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rédigés par le P. Jean-Baptiste
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Paroisse d’aujourd’hui, comment fonctionne-t-elle ?
P. Jean-Baptiste, Curé de
Montesson (1988-2001) Dans
la tête de certains chrétiens, il reste encore le modèle du passé où la
paroisse était gouvernée par un curé qui avait tout le pouvoir, qui décidait
tout et qui menait toutes les affaires selon des normes établies une fois
pour toutes. Un des exemples le plus connu : la messe. . Tout avait été fixé
: les gestes, les paroles, les prières et chants...pour toujours et partout.
Le prêtre n'avait que le sermon à préparer, à moins qu'il ne ressorte de ses
tiroirs le sermon des années précédentes. Quant aux paroissiens, ils
n'avaient qu'à répondre amen, même s'ils ne comprenaient strictement rien de ce que disait le
prêtre en latin. Aujourd'hui, tout est à construire chaque fois et les tâches
sont partagées. Pour faire quelque chose, il faut se réunir, chercher des
documents et s'entendre sur ce qu'on va faire. Beaucoup de préparation pour
peu de chose. Mais, ce "peu" est partagé et engage une
participation de la part des
paroissiens. Un autre exemple : la catéchèse. Cette tâche devient une
"spécialité" qui demande une formation "spéciale". Les
catéchistes suivent des cours de formation. On se réunit pour préparer les
séances. On rassemble les enfants en petites équipes. C'est un exploit de
trouver un moment qui satisfasse tout le monde. Il y a le sport, la danse, la
musique... Les enfants sont très " occupés". Puis, les catéchistes
ont encore à préparer les célébrations, les rassemblements, les messes, les
retraites, les réunions de parents, les sacrements... une multitude de
réunions. Il y a toujours des parents qui estiment que l'on ne fait pas
assez... . Autrefois on créait des paroisses pour occuper les prêtres,
aujourd'hui, il n'y a pas assez de prêtres pour "servir" les paroisses. Autrefois, les paroissiens
étaient "consommateurs », aujourd’hui, ils sont acteurs de la vie
paroissiale. "Stimulées
par le Concile, des instances de coresponsabilité sont nées à tous les
niveaux de la vie de l'Eglise : conseils paroissiaux, conseils diocésains,
synode épiscopal. L'intérêt des laïcs et leur disponibilité à assumer la
coresponsabilité représentent peut-être la contribution la plus précieuses et
la plus importante de la période de l'après concile..." (Walter
KASPER). Dans
le Diocèse de Versailles qui est pourtant plus fourni en personnel que
d'autres diocèses, certaines paroisses n'ont plus de prêtres à leur service.
Il a fallu regrouper plusieurs paroisses pour faire des secteurs pastoraux.
Ce qui va bientôt arriver dans notre Doyenné. Le manque de prêtres ne doit
pas "paralyser" ni l'annonce de l'Evangile ni l’animation des
communautés chrétiennes. Pour cela, dans chaque paroisse, des chrétiens se
forment en Conseil de Gestion, Conseil pastoral, Equipe d'Animation. La
paroisse de Montesson bénéficie encore de la présence des prêtres. Ils sont
appelés à servir aussi dans les paroisses voisines. Les laïcs sont donc
mobilisés non pas pour faire plus, mais pour être plus nombreux à assurer la
vie quotidienne de la Paroisse. Sur la liste des laïcs " au service de
la communauté" ne figurent que les noms des responsables d'équipes.
Derrière eux, plusieurs personnes se sont engagées. Il reste pourtant encore
des places vides ! Un choix obligatoire BP- Montesson
104
Le
choix est un exercice de la liberté personnelle, et il y des choix à faire
dans la vie de chacun. Mais la liberté ne consiste pas à choisir n’importe
quoi. Ce n’importe quoi est plutôt de l’ordre instinctif. Le propre de
l’homme est de savoir choisir ce qui est bien, et le premier bien c’est la
vie. Obligatoirement, pour rester vivant, l’homme n’aura pas d’autres
décisions à prendre que celle-là. On
s’étonne de voir que des personnes ont « tout quitté » pour
s’engager dans une situation de vie différente, moins confortable et souvent
pleine de risques. Elles ont tout
simplement découvert la « vraie vie ». L’appel
de la vie nous désinstalle : reconversion professionnelle, déménagement,
migration, expatriation… Suivre
Jésus ne veut pas dire « tout sacrifier », et surtout pas « se
perdre ». Lui-même nous a dit : « Cela sert à quoi de gagner le
monde entier si tu perds ta vie ? » (Matt.16,26).
On
s’étonne aussi de voir des personnes qui « ont tout pour être
heureuses », mais elles ne le sont pas. Nous en connaissons la
raison : il ne leur manque que l’essentiel. Il leur suffira donc de
découvrir cette chose essentielle et de faire un choix qui sera
« obligatoire »… pour être heureux. Rentre chez toi BP Montesson
106
Marc 2
1- 12 Le
paralytique dont parle l’évangile de Marc a perdu son « chez soi »,
parce qu’il a été « exclu » de la communauté. Il souffre de son
handicap. Il souffre peut-être beaucoup plus du fait d’être exclu. Est-ce à
cause de cela que Jésus a commencé par dire « Tes péchés sont
pardonnés » ? Le péché, à proprement parler, n’est pas, comme nous pensons
habituellement une non-observance d’un précepte moral, mais une rupture
d’amour. Le paralytique a besoin d’être « pardonné » de cette
rupture…Mais par qui ? « Dieu
seul », affirment les scribes. « Le Fils de l’homme a le pouvoir de
pardonner » affirme Jésus. Et Jésus nous a appris à prier
« Pardonne-nous comme nous pardonnons ». Celui
qui ne vit pas le pardon, n’a pas son « chez soi ». En excluant
l’autre, il s’exclut lui-même, autrement dit, il se condamne. Une communauté
qui exclut, se condamne elle-même. Elle n’a plus son « chez soi »,
elle a perdu son identité. Vraiment, cet homme était Fils de Dieu . BP
Montesson 110
(Marc
15,39) C’est
un fait que juste avant sa mort, Jésus accueille la prière d’un bandit (Luc 23,43)
et que tout de suite après, le
Centurion reconnaît que Jésus est
« Fils de Dieu ». Comment un bandit, un bourreau, un païen...
arrivent-t-ils à croire en Jésus-Christ?
L’évangile
(Luc 4,18)
nous a dit que Dieu est proche des petits, des pauvres, des malades et des
pécheurs. Il fait tout pour les
libérer de leurs souffrances. Il les sauve. Mais
Dieu ne sauve pas par la force de sa puissance, il sauve par la force de son
amour « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique »(Jean 3,13) . La
mort de Jésus sur la croix révèle le vrai sens de l’amour « Il n’y a
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 15,13). La foi
en Jésus-Christ consiste à vivre sa vie comme un don gratuitement reçu et
gratuitement donné, en particulier, pour le service des petits, des pauvres
et des pécheurs.
Je suis la vigne … BP Montesson 113
Jean 15,5 … et
vous êtes les sarments. Demeurez en
moi et vous porterez beaucoup de fruits ». Le chrétien
« pieux » pense naturellement à
rapport d’intimité avec son Seigneur. Il se donnera un temps important pour la prière, il se mettra à
l’exercice de l’oraison, il entrera même dans une attitude de profonde
adoration. C’est certainement louable de sa part. Il lui reste à bien
remarquer que le Seigneur n’a pas dit « Je suis la vigne et tu es le
sarment » mais « vous êtes… ». L’individualisme du
« sauve qui peut » nous guette à chaque coin de rue. Il nous est relativement facile de
nous convaincre de l’amour du Christ, mais
l’amour du prochain nous pose toujours un problème. Nous
demandons souvent au Seigneur de
« tailler » la branche de l’autre. Il nous est arrivé même de
souhaiter qu’il « coupe » carrément la branche qui nous gêne. Or,
pour porter de bons fruits, il ne suffit pas de ne pas tuer l’autre, de le laisser tranquille, il faut encore
l’aimer, au moins, le respecter. Il n’y
aura pas d’autres fruits que ceux de la Charité, c’est-à-dire de l’Amour qui
vient de l’Esprit. Se
rattacher au Christ, c’est se nourrir de cet amour-là. « Comme je vous
ai aimés, aimez-vous les uns les autres. » Baptisez-les au nom du Père… BP Montesson115
Le
Baptême est un sacrement d’initiation, pas seulement en ce sens qu’il donne
le point du départ de la formation chrétienne, mais surtout il révèle le
mystère de la construction de l’être humain. L’homme n’est humain que dans la
mesure où il cherche à devenir plus en plus « Père – Fils – Esprit ».Ces
mots, nous pouvons les « prendre » dans notre langage
courant : Le père est celui qui donne la vie, le fils est celui qui
accueille la vie, l’esprit (pneuma : souffle) est celui qui anime cette
même vie donnée et reçue. Simple comme manière de voir, mais concrète comme
manière de pratiquer. Et en mettant « notre vie en pratique »
- donner la vie, recevoir la vie, animer la vie - nous
arrivons à « comprendre » ce que signifie « au nom du Père,
du Fils et du Saint-Esprit ». La foi en Dieu Trinité est au cœur de
notre vie. car il s’agit de la vie. Il s’agit de l’homme, de l’humain.
« Dieu ne pourra diviniser que ce que l’homme a humanisé ». La Foi
en Dieu ne peut venir que dans l’accueille joyeuse de la vie. Le Don de sa vie BP Montesson 120
A
travers les images - scribe imbu de sa personne, veuve sans ressource -,
Jésus appelle ses disciples, c’est-à-dire les chrétiens à partager les biens
matériels, à se donner aux autres. Les
phares de l’évangile nous interrogent sur nos attitudes et comportements quotidiens:
« robes solennelles – salutations sur les places publiques – premiers
rangs dans les synagogues – les places d’honneurs dans les dîners… » Jésus
ne vise pas les choses comme telles, mais les attitudes et les
comportements: « ils aiment… Ils dévorent… ils affectent… » Face à
cela, d’autres valeurs nous sont proposées, à l’image de cette veuve qui,
elle-même, préfigure Jésus qui va donner sa vie. « Elle a donné tout ce
qu’elle a pour vivre » autrement dit « elle a donné sa vie ». Pour
arriver à ce degré de sainteté, deux vertus évangéliques sont
suggérées : l’obéissance de Jésus à la mission reçue et son humilité
dans le rapport avec les autres. Une parole qui vient d’ailleurs BP Montesson
122
Tout a
été nommé : empereur, roi, gouverneur, prêtre et grand-prêtre ;
empire et nation, société et religion… La parole de Dieu n’a pas trouvé son
chemin à travers ces montagnes et ravins, passages tortueux et routes
déformées… Heureusement la Parole n’est pas morte et Jean, à travers ce
désert, a fait l’écho à la prophétie
d’Isaïe : « Préparez un chemin pour le
Seigneur… » La
parole vient et revient à chaque époque, malgré les obstacles multiples.
