).

Le modèle d'Eglise qui guide le Projet pastoral est celui qui découle du Concile Vatican II et de la réflexion qui a suivi.

 

Une Eglise-Communauté de personnes, convoquée et rassemblée à l'initiative de l'Esprit du Seigneur. La force qui unit est la foi en Jésus-Christ qui se manifeste dans l'amour de Dieu et dans la charité mutuelle.

 

Une Communauté-Service. L'Eglise existe dans le monde et s'identifie à la mission qu'elle a dans le monde: annoncer Jésus-Christ Sauveur, en parole et en acte

 

Une Communauté-Charismatique, où les membres, personnes et groupes, sont reliés à l'Esprit-Saint qui dispense dons et grâce différents et complémentaires, tous nécessaires à la mission du Salut.

Pour favoriser la communion, la communion et la croissance des hommes, se créent des structures et des institutions fonctionnelles.

Les Salésiens qui animent une paroisse, privilégient la constitution de la Paroisse comme Communauté. Ils font un choix préférentiel pour les Jeunes. Pour eux, l'Evangélisation et l'Education vont ensemble.

 

Dans une paroisse animée par les Salésiens, tout en mettant en oeuvre les orientations du Diocèse, les Salésiens le font selon leurs propres charismes. La Mission salésienne se spécifie dans l'Education des Jeunes. La Spiritualité salésienne, en référence à Saint François de Sales est marquée par la bonté et le zèle apostolique. La Pédagogie salésienne se construisant sur l'expérience de Don Bosco, est fondée sur la bonté affectueuse, la foi et la raison.

Religieux, les Salésiens proposent à la Communauté paroissiale un style de vie simple dans un esprit de pauvreté évangélique. Educateurs, ils portent une attention particulière à la famille, aux enfants et aux jeunes. Salésiens, ils favorisent l'ambiance d'accueil et de communication.

P. Jean-Baptiste d-n-DUONG

Salésien Don Bosco

 

 

Pour aller plus loin :

La Paroisse    Documents Episcopat  N°8/9 mai 1993  Pistes de réflexion.

 

« Traditionnellement, le paroisse est géographique et territoriale ; En 1957, Y.Daniel et G.Le Mouël constataient : « Autrefois, les habitants d’une ville ou d’un village étaient unis entre eux de manière efficace par le lien territorial. Aujourd’hui, ce lien s’est beaucoup relâché et le territoire paroissial est un facteur d’unité beaucoup moins puissant, surtout dans les grandes villes ». A l’appui de cette affirmation, un certain nombre de traits, depuis 1957, se sont encore accusés : domicile, travail, loisirs et activités culturelles qui coïncident de moins en moins géographiquement ; déplacement des nœuds vitaux  et des centres d’influence. Toute un époque a cultivé l’ambition – en brisant cette fois l’absolu des frontières paroissiales – de faire enfin coïncider à nouveau l’organisation ecclésiale avec des communautés humaines réelles. Et voici que le moment présent est plutôt celui d’un constant qui est autant d’ordre théologique que d’ordre sociologique. : l’impossibilité pour l’Eglise de quadriller le monde pas plus sociologiquement que géographiquement. Autre, en effet, peut être la mise en œuvre du dynamisme de l’Evangile dans ce qui fait la vie du monde… » (page 4 )

 

 

            Définition de La Paroisse              Commentaire du Code de Droit canonique

                                                            Editions Tardy1989

 

Canon 515 « La paroisse est la communauté précise de fidèles constituée de façon stable dans l’Eglise particulière, dont la charge pastorale, sous l’autorité de l’évêque diocésain, est confiée au curé comme à son pasteur propre »