Trouvera-t-elle de nouvelles voix pour la crier dans ce désert du monde
actuel ? Ý
Ils retournent chez eux … BP Montesson 124
Les
Mages sont venus d’ailleurs, de loin, pour trouver le Sauveur. Une fois
trouvé « ils retournent chez eux par un autre chemin ». L’autre
chemin est celui de la conversion ; comme nous avons l’habitude de
l’interpréter. Ce qu’il est important de souligner c’est « ils
retournent chez eux ». Ils ne restent pas ni à Bethléem, ni à Jérusalem,
ni en Judée…Ils retournent chez eux. Cela doit être chez les
« païens ». L’épiphanie
est la fête de l’universalité du salut : l’Eglise n’est catholique que
si elle devient « signe de la rencontre de toute humanité avec
Dieu » . elle ne serait pas catholique, si elle empêchait les hommes de
« retourner chez eux ». Les
voyages du Pape sont un petit signe d’ouverture. Il reste, pour
l’Eglise, un pas énorme à
franchir : s’incarner dans la vie des hommes. Evangile : Bonne nouvelle BP Montesson 125
Jésus
est venu nous apporter le salut. Puisque le mot « salut » vient du
latin « salus » qui signifie la santé. Nous comprenons pourquoi
Jésus était attentif à la situation des malades, handicapés, pauvres, petits
… Tous
les missionnaires, en annonçant l’Evangile (la Bonne - Nouvelle), cherchent à
ouvrir des centres de soins, des écoles, à construire des logements, à
trouver de la nourriture... Certains s’investissent dans l’éducation civique;
d’autres s’engagent dans la lutte pour les droits de l’homme, pour la
promotion humaine, au risque de leur vie. Un
chrétien ne peut rester indifférent aux injustices, à l’exploitation humaine,
sous peine de trahir l’Evangile et de perdre son identité chrétienne. Le parfait BP Montesson 127
Habituellement,
le chrétien cherche à être « parfait ». Ce terme est compris dans
le sens d’une « perfection morale », c’est-à-dire l’acquisition des
valeurs ou des vertus. Or l’évangile proclame « fils du Père » celui qui aime ses ennemis. La perfection
évangélique se situe donc dans l’amour, plus exactement, dans la charité –
l’amour qui vient de Dieu - seul capable d’un amour total pour les ennemis
comme pour les amis. Mais
qui est mon ennemi ? – Celui qui cherche à me faire du mal, ou celui qui
m’a fait souffrir. Peut-être sans faire exprès. Un vieux bouddhiste me
dit un jour: « Les méchants sont des gens malheureux. Il ne faut
pas les accabler. Il faut les aider.» Et il ajouta : « Si vous
êtes vraiment bon, pourquoi êtes-vous touché par la méchanceté ? ».
Est-ce
dans ce sens-là que Paul parle de l’homme « spirituel » qui vient
après l’être « humain ». Le chrétien est appelé devenir
« spirituel … à l’image de celui qui
vient du ciel » (Cor 15,45-49). Un tel être se place au-dessus de
la mesquinerie et de la méchanceté Ý
Trinité BP Septeuil n°
7
Je crois en Dieu, le Père tout-puissant, Créateur Je crois en Jésus-Christ, son
Fils, notre Seigneur... Ressuscité. Je crois en Esprit-Saint… qui
donne la Vie On a
tout dit et on n’a rien dit. De toutes manières, nous ne pouvons pas dire
grande chose sur le Mystère de Dieu
Trinitaire. L’important n’est pas de dire quelque chose de précis sur Dieu
que « Personne n’a jamais vu », mais de découvrir notre humanité
créée à l’image de Dieu et au nom duquel les chrétiens ont été baptisés. Si
Dieu le Père est « Créateur », nous sommes appelés à être aussi
père et créateur, chacun à sa manière. Si Dieu est le Fils ressuscité, nous
sommes aussi fils et ressuscités. Si Dieu est Esprit qui donne la vie, nous
avons aussi à donner la vie. Créer,
c’est faire quelque chose à partir de rien. Dieu n’a pas créé « à partir
de rien », mais c’est par sa Parole, par son Verbe que tout a été fait.
Au commencement, était la Vie et la Vie était la lumière des hommes. (Jean 1,1-4) Ressusciter
n’est pas une action du futur, mais celle de tous les jours. « Lève-toi
et marche! ». Vivre
n’est pas uniquement « manger et boire », mais respirer de l’amour
qu’on accueille et le transmettre aux autres. Vacances d’été……. BP Septeuil n° 8
Malgré
l’étymologie du mot, les vacances ne sont pas un temps à « ne rien
faire ». Dans la tradition salésienne, elles sont même un temps précieux
pour refaire les forces physiques et intellectuelles, ce que dit aussi le Concile
Vatican II : « Que les loisirs soient bien employés pour se
détendre et pour fortifier la santé de l’esprit et du corps : en se
livrant à des activités libres et à des études désintéressées ; à
l’occasion des voyages en d’autres régions (tourisme)
qui affinent l’intelligence et qui, de
surcroît, enrichissent chacun par la connaissance de l’autre ; un bon
équilibre psychique, individuellement et aussi collectivement, et à établir
des relations fraternelles entre les hommes de toutes conditions, de toutes
nations… Que les chrétiens collaborent donc aux manifestations et aux actions
culturelles qui sont de leur temps, qu’ils les humanisent et les imprègnent
d’esprit chrétien. » (Gaudium et spes, n.61) On
trouve dans l’évangile la recommandation de Jésus : « Venez à l’écart,
dans un lieu désert et reposez-vous un peu. » (Marc 6,31) C’est
toujours dans le sens de « re-poser » après un temps
d’activité intense où la force a été « dé-posée ». Le repos est
devenu autant plus important du fait que le travail dans la société actuelle,
n’a pas seulement fatigue l’homme, il a même faussé le sens de sa vie :
l’homme ne travaille pas pour vivre, il travaille pour gagner davantage (avoir, savoir, pouvoir). Tant qu’il n’est pas le plus riche, le plus
intelligent, le plus fort il continuera à travailler. Il est
donc nécessaire, au risque de perdre sa vie, que l’homme trouve un temps de
vrai repos. Pour nous chrétiens, le Dimanche est un temps de
nous-reposer : de remettre notre vie dans la rencontre, l’écoute, l’offrande, le service. Tels sont les
quatre moments de la messe qui sera un guide précieux pour les vacances
d’été : un temps de nous réapprendre à rencontrer, écouter, offrir et
servir. … et Repos éternel BP Septeuil
n°8
« Requiem aeternam dona eis, Domine » : Donne-leur, seigneur, le repos éternel. (Chant d’entrée de la messe des Défunts). Cette
expression ne traduit-elle pas une certaine déception d’une vie pénible,
marquée par des efforts, des sacrifices, des échecs? La vie ne serait que
« la vallée de larmes » comme chantent les chrétiens dans le
« Salve Regina ». Ils aspireraient à la délivrance finale pour le
repos éternel. Cette spiritualité a marqué des générations de croyants.
Comment peut-on encore croire en un Dieu qui mettrait l’humanité dans une
telle situation ? « La
vallée de larmes » vient d’une permanente insatisfaction.
L’insatisfaction vient de la volonté d’être toujours le meilleur. Quelle humiliation
d’être diminué, d’être inutile, d’être à la charge des autres. L’exemple des
Bleus, superstars, divinisés … condamnés à être invincibles. Éliminés au
premier tour, ils nous montrent qu’ils ne sont que des hommes. Les échecs
font partie de la vie. Saint
Paul nous dit : « Aucun de nous ne vit pour soi-même, et personne
ne meurt pour soi-même ». (Rom
14, 7) Notre vie ne nous appartient
pas. Nous n’avons pas créé notre vie. La vie nous a été donnée et nous sommes
responsable de son épanouissement. Dieu ne nous laisse pas seul devant cette
responsabilité noble et lourde. Ils nous confie les uns aux autres. Il nous a
envoyé son Fils nous accompagner.
Jésus dit : «Je suis venu pour que les hommes aient la vie et
qu’ils l’aient en abondance » (Jean 10,10). La
mort n’est pas la fin de la vie. Elle ne doit non plus être une solution à
nos problèmes. Elle est un passage, la Pâque. Nous n’allons pas prendre notre
« retraite éternelle », nous n’allons pas profiter de notre
«retraite céleste». Nous sommes « re-posés » dans un autre
mode de vie et le qualificatif « éternel » nous montre, en
effet, que cette vie ne s’arrêtera jamais.
Jésus
dit encore : « Je suis la résurrection et la vie » (Jean 11,25).
Celui qui est capable de se lever après chaque chute, de resurgir après chaque échec, reçoit déjà la grâce de la résurrection. Il est
« re-posé » en Dieu. Ý
Multiplication des pains
ou miracle du partage Ne
nous laissons pas enfermer dans cette vision matérielle du pain, comme unique
objet de consommation. Ouvrons‑nous à la signification du geste
évangélique du partage. Il y a
d'abord la compassion (souffrir‑avec) de Dieu manifestée en Jésus‑Christ,
devant la foule assoiffée de la Parole. La prédication de Jésus a profondément
marqué ses contemporains, parce qu'il est « inspiré de Dieu, comme dit Saint Paul, utile pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice » (2 Trn
3,10). Ce dont le peuple a vraiment besoin, plus que le pain matériel. C'est
pourquoi, les cinq pains rappellent les cinq livres de la Torah, les deux
poissons, les deux Tables de la Loi. II y a
ensuite, les soucis des Apôtres, devant la foule fatiguée et affamée, qui a
besoin d'être nourrie. II y a ce partage de responsabilité entre Jésus et les Apôtres, chargés
de répartir les gens par groupe (image de la communauté) et de distribuer les
pains. Les douze paniers qui restent (rabondarxe de la grace de Dieu) sont
destinés aux absents. C'est encore aux douze apôtres de continuer le miracle
du partage. Le sens de ce geste se trouve dans la prière eucharistique de
Jésus. Aujourd'hui,
en venant à la messe, les chrétiens doivent prendre conscience de leur
responsabilité dans le monde et surtout devant la foule affamée de justice et
de paix. Ils ont à fonder des Eglises, à mettre les gens en relation les uns
avec les autres : équipes, groupes, associations, mouvements, communautés qui
sont des lieux de partage. Ý
Si quelqu’un veut BP Septeuil n°
10
«Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à
lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il
me suive» Mt
16,24 Cette
parole concerne les personnes qui se trouvaient autour de Jésus. Les unes
appréciaient son enseignement et désiraient le suivre comme
« disciples ». Les autres cherchaient un peu égoïstement « la
perfection personnelle ». Certains voulaient même
« avoir une bonne place dans son
Royaume ». On est encore loin de la Bonne Nouvelle dans la mesure où
l’on ne voit chacun que son intérêt. Jésus
n’est pas seulement le Messie, le Sauveur, le Libérateur, il est surtout
« Fils du Dieu vivant » comme déclara Simon fis de Yonnas. Il n’est
pas venu seulement pour nous guérir, mais pour nous consacrer : il fait
de nous les enfants du Père. Il s’agit là pour l’univers , d’une nouvelle
création, et pour nous d’une vraie conversion. Pour devenir l’homme nouveau,
dans un monde nouveau – le Royaume de Dieu -
il nous faut donc quitter le vieil homme que nous sommes : renoncer
à notre petite vie tranquille. N’est-ce pas le sens d’une autre parole
de Jésus : «Si tu veux être guéri, lève-toi, prends ton brancard et rentre
chez toi» : Si tu veux ressuciter, assume ta responsabilité et deviens ce que
tu es . C’est là l’épreuve, la
souffrance, la croix de tous
les jours. Voulons-nous prendre le chemin de Jésus ? Oui ou non ?
Le choix est là. Question de vie ou de mort. Pour
nous aider dans ce choix et cet engagement, des communautés de foi sont
nécessaires. Elles sont des lieux où Jésus se manifeste et accompagne les
hommes. A qui le Royaume ? BP Septeuil n°
11
Jésus
est venu pour « annoncer » le Royaume de Dieu. Il
« révèle » le sens de la Création d’un monde où règne l’harmonie
parfaite entre tous les éléments de l’univers. Paul nous dit que le Royaume de Dieu n’est pas affaire de
nourriture ou de boisson; il est justice, paix et joie dans l’Esprit. (Rom
14,17) N’enfermons
pas l’évangile de ce dimanche (Mt
21,33-43) dans un contexte anti-judaïste
primaire, en croyant que Dieu a confié son Royaume à l’Eglise chrétienne que
nous sommes. Si la clé du Royaume a été donnée à Pierre (Mt 16,19), il
nous reste à nous chrétiens de construire l’Eglise de Jésus-Christ et de
laisser la porte ouverte aux
hommes que Dieu aime. Quelle
Eglise construisons-nous si elle n’est pas de justice, de paix de joie?. Ou
bien avons-nous fondé notre justice, notre paix et notre joie uniquement dans un système économique et politique? Alors que saint Paul parle de l’Esprit. Ne
faut-il pas aussi commencer par regarder
notre famille, notre « Eglise domestique » avec le même
regard et en vérifier le fondement pour peut-être rectifier le
fonctionnement. Laissons-nous
habiter par l’Esprit pour accueillir
le Royaume de Dieu dans notre vie personnelle et familiale. Ý
Le culte des saints et les souvenirs des morts. BP Septeuil
n°12
C’est la fête de tous ceux qui sont près de Dieu, après être passés,
comme nous, sur la terre. L’Evangile en fait l’appel à l’avance, en
commençant par les plus pauvres. On
n’est pas « saint » par mérite, mais par « élection »,
puisque c’est Dieu qui nous sanctifie.
Les saints vénérés dans l’Eglise, ont été reconnus par l’Eglise :
ils ont été « canonisés ». Leur nombre se situe autour de 40.000. Le culte des saints
apparaît dès le II° siècle en Orient. Les chrétiens prennent alors l’habitude
de se réunir près des tombes des martyrs ou sur le lieu de leur supplice, en
particulier le jour anniversaire de leur mort ; cet anniversaire est
très rapidement célébré comme celui de leur véritable naissance, leur
naissance au ciel. Si la
Toussaint est la fête de tous ceux qui sont près de Dieu, il est tout à fait
juste de penser aussi à nos parents défunts. A la Toussaint, nous allons au
cimetière et le lendemain, l’Eglise célèbre la commémoration des Défunts. Au
Vietnam, le « culte des Ancêtres » est pratiqué par des chrétiens.
Est-ce contraire à la foi catholique ? Je ne
le pense pas si on le situe dans le cadre du IV° commandement « Honore
ton père te ta mère, c’est le premier commandement accompagné d’une
promesse : afin que tu aies bonheur et longue vie sur terre »
(Eph 6,1). Que
signifie pour le Vietnamien que je suis ce commandement ? Le culte
des Ancêtres, consiste à respecter et aimer la vie que j’ai reçue de mes
parents, à prendre soin de ma santé, à m’engager pleinement dans le
monde… C’est une fidélité, la plus grande fidélité, puisqu’il s’agit de
la vie. Elle résume toute la Mission
même de Jésus :« Je suis venu pour que vous ayez la vie et que
vous l’ayez en abondance » (Jn
10,10) Alors,
qu’allons-nous faire au Cimetière à la Toussaint? Nous allons dire à nos
défunts que, malgré notre douleur,
nous sommes heureux qu’ils soient dans la paix avec Dieu. Nous
demandons qu’ils nous aident à assumer notre vie, afin que nous soyons dignes
d’eux. Qu’attendons-nous ? BP Septeuil
n°13
Ce
précieux temps de l’Avent nous permet de voir ou revoir le sens de notre vie. La
prière du matin (voir l’encadré) nous présente
les éléments et/ou les étapes de ce projet de Dieu sur chacun de nous: crées, sauvés, envoyés accompagnés La
question est de savoir si notre vie
correspond à ce projet:
- à la louange pour le
service ? - à l’obéissance pour le règne de
Dieu ? - à la Parole qui sauve? - à l’inspiration de l’Esprit de Dieu? Quelles
sont les réactions devant les joies et les peines de notre vie personne, les
difficultés de la vie familiale, les problèmes de la société, la justice et
la paix dans le monde? Attendons-nous
passivement des solutions, sans nous engager positivement dans le projet de
Dieu? Collaborons-nous à
l’action de l’Esprit qui travaille
les coeurs des hommes? Ý
Le signe est donné
Noël
est une fête pour tous, croyants ou non. La fête religieuse est devenue une
fête populaire. Mais c’est toujours une fête. Depuis les grandes villes
jusqu’à nos tout petits villages, des lumières éclairent : rues, places,
chemins, maisons, magasins … On
prépare les cadeaux, les repas, on téléphone, on écrit, on présente les vœux. Les
plus heureux de tous, ce sont les enfants, les plus petits, parce qu’ils
voient ce que les adultes ne voient pas : le merveilleux (ce mot évoque le miracle, le surnaturel) Et
nous, adultes hommes et femmes du XX°
siècles, soucieux du pouvoir comme Hérode, embrigadés par la loi comme les
gens de Jérusalem; assoiffés du savoir comme les mages; en quête d’une
meilleure condition de vie comme les bergers... Que signifie pour nous cette
fête de Noël? Quel signe dont nous
avons besoin pour notre vie?
Croyons-nous à cette annonce: « Et voilà le signe qui vous
est donné: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une
mangeoire. »? Cette
fête de Noël doit être la fête de notre propre naissance, de notre enfance.
Soyons comme des enfants et nous serons vraiment heureux Ý
S’en aller en paix
Heureux
ceux qui peuvent en toute sincérité dire : « Maintenant je peux m’en
aller en paix ». Que ce
soit pour partir ailleurs. Que ce
soit pour quitter cette terre à l’heure de la mort. Mais
la vie comporte des départs multiples, dans les étapes à franchir, les
décisions à prendre. Comment
naître heureux sans avoir été porté dans l’amour? Comment
devenir adolescent épanoui sans avoir
été un enfant bien élevé? Comment
être véritablement adulte, sans avoir été un adolescent responsable? Comment
prendre une retraite paisible sans avoir été un bon travailleur ? Je me
rappelle cette prière récitée dans mon école tous les matins « Que ta
grâce inspire notre action, Seigneur, et la soutienne jusqu’au bout, pour que
nos activités prennent leur source en toi et reçoivent de toi leur achèvement. » « Tout
est accompli » dit Jésus avant de mourir. Entrer en carême
En
Israël, contrairement à d’autres religions, le jeûne n’est pas un exploit
ascétique. Il est surtout une attitude de dépendance à l’égard de Dieu. Il
prépare l’homme à la rencontre, au pardon collectif ou individuel. Il est
inséparable de l’aumône et de la prière. « Voici
le jeûne qui m’est agréable, dit le Seigneur, détacher les chaînes injustes,
défaire les liens du joug, renvoyer libres les opprimés et briser tous les
jougs. Tu partageras ton pain avec celui qui a faim, tu accueilleras chez toi
les pauvres sans abri, tu vêtiras celui que tu vois nu au lieu de te dérober
devant lui, car il est ta propre chair » ((Isaie 58,6-7) Pour
nous, chrétiens, entrer en Carême, ne sera donc pas entrer dans un temps de
privation négative, mais dans un temps d’action positive: - un temps pour rencontrer, - un temps pour partager, - un temps pour prier, - un temps pour respirer Prendre
tout simplement ces temps pour mieux vivre. Ý
Vivre en plénitude
Une
personne, en me donnant le livre de M.Ph.Hoppenot
« Cette vie qui m’est donnée », exprimait sa joie de voir
que j’ai la même manière de regarder la vie. Ces lignes suivantes diront
mieux ma pensée: « Comme
chrétien, je prendrai le risque de dire que c’est la mort qui donne du prix à
la vie. Nous n’avons qu’une vie. Il vaut mieux le considérer avec réalisme et
ce qui n’est pas fait maintenant ne sera jamais fait. Nous n’avons pas à nous
laisser vivre comme si nous avions plusieurs vies pour compenser les failles,
les ratages d’une première vie. Le seul moyen, si j’ose dire, d’avoir une
bonne mort, c’est d’abord vivre en plénitude, de s’épuiser dans la tâche
d’aimer et de servir. Alors oui, le paradoxe évangélique se vérifie: Qui perd
sa vie à force de la donner, la gagne… Et la loi surprenante du monde végétal
devient la loi du monde spirituel: le grain de blé qui meurt ne reste pas
seul, il porte beaucoup de fruit! » (Claude
Greffé). Je
termine en citant une pensée d’André Comte-Sponville : « Pour celui
qui veut imiter Jésus, il ne s’agit pas tant d’espérer ou de croire comme lui
mais d’aimer comme lui. » Ý
Le grain de la solitude
« Vivre c’est rencontrer ». L’Editorial du Petit journal (vert) a proposé une
interprétation de la résurrection de Jésus. Récemment, dans l’Homélie sur le
sacrement de la Réconciliation, j’ai aussi
proposé une interprétation de la Création. Dieu
est « communion » . Il est « communion dans sa Trinité ».
Mais la Communion, par définition, cherche toujours à entrer en communion.
Donc, Dieu dit, je vais créer l’homme pour entrer en communicationavec lui.
« Si quelqu’un m’aime, dit jésus, il gardera ma parole, et mon
père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure »
(Jean 14, 23). Puisque Dieu est communion, vivre c’est
rencontrer. Créer pour Dieu, c’est rencontrer. Dans la création de l’homme,
Dieu voit qu’il n’est pas possible pour Adam de vivre seul, alors il
crée la femme. (Eve = la mère des
vivants). La création, en ce sens, c’est
l’Amour qui entre en Relation. « Si
le grain de blé tombé en terre, ne meurt pas il reste seul » (Jean 12, 24)
Suprême paradoxe, alors que par
ailleurs, Dieu nous dit « Je te propose de choisir ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur… » (Dt 30,15). Il
semblerait que la solitude soit pire que la mort. Le suicidé tue la vie pour
sauver l’existence, pour montrer qu’il existe et qu’il est seul, ignoré des
autres ou bien qu’il n’est pas reconnu comme il l’aurait souhaité. Pour
cette année pastorale nous avons choisir de vivre l’Accueil et nous avons
orienté notre réflexion sur le rapport entre les gens dans les villages. Il
s’agit toujours de la rencontre. Puisque c’est dans les rencontres que nous
découvrons le sens de notre vie. C’est dans la rencontre que nous découvrons
l’amour. « Toute
rencontre est une grâce ». Cette affirmation expliquerait pourquoi
nous n’arrivons pas toujours à avoir des vraies rencontres; pourquoi le
dialogue ne s’établit pas. Nous cherchons toujours les mots justes. Mais la
communication n’est pas seulement dans les mots, si résonnants soient-ils,
elle passe surtout par la parole échangée. « Et le Verbe de Dieu
s’est fait chair et il a demeuré parmi nous. » Reprenons
la prière des disciples d’Emmaüs: « Reste avec nous, Seigneur, car il
se fait tard » (Luc 24,20), la nuit de l’ incommunicabilité nous guette. Ý
Il fallait que
Plusieurs
fois, dans l’évangile, Jésus prononce cette parole: « il fallait
que… ». Résignation ou fatalité? Ni l’une ni l’autre, sinon il n’aurait pas déclaré: «Ma vie,
nul ne la prend mais c’est moi qui la donne». Jésus est tout simplement
fidèle à sa vie, plus exactement, fidèle au Projet de Dieu. Dans
un monde de soupçon, de doute et de peur, la foi apparaît comme essentielle.
Nous ne pouvons rien envisager sans fonder
notre projet sur la promesse de Dieu et la force de la vie. La
promesse de Dieu: « N’ayez pas peur, j’ai vaincu le monde... C’est
par votre persévérance que vous êtes sauvés », nous dit Jésus. La
force de la vie: La souffrance, les épreuves de toutes sortes ne datent pas
seulement aujourd’hui. « Le chemin est toujours difficile, dit la
sagesse orientale, il n’est pas difficile à cause des montagnes et des ravins,
il est difficile à cause de l’homme qui redoute les montagnes et les
ravins. » Ý
Le mois de Marie
Marie a une place importante dans
l’Eglise. Elle représente pour beaucoup de chrétiens, l’idéal de la sainteté.
Sa dévotion pose quand même des problèmes lorsqu’elle s’arrête à un sentiment
religieux sans progresser dans la foi. Parmi
les 49 titres attribués à Marie dans les Litanies, on compte 12 titres de
« Reine », 11 titres de « Mère », 6 titres de
« Vierge ». A travers ces 49 titres et tant d’autres qui ne sont
pas évoqués dans les Litanies, des
hommes et des femmes qui vénèrent Marie, mais aussi projettent,
transfèrent , subliment leurs besoins, leurs désirs, leurs
satisfactions et leurs insatisfactions… Quand la dévotion ne répond qu’ aux
aspects émotionnels et affectifs de l’existence humaine, elle peut devenir
maladive ou superstitieuse. La
piété a tendance de considérer Marie
comme une personne en soi, et, en ce sens absolue, alors que la théologie considère
surtout la double fonction de Marie à
Jésus et à l’Eglise. Le
Concile Vatican II proclame Marie « Mère de Dieu, mère du Christ et mère
des hommes » (LG §54). Elle est donc en elle-même « mère »,
femme comblée de grâce; mais parce qu’elle est choisie pour être « mère
du Fils de Dieu », et par conséquent, mère de tous les hommes. La
vraie dévotion à Marie doit être fondée sur l’élection
divine:« Réjouis-toi, Marie, toute-aimée de Dieu ». En Marie, nous
reconnaissons l’amour infini de Dieu dans le mystère de l’incarnation. Dieu
est devenu humain dans le sein maternel de Marie. En Marie nous reconnaissons
aussi la sollicitude Dieu, quand Jésus, avant de mourir, dit « Voici ta
mère, voici ton fils ». Dans
la prière des parents pour leurs enfants, Jean-Paul II écrit « Et quand
nous ne serons plus là pour les entourer de notre affection, soyez près d’eux
pour les couvrir de votre regard maternel, pour les garder à travers la vie,
afin qu’un jour nous soyons tous réunis dans la maison du Père. » Par
Marie, Dieu nous porte chacun dans son cœur. Il nous enveloppe d’une
tendresse infinie. Le Chapelet et le Rosaire
Littéralement
c’est le « petit chapeau » , au sens de couronne. Le mot a ainsi
une origine analogue à celle du mot rosaire: l’une et l’autre vient de
l’usage , au Moyen âge, de couronner de roses les statues de la Vierge Marie,
chaque rose symbolisant une prière.
D’où l’idée de se servir d’un collier
de grains pour prier. Pour
leurs invocations les musulmans se servent quant à eux, d’un chapelet de 99
grains correspond aux différents noms ou attributs donnés à Dieu par le Coran
(le centième nom ne devant être révélé qu’au
ciel). Les religions brahamanique et
bouddhiste connaissent de longue date l’usage d’une prière analogue au
chapelet pour la méditation. La
récitation du chapelet comporte cinq dizaines de « je vous salue »
, chaque dizaine étant introduite par un « Notre Père » et conclue
par une « Gloire au Père » . Un rosaire correspond à la récitation
de trois chapelets, c’est-à-dire 150 « Je vous salue » qui
rappellent 150 Psaumes. Pendant
la récitation du chapelet ou du rosaire, on médite sur la place de Marie dans
le mystère du salut pour s’y associer; cette méditation porte sur Les
cinq mystères joyeux: Annonciation, Visitation, Nativité,
Purification, Jésus retrouvé au temple. Les
cinq mystères douloureux: Agonie au jardin des oliviers, Flagellation,
Couronnement d’épines, Portement de
croix, Mort du Christ sur la croix. Les
cinq mystères glorieux: Résurrection, Ascension, Pentecôte,
Assomption, Couronnement de Marie. Jean-Paul
II vient d’ajouter les cinq Mystères lumineux: Le
Baptême au Jourdain, les Noces de Cana, la Prédication de Jésus, la
Transfiguration, l’Institution de l’Eucharistie. Le
chapelet est une forme de spiritualité à la porté de tous. Quand la
récitation est faite par plusieurs personnes , elle devient un dialogue
spirituelle. Cette prière nous aide à trouver une nouvelle forme de
communication. La salutation de l’ange Gabriel - Messager de Dieu -
remplacera notre parole quand elle ne passe plus. Ý
Le Don de la Parole
« Et
le Verbe de Dieu s’est fait chair, et il a demeuré parmi nous » (Jean 1,14) Le
prologue de la Bonne Nouvelle de Jean nous dit ce qu’est la Parole. Elle
n’est pas une suite de mots qui sonnent peut-être bien mais qui ne disent
rien. Elle est essentiellement une communication interpersonnelle. La parole
n’est parole quand elle crée une rencontre entre les personnes. « Après
avoir parlé, autrefois aux ancêtres par les prophètes, aujourd’hui, Dieu nous
parle en un Fils… Ce Fils porte l’univers par la puissance de sa Parole »
(Hb1,1) Si la
Parole de Dieu est son Fils qui donne vie au monde, notre Parole à nous doit
être vivante. Dans
nos rencontres, n’aurions-nous pas
souvent meublé nos échanges avec les
actualités-télé ou avec la une des journaux? Alors que les choses de la vie,
qui font notre vie, sont laissées de côté. Le fameux «comment ça va?» n’est
pas une «parole» quand elle n’attend pas une vraie réponse. Ý
La Profession de Foi et la
Confirmation
Les 3
sacrements de l'initiation chrétienne renvoient à ces 3 dimensions : le
baptême signifie la vie reçue du Père, la communion le don du Fils, la
confirmation l'appel de l'Esprit Saint. Le baptême révèle que la vie ne peut venir que du
Père : la vie comme naissance . La communion exprime le mystère de la vie comme
don. La confirmation signifie la vie comme
croissance. La
profession de foi, autrefois appelée « communion solennelle », n'est pas en
ce sens, un sacrement. Dans beaucoup de pays, elle ne se pratique pas. Par
contre, ce que nous appelions « communion privée » la première communion,
elle ne l’est pas pour ces pays-là. Le terme « privée » est d’ailleurs un
contre-sens. Certaines
paroisses ont choisi de célébrer des professions de foi sans Eucharistie.
Tout le monde peut faire profession de foi, même sans avoir jamais communié,
même sans être baptisé . Ici dans nos paroisses, nous choisissons de la
célébrer dans le contexte de
l'Eucharistie, et l'ensemble des jeunes ont déjà la première communion. Faire
profession de foi signifie : dire sa foi. Cela nous renvoie à l'expression
donc à l'identité . Notre enfant a-t-il conscience de ce qu'il est ? Peut-il
dire : je suis moi (le cordon ombilical étant coupé), j'ai ma propre parole,
alors qu'à mon baptême, quand j'étais
encore bébé, mes parents ont parlé pour moi? L'être
humain est un être de parole. L'enjeu pour nos enfants est d'arriver à dire
une parole vraie et personnelle; ils n’auront plus à répéter comme des
perroquets. Quand l'homme perd sa parole, il n'existe plus. . La
profession de foi marque une étape de l'éducation : comment aider mon enfant
à avoir sa parole à lui. Le catéchisme est un lieu où normalement les enfants
ont le droit de dire ce qu'ils veulent. Libérer la parole, c' est libérer la
personne humaine. Dire ma foi, c' est dire ce que je crois, ou tout au moins
ce que j' aime, ce qui est important pour moi, et non pas seulement ce qui
fait plaisir aux autres. Dire ma foi c’est aussi dire mes convictions. On ne
peut construire sa vie sans être convaincu de quelque chose. Nos convictions
se traduisent en valeurs, sans elles nous, parents, ne pouvons pas éduquer
nos enfants, nos paroles ne «
passeront» pas . La
confirmation renvoie à l'Esprit Saint et à la Pentecôte. Les apôtres avaient
beaucoup reçu de Jésus, mais ils avaient peur d’en parler, de témoigner. A la Pentecôte, l'Esprit Saint est venu
les fortifier, les confirmer dans la mission. La mission : un «je » qui
envoie « toi » vers «eux ». Jusque
vers 10-12 ans, l'enfant reste encore égocentrique. A l’adolescence, le jeune
doit dépasser le «moi» pour aller vers les autres. Il faut pour cela avoir
cette maturité qui se traduit par la capacité de prendre des décisions
personnelles. Lors
d’un retraite de Confirmation, des jeunes posent la question : faut - il
vraiment faire tout ça ? Quand Jésus dit « Je vous ai établis afin que
vous alliez… » il rappelle que si l’homme a été créé, formé, c’est pour
qu’il se mette en mouvement , qu’il agisse. Pour la pratique religieuse,
c’est pareil. Dans la vie, si on ne progresse pas, on recule. A la
confirmation, je viens confirmer ce que j’ai dit à ma profession de foi, et
ce que mes parents ont dit à mon baptême. Une idée juste, c’est une idée que
l'on peut mettre en pratique. Lors de ma confirmation, je vérifie si ma foi a
été mise en pratique, si je suis fidèle à ma profession de foi. La
foi, comme l’amour, pour qu’elle puisse vivre, il faut un « milieu porteur »
: cela peut être normalement la famille, mais aussi l'école, les amis, la
paroisse. Mais la foi est plus grande que la religion, tout comme l'amour est
plus grand que !e mariage. Famille, amis, paroisse … ne sont que des moyens
pour me construire dans la foi. Mais encore, Jésus n’est pas venu pour que
nous ayons la foi, il est venu pour que nous ayons la vie. Ce qui
importe avant tout : la Vie. Croit-on à la Vie ? Sinon ce n' est pas la peine
de parler de Dieu… Est-ce que je crois à ma vie? Est-ce que je crois à ce que
je fais? C’est dans ma vie et celle
des autres que Dieu se manifeste. Il prend un visage humain reconnaissable. Faire la Profession de Foi :
dire ma foi, c’est donc parler de cette puissance de la Parole de Dieu qui me
porte, et qui me transporte. Elle me mènera, à travers vents et tempêtes,
jusqu’au bout de mon chemin d’éternité. Ý
Fonder l’Eglise BP 20 29 juin 03
La première pierre a été posée
par Jésus, il reste aux Apôtres tout un travail de construction. Tous ceux qui, à travers le
monde, essaient de fonder une Communauté ecclésiale, doivent se référer à
cette vérité: I’Eglise c’est l’Eglise de Jésus-Christ et elle est
fondée sur la foi des apôtres. Les composants essentiels sont Jésus en
personne et ceux qui croient en lui. Deux questions tirées de la
Lettre pastorale de notre évêque: - Quel visage du Christ
contemplons-nous et donnons-nous à contempler? - Comment se manifester
notre souci missionnaire aujourd’hui? Une activité, si noble soit elle
mais qui n’annonce pas l’évangile de Jésus-Christ, n’est pas « œuvre de l‘Eglise ». Un chrétien qui ne s’engage pas
dans la mission de l’Eglise, n’est pas « disciple de
Jésus-Christ ». Ý
Le pain de vie BP n°21
La foule est toujours à la recherche
d’un maître d’école et un procureur de pain. La mentalité n’a pas changé depuis le temps de Jésus et
les choix des hommes paraissent encore plus maté-rialistes aujourd’hui
qu’autrefois du fait des difficultés à trouver un emploi. Dans la recherche des solutions
souvent purement techniques pour résoudre ces problèmes, l’évangile propose
la foi en Jésus-Christ. Puisque nous sommes dépassés par les événements, pourquoi
ne pas faire confiance en Celui qui a vaincu même la mort: Il nous promet le
« pain qui fait vivre » ? Ý
La rentrée BP n°22
Pour les uns, la rentrée est
scolaire, pour les autres, elle est de l’ordre professionnel. Or la rentrée
doit être pour tous «la rentrée chez soi». On n’y pense pas trop, mais elle
est essentielle. Le monde vise la croissance
économique. Les hommes cherchent à gagner davantage. Les chrétiens
s’efforcent à être meilleurs. Quelqu’un m’a dit un jour:
«Jean-Baptiste, reste toujours comme tu es ». Je suis content de me trouver
tranquillement « chez moi ». Pas de soucis d’être meilleur. Donner BP23 « Il y a plus de bonheur
à donner qu’à recevoir ». Selon saint Paul, le Seigneur lui-même a
prononcé cette parole (Acte 20,35). Quelqu’un l’a bien comprise et
l’a mise en pratique, c’est saint François d’Assise dont la prière est connue
de nous tous « Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé
qu’à consoler, à être compris qu’à comprendre, à être aimé qu’à aimer. Car
c’est en donnant qu’on reçoit… » Ce secret du bonheur doit être
l’objet de notre foi. Croire en Dieu n’est pas de l’ordre de la pensée, mais
de l’ordre de la pratique. Penser Dieu, c’est rien, mais vivre de Dieu, agir comme Dieu, nous serons alors
heureux comme lui. Cette expérience, Jésus l’a faite. Jésus s’arrête BP 24 II vous
arrive de raccrocher un médecin ou une infirmière dans un couloir d' hôpital
pour avoir un renseignement , et vous êtes tellement reconnaissants qu'ils
s'arrêtent une minute pour vous écouter. II vous arrive aussi qu'une
personne vous accoste sur votre chemin de courses pour vous parler, et vous
vous efforcez d'être patients pour ne pas la quitter rapidement. Sur la route de Jérusalem où
Jésus en avait pardessus la tête de ce qui va lui arriver. II s'arrêta
devant le cri de Bartimée. Ce cri devait émouvoir fortement Jésus, car lui‑même
aurait aimé crier le plus fort possible devant sa souffrance. Ca y est, Jésus a trouvé au
moins une personne qui lui ressemble. Alors il s'arrête pour l'accueillir. « Je suis né », déclare
Jésus devant Pilate « gouverneur ». Jésus ajoute « Je suis venu dans ce monde pour rendre
témoignage à la vérité ». Il ne suffit pas d’être là, il
faut encore agir pour que la vie ait un sens. Chaque fois que nous affirmons
sur ce que nous sommes: homme, femme, adultes, jeunes, enfants, mari, femme,
père, mère etc… notre parole nous engage à témoigner vraiment de ce que nous
sommes. Quand il s’agit plus précisément
d’une fonction à assumer:, un métier à exercer, alors là, pas de
tergiversation possible. On est ou on n’est pas. Ce qualificatif de
« sainte » doit être compris dans le sens de la Justice : fil
conducteur de notre méditation
pen-dant le temps de l’Avent: La justice c’est faire la
volonté de Dieu Dans le récit de l’annonce faite
à Marie comme dans celui de l’annonce
faite à Joseph, il y a chaque fois un dépassement: un dépassement du « vouloir
de l’homme pour l’homme »
pour atteindre le « vouloir de Dieu pour l’homme ».
Le premier vouloir est fermé, le deuxième est ouvert. Dieu veut que la famille soit
« juste » Cellule de la société, elle doit s’ouvrir sur le monde.
La fécondité d’un couple se mesure,
non pas d’abord au nombre d’enfants,
mais au rayonnement de l’amour du foyer.
Pour ses contemporains, Jésus
n’était que le fils du charpentier du village. Comment pourrait-il prétendre
être le Messie? Pourtant Jésus avait
dit plusieurs fois « Vous ne me connaissez pas. Vous ne savez pas
d’où je viens » Ainsi, aujourd’hui, à la suite
de Jésus, le monde met en demeure
l’Eglise de se montrer telle qu’on voudrait qu’elle soit, accommodante,
conforme aux idées du monde, conforme aux sondages. A la suite de Jésus, le chrétien
n’a pas à se laisser prendre par les pressions sociales. «Vous êtes dans
le monde, mais vous n’êtes pas du monde » dit Jésus. A la suite de Jésus, toujours
fidèle à sa mission, chacun de nous aura à trouver son chemin: « Deviens
ce que tu es » Avant de s’engager dans sa
mission, Jésus prenait un temps nécessaire pour faire le point: Comme nous, il connaît bien les
désirs de l’homme.. Comme nous, il veut réussir et
il connaît le fameux argument: la fin justifie les moyens . La différence avec nous,
Jésus ne confond pas la fin avec les moyens. Il ne vit pas pour tout posséder, ni pour
tout faire, ni pour tout savoir. «Quel avantage l’homme
aura-t-il à gagner le monde entier , s’il le paye de sa vie?» (Mtt 16,
26) Jésus a fait son Carême. Nous
avons à faire le point de notre vie. Se redresser BP 29 Devant le questionnement des
Pharisiens. « Jésus s’était baissé, et, du doigt, il traçait des
traits sur le sol »Tous les exégètes cherchent à savoir ce que Jésus
a pu écrire sur le sol. Je me suis contenté seulement du
fait que « Jésus s’est baissé » et « il a fait des
traits sur le sol, c’est-à-dire sur la terre. N’est-ce pas là une attitude
d’humilité et d’humanité (humus : terre) ? Sans cette attitude fondamentale,
nous ne pouvons pratiquer le Pardon. « Jésus se
redresse » dit encore l’é-vangile. Le pardon relève celui qui est
pardonné. Il élève surtout celui qui pardonne à la ressemblance de Dieu. Séparés pour
être purs, pour être saints? Pratiquer l’apartheid comme une option culturelle? Cela
n’est pas le choix de l’évangile. Ou bien
on aime et on reconnaît comme frères tous les hommes et l’on est chrétien ou
bien on se sépare et l’on n’est pas chrétien . Jésus
nous a dit clairement: « Vous n’avez qu’un Dieu qui est Père de
tous ». Comme Jésus et son Père ne font qu’un, nous qui croyons en
Dieu Père, nous sommes existentiellement unis à tous les hommes. L’isolement
n’est pas toujours un péché mais certainement un signe de la défaillance qui
affecte gravement l’humanité. Tu
es-avec? Tu vivras. Tu
n’es-pas-avec? Tu mourras. Etre ou
ne pas être-avec? Ce n’est pas un droit mais une réalité. La
première de toutes... A la construction de la tour de Babel, les gens parlent la
même langue, mais ils ne se comprennent pas. A la Pentecôte, plusieurs langues sont parlées, mais
chacun les entend dans sa langue maternelle. Babel est le langage d'affaires qui ne se comprend qu'avec
l'ambition personnelle, la réussite sociale , la rentabilité financière. Pentecôte est le langage de service, de solidarité, de
communion. Ce langage nous ramène au
sein maternel II nous rend fraternels. Avec cette « langue de feu », nous ne comprenons peut‑être
pas toujours les mots que disent les autres, mais nous les comprenons, eux : nous les prenons‑avec‑nous,
comme des frères. Le Royaume de Dieu n’est
pas une structure établie. Il est essentiellement, comme l’est l’amour, un
devenir. Le mariage est un sacrement,
c’est-à-dire le signe de l’ entrée solennelle et décisive d’un homme et d’une
femme dans l’amour de Dieu. La vie du couple est une progression sans fin vers l’amour éternel. Le baptême, sacrement de la
naissance, inaugure la marche sans fin vers la plénitude de la vie divine. Quand Jésus déclare: « Je
suis le chemin, la vérité et la vie », il nous révèle ce qu’est
le Royaume de Dieu. Tant qu’on ne s’est pas mis en
« marche » dans un mouvement qui implique changement,
renouvellement, conversion… Tant qu’on n’a pas fait une
« démarche » dans un engagement qui implique le risque, on
n’est pas encore entré dans le Royaume de Dieu. « Amasser
pour soi-même » c’est s’enfermer dans ses possessions. Les richesses
matérielles ne sont pas seulement encombrantes, elles sont surtout pesantes.
La «masse » désigne une quantité, elle signifie aussi le poids.
Ceux qui désireraient aller loin, ceux qui voudraient progresser dans la vie, auraient intérêt à se décharger de cette masse de choses qui sont
peut-être utiles, mais restent un lourd fardeau. Le
problème vient du fait que celui qui
amasse, se ramasse. Les choses qu’il possède conditionnent sa pensée et
appauvrissent ses relations. Il
est riche pour soi au lieu d’être riche en vue de … » Prendre la dernière place BP 34 L’Evangile parle de « prendre la dernière place’. Il
ne s’agit nullement de nous sous-estimer ou de nous écraser, mais de ne pas
nous prendre pour « supérieurs » aux autres. Jean-Baptiste, lui s’exprime plus clairement « il
faut que je diminue pour qu’il grandisse’. Il parle de jésus dont il est
chargé de préparer le chemin Que Jésus grandisse chaque jour en notre vie et dans ce
monde. Pour cela, nous avons à lui laisser de la place et de l’espace. Augmente en nous la
Foi BP 35 La foi, au premier degré, au ras
des pâquerettes, mais qui est la plus vraie, est la confiance en soi-même et
dans les êtres qui nous entourent. Car il s’agit là des personnes, premier
espace de découverte, premier lieu de
communication. Quand la charité chrétienne
m’invite à me donner, il s’agit de m’offrir comme un cadeau - beau et joyeux
- et non pas comme « sacrifice » triste et ennuyeux. Prendre soin de la vie, la
mienne et celle des autres n’est pas
un service facultatif, c’est un devoir.
P.
Jean-Baptiste Dans ce monde de méfiance et de
doute, il y a quand même une certitude, la seule peut-être : «l’homme est
mortel». Cette certitude vient de mon expérience douloureusement vécue devant
la mort des miens : famille ou amis. .
Est-ce que cette expérience prouve scientifiquement que les morts sont
disparus pour toujours? Je n’en sais
strictement rien. Mais comme j’ai beaucoup aimé les personnes qui m’ont
quitté, je continue à les aimer. Cette expérience de la mort me
révèle une vérité : celle de l’amour. Puisque l’amour vient de Dieu, il est
éternel.. Donc, celui qui demeure dans l’amour, même s’il meurt,
vivra. C’est ma certitude. P.
Jean-Baptiste Le chemin de la rencontre BP 37 Le temps
de l’Avent est un temps de l’attente. Habituellement,
nous attendons quelque chose qui répondrait à nos désirs et souvent des
choses matérielles. C’est le cas des enfants qui attendent les cadeaux de
Noël. Ce sont
les adultes qui attendent une
meilleure condition de vie : maison, travail, vacances. Les
chrétiens attendent la venue du Sauveur. Mais quel Sauveur et par quel chemin
viendra-t-il? « Celui
qui vous accueille, m’accueille ». Chacun de nous est un chemin du
Seigneur. C’est sur les routes
humaines que Dieu vient dans le monde. Pour nous
rencontrer, Dieu est venu «demeurer parmi nous». Noël est une fête de la venue
de Dieu dans le monde. Il signifie l’intervention directe de Dieu dans le
cours de l’histoire humaine. Dieu
n’est pas venu pour «gouverner» mais pour nous «rencontrer», et pour
continuer l’œuvre de la Création. Le monde, l’univers et notre vie personnelle
ne sont pas une création dans le sens d’une production artistique, mais
surtout une « communion », et qui vient de la fécondité de l’amour.
Communication BP 39 La Journée
Chrétienne de la communication nous invite :
- à découvrir les moyens de communication: sites internet, courriels,
bulletins diocésains, journaux paroissiaux, affiches, radio et télévision,
édition...
- à prier pour les personnes
chargées de la communication. - à
récolter des fonds pour aider la communication de l’Eglise. Mais
rien ne remplacera les vraies rencontres entre les hommes. D’une part, la
communication doit nous amener à une communion. Il ne s’agit pas seulement de
nous informer de ce qui se passe, mais surtout de nous former mutuellement à
être solidaires, à partager la joie et les espoirs, à porter ensemble les
tristesses et les soucis de la vie . D’autre part, pour nous chrétiens, la
communication consiste surtout à révéler la Présence de Jésus-Christ sur nos
chemins. La foi ne se communique que dans une rencontre vraie. Epreuves de la foi BP 40 Il était bien tranquille cet
homme aveugle de naissance. Le fait qu’il voit lui cause bien des problèmes.
Mais la persécution qu’il subit, lui a permis d’approfondit sa foi. Devant les affirmations des
Pharisiens sur Jésus, le traitant de pécheur, cet homme dit simplement:
« Je n’en sais rien, mais il y a une chose que je sais: j’étais aveugle,
et maintenant je vois » Comme l’aveugle-né, nous
chrétiens, puissions-nous, dans nos épreuves, continuer à cheminer sur le
chemin de la connaissance de Jésus. Malgré des paroles fortes comme
celles que nous proclamons souvent: « Si nous mourons avec
lui, avec lui, nous vivrons. Si nous souffrons avec lui avec lui nous
régnerons », nous sommes encore loin d’entrer dans la profondeur de
la vie de Jésus. Il s’agit d’être avec Jésus,
de participer à sa vie; et non de le fréquenter uniquement pour
« gagner notre vie à nous ». Sinon nous restons encore loin
du mystère de la Résurrection et nous sommes vraiment «pauvres de
Jésus-Christ». Jésus
fidèle BP 42
Monté au ciel, Jésus ne nous
laisse pas seuls. Il continue à nous guider vers le Père. « La
volonté de mon Père, c’est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a
donnés », affirme Jésus dans l’Evangile selon Jean (6,19). Saint Paul nous explique:
« Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se
renier lui-même » (2 Tim 2,13). En référence à Isaïe (43,4) , le
Pape Benoît XVI déclare solennellement dans l’Homélie de son
intronisation: « Nous ne sommes
pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l'évolution. Chacun de nous
est le fruit d'une pensée de Dieu. Chacun de nous est voulu, chacun est
aimé, chacun est nécessaire. » Jésus nous révèle par sa vie et
son enseignement l’amour fidèle de Dieu. Prenez et mangez ensemble BP 43 « Ceci est mon corps
livré pour vous. Ceci est mon sang versé pour la multitude… ». Ce
signe Très Saint révèle le secret de la vie en plénitude : « Il n’est
pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime ».
En recevant Jésus à la
communion, le chrétien demande qu’à son tour, il devienne comme Jésus «pain
rompu pour un monde nouveau ». La communion ne se fait pas
seulement avec Jésus, mais avec toute l’Eglise, avec le monde entier. Cette
démarche nous engage à aller à la rencontre des autres, à les accepter, à les
respecter, à les aimer. Si la communion exige que nous
soyons en « état de grâce », c’est que nous sommes prêts à vivre
l’accueil et la réconciliation « Si
deux d’entre vous sur la terre unissent leurs voix pour demander quelque
chose, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux… ». Ne nous
laissons pas obsédés par «quelque chose», objet plus ou moins obscure de nos
désirs toujours insatisfaits, mais
réjouissons-nous du fait que deux personnes arrivent à s’entendre et surtout
à reconnaître Dieu comme Père de tous. La division est
la première cause des problèmes sociaux et politiques dans notre pays ;
elle est aussi la cause des guerres fratricides avec leurs terribles
conséquences dans le monde. Nous pensons
maintenant à nos familles, à nos communautés chrétiennes. Sommes-nous
capables de nous entendre pour la recherche d’une solution à nos problèmes, à
rendre notre vie plus humaine, plus chrétienne ? Et quelle prière
avons-nous à dire ensemble devant Dieu Notre Père ? « Quand
deux ou trois se réunissent en mon nom, je suis au milieu d’eux » Rendre Dieu présent à notre vie – enraciner aux sources de
la vie - c’est tout simplement « être ensemble ». Les possédés Jésus
parle dans le Temple, devant la foule assemblée, il interpelle les Prêtres et
les Pharisiens. Il commence par la citation
d’Isaïe trop connu pour ne pas être compris par tous. Jésus pose ainsi
a base de la Parabole à savoir l’amour et la prévenance de Dieu pour sa
vigne, le peuple dont il est le Maître, c’est-à-dire le Créateur et le
protecteur (FD). Patiemment, Il envoie ses messagers pour rappeler cette
Vérité. Mais les vignerons ont décidé d’ accaparer l’héritage, arrivant
jusqu’à tuer le Fils héritier. L’Evangile
s’adresse à nous aujourd’hui en tant que responsables dans la famille, dans
la société, dans l’Eglise: parents, directeurs d’entreprise, présidents
d’associations, chefs d’équipe, curés de paroisse… Ne nous
sommes-nous pas comportés parfois comme maîtres absolus, comme « propriétaires »? Les
difficultés, les épreuves, les conflits peuvent êtres des signes d’alarme,
des « messages » qui nous aident à nous convertir. Sinon, en
voulant être « possédants », nous serions tout simplement des
« malheureux possédés » par le démon d’ambition et condamnables
comme les vignerons homicides. Jésus
parle dans le Temple, devant la foule assemblée, il interpelle les Prêtres et
les Pharisiens. Il commence par la citation
d’Isaïe trop connu pour ne pas être compris par tous. Jésus pose ainsi
a base de la Parabole à savoir l’amour et la prévenance de Dieu pour sa
vigne, le peuple dont il est le Maître, c’est-à-dire le Créateur et le
protecteur (FD). Patiemment, Il envoie ses messagers pour rappeler cette
Vérité. Mais les vignerons ont décidé d’ accaparer l’héritage, arrivant jusqu’à
tuer le Fils héritier. L’Evangile
s’adresse à nous aujourd’hui en tant que responsables dans la famille, dans
la société, dans l’Eglise: parents, directeurs d’entreprise, présidents
d’associations, chefs d’équipe, curés de paroisse… Ne nous
sommes-nous pas comportés parfois comme maîtres absolus, comme « propriétaires »? Les
difficultés, les épreuves, les conflits peuvent êtres des signes d’alarme,
des « messages » qui nous aident à nous convertir. Sinon, en
voulant être « possédants », nous serions tout simplement des
« malheureux possédés » par le démon d’ambition et condamnables
comme les vignerons homicides. Un seul Père, un seul Maître BP 47 Le
Maître donne un enseignement, le Père donne la vie. Si Jésus est le seul
Maître, c’est parce que dans son enseignement, les hommes reçoivent la Parole
de vie. Il y a
une grande différence entre
« transmettre un savoir » et « donner un
conseil ». Ce que nous pouvons
tirer de l’Evangile, c’est moins la connaissance d’une religion que des
« Conseils évangéliques ». La connaissance nous enrichit certes,
mais les conseils orientent toute notre vie. Jésus
nous enseigne le chemin qui conduit vers le Père. « La Parole que je
vous ai dite, ne vient pas de moi, mais de mon Père qui m’a envoyé » Nous
avons un devoir de nous enseigner les uns les autres, nous avons surtout à
« transmettre la parole de vie ».
Quelle est donc la source de nos paroles? ? Avec quelle autorité parlons-nous? Jésus
situe sa venue dans un bouleversement total: « les puissances des cieux
seront ébranlées » (Luc 21,26). Or sa
venue et notre devenir humain. Comment se réalisera-t-il ce devenir à travers
et malgré les obstacles? Les obstacles,
ils sont nombreux: Difficultés,
épreuves de la vie personnelle, familiale. La tentation serait de nous endormir, de nous enfermer dans le
découragement. Les obstacles sont aussi les problèmes de la société, du
monde. La tentation serait de baisser les bras ou de rester indifférents. « Sauve
qui peut » n’est pas une démarche de foi chrétienne. D’abord parce que
le salut vient de Dieu; ensuite parce qu’il veut sauver tous les hommes et
nous sommes appelés à collaborer à l’œuvre du salut. Nous ne pouvons pas nous
sauver, ni nous-mêmes, ni chacun tout seul. Veillez
pour ne pas tomber dans le piège de l’individualisme. Une vie eucharistique BP 49 En
lisant attentivement les évangiles, nous savons que Marie n’avait pas une vie
facile, depuis la naissance de Jésus jusqu’au pied de la croix. Pourtant elle
a pu chanter le Magnificat: « Le Seigneur a fait pour moi des
merveille. Désormais, tous les âges me diront bienheureuse… » Sa vie
de femme a commencé par un Oui à l’annonce de l’ange Gabriel et une Visite à
Elisabeth. La vie
de Jésus n’était pas facile non plus, depuis la naissance dans une mangeoire
jusqu’à la mort sur la Croix. Pourtant il était toujours en « eucharistie »,
c’est-à-dire en action de grâce. Il a dit Oui à son Père et il s’est consacré
totalement au service de tous ses frères humains. Pour
être heureux, nous avons à dire Oui à l’Appel de Dieu et consacrer notre
temps au service des autres. Alors
nous serons comblés de grâce comme Marie, et nous pourrons dire Merci
à la vie. Tel est
le souhait que nous formons les uns pour les autres au début de cette année. « Mourir est un verbe qui, aujourd’hui,
suscite la peur. Tant il est sorti de la sphère de l’intime… Médicalisation
de la mort, perte de la culture de l’accompagnement. Solitude et désespoir,
tel est le constat que l’on peut faire aujourd’hui… » (Marie de Hennezel) L’évangile du « grain de
blé tombé en terre » ne parle pas seulement de la mort physique mais de
toute sorte de mort dont le renoncement quotidien à notre égocentrisme. Ne sommes-nous pas tentés chacun
de prendre soi-même comme dernier critère de discernement. Et en fonction de
quoi on justifie ses choix et ses méthodes d’actions. C’est de l’idolâtrie. Ne sommes-nous pas tentés de
prendre la religion, et même le « bon Dieu » pour rallier les autres à notre cause. C’est de
la manipulation politique. L’entourage de Jésus le pousse à
se sauver, à éviter l’épreuve de la croix, à prendre le pouvoir . Il
l’aurait pu s’il avait voulu. Mais Jésus n’est pas venu pour faire sa
volonté, mais faire la volonté de celui qui l’a envoyé. Le Carême est un temps de conversion : sortons de
nous-mêmes pour aller vers Dieu. Donner
sa vie pour … BP 53 John Kenneth Galbrait,
l’économiste mondialement connu vient de décéder. Celui qui « explique
comment les entreprises imposent leurs produits et services aux consommateurs
en les manipulant à grand renfort de marketing et de publicité … Il
fustige la technostructure, celle
des managers des grandes entreprises, qui davantage que les actionnaires,
sont de vraies décideurs des règles économiques du marché. » Ces
maîtres du monde, reçoivent des rémunérations, des retraites et des
indemnités —même en cas de faillite – des sommes énormes. Tout en contestant
ces « injustices légales », nous nous sommes laissés trop
docilement y entraîner . Nous
devenons ainsi directement ou indirectement des « mercenaires »
dont parle l’Evangile de ce dimanche. Suivre le Christ c’est traduire
dans notre vie cette Bonne Nouvelle : le bon Berger donne sa vie pour ses brebis »? Pour cela, nous
avons à reconnaître notre responsabilité et de ne pas nous cacher derrière ce
type de justification: Mais qui est donc mon prochain? ( Luc
10,29) ou bien Suis-je responsable de mon frère? (Gn 3,9) En ce dimanche des Vocations,
nous sommes appelés, chacun à notre place et selon la diversité des
ministères, à être réellement les bons bergers pour les hommes de ce temps. Je
vois autour de moi, des personnes écrasées par les soucis, les problèmes, les
épreuves de toute sorte. Elles sont fatiguées, « à bout » . Elles
ont besoin de souffler, mais elles n’ont plus de souffle. Or
l’Esprit-Saint est justement le Souffle de Vie, le Souffle qui ne s’essouffle
jamais. Il renouvelle sans cesse la face de la terre. Pour
recevoir ce Souffle de vie, il faut orienter la vie dans sa direction.
Pourquoi nous entêtons-nous dans notre direction qui ne progresse plus? La
persévérance dont parle l’évangile est une fidélité à une vocation, à une
mission reçue de Dieu, alors que l’entêtement vient de notre orgueil ou de
notre peur devant l’inconnu. « Le
vent souffle où il veut : tu entends le bruit qu'il fait, mais tu ne sais pas
d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de tout homme qui est né du
souffle de l'Esprit. » (Jean
3,8) Lorsque
nous sommes « à bout de souffle », laissons-nous docilement
conduire par l’Esprit J’ai connu des amis,
rentrant des vacances, avec une voiture surchargée des achats, des cadeaux.
Eux-mêmes fatigués et … fauchés! Or j’ai toujours compris que les
vacances sont un temps pour faire le vide
- c’est le sens du mot latin
« vacare » - Ecoutez un
conseil de Jésus : « Venez à l’écart, dans un lieu désert et
reposez-vous. » (Marc
6,31) Faire le vide est d’abord un
exercice mental qui consiste à écarter le superflus pour saisir l’essentiel,
ensuite une pratique ascétique pour maîtriser nos ambitions et notre désir de
posséder toujours plus. Se reposer est un exercice
d’équilibre qui permet de trouver le calme, la sérénité: condition pour la
paix intérieure. A ceux qui ne comprennent pas
encore le sens du conseil
évangélique, je suggérait de faire une retraite spirituelle pendant les
vacances. Là on fait le vide et on se
repose vraiment. Les animaux mangent ce qu’ils
trouvent, mais l’homme fabrique son pain. Ainsi le pain est le résultat de
toute une chaîne de solidarité entre
laboureurs, semeurs, moissonneurs, boulangers... A la messe le prêtre présente le
pain en disant: « Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes
ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes, nous te le présentons, il
deviendra pour nous le pain de la vie. » Le pain de la vie c’est le pain
qui rassemble les hommes pour la construction du monde dans la justice,
la paix et la joie comme dit saint Paul aux chrétiens de Rome (Rm 14,
17) Le pain que nous recevons à
l’Eucharistie, n’est pas d’abord pour notre enrichissement personnel, ni
moral, ni spirituel, mais surtout un engagement à la suite de Jésus « pain
rompu pour un monde nouveau ». Seigneur, fais que je voie BP 59 En
criant vers Jésus qu’il reconnaît « Fils de David », l’aveugle de Jéricho
est vraiment « clairvoyant ». En bondissant vers Jésus, il se
laisse guider par la voix de Jésus. En jetant son manteau, son unique bien,
pour se mettre à la suite de Jésus, il vit vraiment dans la confiance. Cette guérison est un signe pour
la foule encore « aveuglée » devant le miracle. Jésus n’est pas un
guérisseur de métier. Sa mission est de
conduire les hommes à la connaissance de Dieu. L’Evangile nous invite à
renoncer aux choses présentées souvent par un monde matérialiste comme
essentielles. Ecoutons la voix du Seigneur et faisons-lui confiance. Rappelons ce que dit le renard
au Petit Prince: « Voici mon secret. Il est très simple: on ne voit
bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » Tu seras pêcheur d’hommes BP 62 Pêcheur de poissons, Pierre est appelé à devenir pêcheur
d’hommes. Jésus ne l’a pas obligé à changer de métier, mais d’en avoir une
autre visée. Nous travaillons normalement
pour « gagner notre vie », mais souvent nous sacrifions notre vie
pour « gagner davantage d’argent ». Or le travail humain n’est pas
qu’une tâche, mais une création. L’homme se construit par le travail, non pas
en « fabriquant des choses », chacun dans son coin, mais en se
mettant en lien, les uns avec les
autres dans une collaboration. La fraternité n’est pas de l’ordre de la
rentabilité économique, mais de l’ordre du progrès social. Devenir pêcheur d’homme, Pierre
reçoit la mission de rassembler tous les hommes pour qu’ils apprennent à
vivre en frères. Cette mission est « sacrée » parce qu’elle est
venue d’un Dieu trois fois saint,
parce qu’elle a été confiée par Jésus, Fils de Dieu « venu rassembler
les enfants de Dieu dispersés ». « Tu seras pêcheur
d’hommes » dit le Seigneur à chacun d’entre nous. Prenons conscience de
la grandeur de notre mission et remercions le Seigneur de nous avoir
choisis pour le servir. « Nul n’a vu le Père, si
ce n’est celui qui vient de Dieu » Jésus nous dit dans l’évangile de
Jean (6,46) . Mais il dit aussi « Celui qui m’a vu, a
vu le Père » (14,9). Écoutons maintenant Grégoire de
Nysse, au IV° siècle: « Nous
voyons dans notre propre beauté l’image de la divinité… Celui qui t’a formé a
déposé dans ton être une immense énergie. Dieu, en te créant, a enfermé en
toi l’image de sa plénitude… Mais la déviance a dissimulé l’empreinte de
Dieu… Tu es comme une pièce de métal: sous la pierre à aiguiser, la rouille
disparaît… L’homme intérieur, ce que notre Maître nomme le cœur, une fois
débarrassé de la rouille qui cachait sa beauté, retrouvera l’image première
et sera réel… Ainsi l’homme, en se regardant, verra en lui celui qu’il
cherche. Et voici la joie qui remplit son cœur purifié: il regarde sa propre
transparence et découvre, dans l’image, le modèle ». N’est-ce pas ce que nous
chantons souvent : « Je cherche le visage du seigneur, tout au fond
de vos cœurs ».? Offrir
sa vie comme Jésus par amour BP 65
Quand Jésus parle du Commandement de l’Amour, il nous
indique le chemin à prendre sous peine de n’être chrétien que de nom. La « religion »
chrétienne - la « voie » chrétienne selon les Actes (9,12) - est le
chemin de Jésus. Nous n’avons donc pas à lorgner à gauche ou à droite, ni
à mettre en balance des pratiques cultuelles chez les uns et chez les autres.
L’habitudes des parents de dire
« nous baptisons nos enfants et nous leur laissons choisir la
religion qu’ils veulent », vient du fait que ces parents n’ont pas
encore découvert vraiment le chemin de Jésus. Il ne s’agit pas de prendre
l’enseignement de Jésus uniquement comme un code de morale, ou de ne voir la
religion chrétienne que dans ses rites, mais de vivre comme Jésus dans la
plénitude de l’amour. « Pas de plus grand amour que de donner sa vie
pour ceux qu’on aime» (Jn 15,13) C’est le « chemin de la
croix » et qui passe par une « porte étroite » (Mt 7,13)
, mais c’est le seul qui conduit à la vraie vie. L’Esprit-Saint
BP 66 SOUFFLE DE VIE Dieu-Trinitaire, mystère
insondable. Nous sommes pourtant invités à y entrer comme dit Jésus: « Père,
tu es en moi… et moi en eux » (Jean 17). Quand
nous prononçons « Père et Fils et Saint-Esprit », nous ne faisons
pas une addition, mais nous présentons une réalité « Père + Fils =
Souffle de Vie ». Cela veut dire que la Communion
entre le Père et le Fils est la Vie. Cela veut dire que sans
Communion, pas de Vie. Cela veut dire que plus la Communion est forte, plus
la vie est grande. Vae soli! (Eccl
4,10) C’est une expérience
humaine qui rejoint la sagesse de Dieu : «Il n’est pas bon que l’homme
soit seul » (Gn1,18) . Il y avait certainement
beaucoup plus de monde autour de Babel qu’à la Pentecôte. La différence,
c’est la présence de l’Esprit qui, à la Pentecôte, unit les hommes de toutes
langues, de toutes cultures. Fêter la Pentecôte, c’est
accueillir la grâce de la communion ; c’est prendre conscience de la
communion de saints et aussi de la contagion du mal. Tout ce qui nous
concerne, concerne aussi les autres. L’indifférence est signe de l’approche
de la mort, alors que la Communion nous ressuscite. Pour un nouveau départ BP 67
Les vacances, ce temps de repos,
sont destinées à nous « re-poser », à nous « re-mettre »
sur le chemin, à nous « re-lancer »: c’est un nouveau départ, mais
pour aller où et comment? Une nouvelle naissance, une
reconversion professionnelle, un déménagement, un projet de mariage et, pour
certains dont l’âge est bien avancé, une
fin de vie sereine. Il n’y a qu’un seul chemin, le
chemin du Seigneur qui est le chemin de la vie. Il n’y a qu’un seul départ
prometteur, celui qui est animé de l’esprit de service. Il n’y a qu’une seule attitude
qui convient, celle qui est nourrie de l’humilité. Le Seigneur nous a montré le
chemin, mais à nous de le préparer. « Allez vers le Seigneur, parmi les chants
d’allégresse ». Le Psaume 99 doit nous éclairer sur ce nouveau départ. Le mois
de Novembre est traditionnel-lement consacré à la prière pour les défunts. « La
meilleure manière de penser à quelqu’un, c’est de prier pour lui »,
dit un enfant de 10 ans. Car la prière n’est pas une pensé qui souvent
véhicule un jugement . Prier
c’est parler à Dieu de quelqu’un ou parler avec quelqu’un devant Dieu. La
prière nous rend plus vrais dans nos relations. Prier
pour nos parents défunts, c’est retrouver la racine de notre vie, c’est
reconnaître que notre naissance est le plus beau cadeau de la vie dont la
source est en Dieu. Des scènes de violence, des
catastrophes naturelles… Nous avons l’impression que rien ne va plus, ni dans
la tête des hommes, ni dans la nature des choses. Pourtant Dieu a créé l’homme à
son image et la création a été un projet de son amour. Nous regardons le monde avec une
vision souvent négative. La situation actuelle est qualifiée d’
«apocalyptique», et pour nous ce terme signifie « catastrophique ». Or
l’Apocalypse de saint Jean est une « révélation » . Les échecs, les épreuves ne
sont-ils pas des signes qui révèlent que, malgré les progrès techniques,
malgré nos efforts, nous n’arriverons jamais à construire une vie heureuse,
ni à faire la paix dans le monde, sans prendre le chemin de l’évangile? Ce n’est pas pour rien que le
livre d’Apocalypse se termine solennellement par cette supplication pleine de
confiance: Maranatha ! Viens, Seigneur Jésus! L’ange
dit à Joseph : « Tu donneras à l’enfant le nom de Jésus »
c’est-à-dire « le Seigneur sauve » . Tout cela arrivera pour
accomplir la Parole prononcée par le prophète: « Voici que la Vierge
concevra et elle mettra au monde un fils, auquel on donnera le nom
d’Emmanuel, qui se traduit: « Dieu-avec-nous ». Cette
révélation donne tout son sens à l’incarnation de Dieu, à l’amour infini de
Celui qui, pour nous sauver, est venu partager pleinement notre condition
humaine. L’amour
vrai cherche toujours à sauver, c’est-à-dire à libérer tout ce
qui opprime l’homme, tout ce qui l’empêche d’ être heureux. Comme j’avais dit dans l’Homélie
le Dimanche dernier, il nous faut une triple « conversion » pour
que le Royaume se réalise : je me tourne vers le Seigneur, je me porte
vers les autres et ensemble nous allons vers le Seigneur. Cette triple conversion se
pratique par l’aumône, la prière et le jeûne. « La première est orientée
vers les autres, la seconde vers Dieu et la troisième vers soi-même. Elles
témoignent d’une vie religieuse qui ne se paye pas de mots, mais qui se
traduit en actes. A l’époque de
Jésus, on pratiquait ces œuvres, avec ferveur. On cherchait également à
entraîner dans ces pratiques des croyants moins fervents voire
non-pratiquants » (FD) Aujourd’hui, au moment où tous
réclament une réforme de la société, les chrétiens savent qu’il n’y aura pas
de réforme de structure sans la re-conversion personnelle. Mais nous savons
aussi qu’une vraie conversion ne peut être provoquée et motivée que de
l’extérieur de chacun. Soyons donc très attentifs aux événements quotidiens
et aux « signes des temps » (Vat.II) Soyons
prêts comme le bon Serviteur dont parle l’évangile. (Matt
24,44) Si nous étions des
aveugles… BP 73 Après l’opération de ma
cataracte, je vois beaucoup mieux et je distingue plus nettement les
couleurs. Cette expérience m’ a appris à
relativiser ma vision oculaire et à ne pas tenir mes perspectives pour
infaillibles Ainsi, il existe une distance,
parfois énorme, entre ce que vous voyons et les réalités. Que nous nous
trompions sur les choses, c’est acceptable, mais quand il s’agit des
personnes, c’est grave car nos relations seront complètement faussées. Nous
jugeons d’après ce que nous voyons, mais que voyons-nous? Rappelons la parole de Jésus:
« Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché; mais du
moment que vous dites: Nous voyons! votre péché demeure »
(Jean 9, 41) « Je suis la
résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra…
Crois-tu cela? » demanda Jésus à Marthe qui pleurait son frère
Lazare. Nous confession notre foi à la
vie éternelle. Or la vie éternelle, comme dit Jésus, c’est connaître le seul véritable Dieu et son
Envoyé. (Jean 17,3) Ce qui doit durer, ce qui ne
doit pas disparaître, ce qui doit demeurer, ce qui est éternel, c’est une
véritable connaissance entre les êtres qui s’aiment. « Aimer, c’est dire à
l’autre: tu ne mourras pas » (Gabriel Marcel). Jésus
dit autrement:: « Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où je
suis, ils soient aussi avec moi » (Jean 17,24) Qui de nous ne souhaiterait-il
pas de vivre éternellement avec l’être aimé? Tempête en Birmanie, cyclone aux
Etats-Unis, tremblement de terre en Chine… où se trouve-t-il le Roc sur
lequel bâtir notre maison? Plusieurs familles dans notre
secteur sont encore fortement ébranlées de la dernière inondation. Nous préférons ne pas y penser,
mais le ciel continue à bouger, ici ou ailleurs; la terre va encore trembler
quelque part. Ne pas y penser n’est pas une
solution. Nous ne pourrions nous en sortir que par la force de notre volonté,
alors que nos bras sont déjà trop fatigués. Le Roc reste la solidarité entre
les hommes. Ensemble, nous serons plus forts. Ainsi, l’Eglise, l’Assemblée de
ceux qui croient, apparaît aux yeux des hommes comme la meilleure fondation. « Sur cette pierre, je
bâtirai mon Eglise, dit Jésus. Aucune puissance ne pourra la détruire » . Pierre est le surnom que Jésus a
donné à Simon et c’est à lui que Jésus a confié la continuation de sa mission qui consiste à « rassembler
les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11,52). Pour cela, Pierre a dû vivre la
douloureuse épreuve du pardon dans les larmes. Heureusement sa foi-confiance
en Jésus la libéré du désespoir. Aussi Jésus lui dit « Quand tu seras
revenus, affermis tes frères » (Luc 22,32) Etre et être reconnu, deux
dimensions essentielles de toute vie humaine. Si chacun par sa naissance
« existe », l’existence par définition, n’a de sens que si elle
occupe une place dans la communauté. L’Eglise de Jésus-Christ est
justement l’appel universel à la vie en communauté. Pour cela, nous avons , nous
aussi comme Pierre, à vivre l’épreuve
du Pardon et de la Réconciliation. La correction fraternelle est
une démarche délicate. Elle est pourtant nécessaire à la vie en communauté.
Aussi, avons-nous à veiller afin qu’ aucun d’entre nous s’éloigne de l’amour
du Christ, qui a donné sa vie pour nous rassembler. Si ton frère commet un péché
… Il s’est éloigné de moi, il ne
reconnaît plus ma paternité, mais toi, tu restes quand même son frère, je
compte donc sur toi pour lui montrer le vrai chemin. Tu devras, à ton tour, compter
sur les autres frères et sur les membres de la communauté. En effet le péché
ne concerne pas que la relation père-fils, il ne nuit pas qu’à la famille,
mais à toute la communauté. Il y aura de joie dans le ciel
pour un seul pécheur qui se convertit, plus
que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de
conversion (Luc 15,7) N’est-il pas extraordinaire que
Dieu nous confie sa vigne et attende de nous de bons résultats? N’est-il pas extraordinaire que
notre refus n’ait déclenché en lui, ni colère, ni châtiment, mais le
renouvellement de son appel? Par la mort de son Fils Jésus,
il nous a révélé qu’il n’y aura pas, chez lui, de rejet, de condamnation : la pierre rejetée deviendra la
pierre d’angle: voilà l’œuvre du Seigneur. Nous qui sommes fragiles, vite
découragés devant les échecs, les difficultés de la vie. Nous qui sommes susceptibles,
facilement affectés par les incompréhensions, les indifférences, les mépris. Regardons, contemplons ce Dieu
de bonté, de miséricorde dont la puissance est dans l’amour . Accueillons donc cet amour
qui transformera notre vie. Le temple est le lieu de la
rencontre de Dieu avec les hommes. Notre église paroissiale peut être ce
lieu, à condition qu’elle réponde ensemble à l’appel de
Dieu. C’est le sens de la parole de Paul « Vous êtes le temple de
Dieu. » ( 1 cor 3, 16). Tout rassemblement doit être une
rencontre. Toute rencontre doit être une réponse à un appel.
Pour cela, nous avons à nous interroger : Sommes-nous attentifs aux
appels qui nous sont adressés ? Qu’est-ce qui motive notre
réponse ? Ce questionnement nous aide à devenir le Temple de Dieu. La vie de Sœur Emmanuelle est le
témoignage d’un appel et de sa
réponse. Elle avait été appelée par Dieu à une vie Religieuse. Elle a été
appelée par les Pauvres à une vie Humaine. Il y a une relation essentielle
entre la Foi et la Vie. Quand nous venons à la messe,
nous célébrons cette relation de Dieu avec les hommes dans le Mystère du
Christ Mort et Ressuscité. Ce qui nous permettra de vivre concrètement
cette relation avec nos frères dans la vie de tous les jours. Le
temps d’attente BP 81
L’avent est un temps donné pour
que nous découvrions ce dont les humains ont vraiment besoin pour vivre. L’évangile de la fête du
Christ-Roi, selon saint Matthieu 25, traduit concrètement le sens même de la
Bonne Nouvelle selon saint Jean 4. Les hommes n’attendent pas que
du pain, ils aspirent aussi à être « reconnus, respectés, visités,
accueillis… ». Nous chrétiens, nous attendons
la venue de Jésus . Comme il vient surtout pour les malades et les pécheurs,
nous avons à découvrir nos propres
maladies et nos péchés: nous sommes malades de nos individualismes,
nous sommes pécheurs par notre indifférence au malheur des autres. « Préparez le chemin du
Seigneur » nous dit le Précurseur. Chaque chrétien doit être le chemin
du Seigneur, sous peine de n’être chrétien que de nom. Baptisés dans l’Esprit BP 82
« Moi je vous baptise dans l'eau en vue de la conversion; mais
celui qui vient après moi... lui, il vous baptisera dans l'Esprit et le feu.
» (Matthieu 3, 11) Pour sa venue dans le monde, Dieu a besoin d'une longue
préparation. Plus exactement, il veut une vraie coopération de la part des
humains: Au long des siècles: des rois et des prophètes. Au derniers temps :
Marie et Joseph, Jean-Baptiste et ses parents, des bergers et des rois-mages.
Aujourd'hui, Dieu attend que nous soyons, chacun
personnellement, un relais de tous ces annonceurs et témoins de l'histoire.
Il attend que nous fassions un grand nettoyage, au moins, chacun devant sa
porte et à l'intérieur de sa maison, afin qu'il puisse envoyer son Esprit
pour renouveler la face de la terre. Dieu guérit nos blessures BP 83
« Vraiment la vie de
l’homme sur la terre est une corvée…, je ne compte que des nuits de
souffrance » s’écrie Job. Nous savons que Job ne souffre
pas seulement de la maladie, mais de la perte de ses enfants, de l’incompréhension de son épouse et de
ses amis, et surtout du silence de Dieu. Il se voit abandonné de tous. Ce qui a sauvé Job, c’est sa foi
dans l’homme, dans la valeur de « la chair » qui mérite d’ être
sauvée. « Je sais que mon Rédempteur est vivant » dit-il. Nous ne sommes pas maître de
notre vie, mais Dieu nous a donné ce pouvoir de mener notre vie en pleine
liberté. Notre blessure ne serait-elle surtout pas cette paralysie qui nous
rend incapable de croire en nous-mêmes Ce que le Seigneur a dit à Paul,
il nous le dit aussi à chacun d’entre nous : « Ma grâce te
suffit! » Tentés comme Jésus BP 84
Nous sommes tentés comme Jésus
devant une responsabilité à prendre: Est-ce pour satisfaire notre
ambition? Si oui, notre intérêt
personnel l’emporte sur le reste . Est-ce pour répondre à un appel
au service des autres? Si oui,
l’amour du prochain oriente notre action. Est-ce pour la gloire de Dieu?
Si oui, la Foi nous éclaire et nous guide sur le chemin de la vie. Dans le premier cas, nous avons
des satisfactions, mais nous serons aussi tout seul à affronter la vie. Dans le deuxième cas nous avons
des renoncements à faire, mais nous serons entourés et soutenus. Dans le troisième cas, nous
avons la Croix à porter, mais Dieu nous accompagne. A chacun de faire le choix . Les
tentations ne sont donc pas inutiles pour l’exercice de notre liberté. Glorifie ton Fils BP 85
Au désert avec Jésus, nous avons
appris à dépasser nos intérêts personnels pour nous mettre au service des
autres. Nous avons vaincu notre peur devant l’épreuve de la croix
pour la gloire de Dieu Nous avons compris que le Don de
la Foi, n’est pas seulement une force qui nous porte mais surtout la personne même de
Jésus qui nous fait vivre. Il s’agit pour nous d’accueillir
Jésus : sa vie et sa mission. Une vie totalement donnée pour
révéler aux hommes l’amour infini du Père Une mission pleinement assurée
pour conduire l’humanité entière vers Dieu C’est pourquoi la Bonne-Nouvelle
n’est pas qu’une Parole à proclamer, mais surtout un témoignage à
manifester, dans la mesure où le chrétien entre dans la filiation divine. La résurrection, la vie
éternelle commence dès que nous nous
mettons en marche à la suite de Jésus. Le Pasteur est celui à qui une
vie est confiée . En premier lieu, nous pensons aux parents, aux frères et
sœurs, aux amis. Mais ceux qui croient en
Dieu-Père, ils sont pasteurs les uns pour les autres, parce qu’ils sont tous
frères et sœurs. Et pour nous, chrétiens, à la
suite du Christ, nous sommes appelés à devenir, pas seulement «pasteurs» mais
«Bons Pasteurs», capables de «donner
notre vie». Donner sa vie «à l’image du
Père» c’est d’abord «aimer» les autres comme Jésus a aimé, car l’Amour seul
est capable de «sauver» ceux qui sont fragiles, égarés, perdus… et ils sont
nombreux dans nos familles, dans sociétés actuelles. Heureux les miséricordieux car
ils ont un cœur sensible qui vibre au
moindre appel, au moindre souffle. Un cœur qui ne s’arrête pas de battre. Heureux les miséricordieux, car
l’amour dans leur cœur ne mourra jamais. P.
Jean-Baptiste Rassemblement diocésain Mystère insondable mais qui nous
est donné pour la contemplation et la pratique de la vie humaine. Quand Jésus dit à ses disciples
d’aller dans le monde entier pour annoncer la Bonne Nouvelle et baptiser les
hommes au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit, il
révèle en même temps le visage de Dieu et le cheminement que tous les hommes
auront à prendre. Les « mots que tu nous
dit » Jésus, nous appellent à faire l’unité de notre vie, à
vivre dans la communion avec
les autres ; ils nous engagent à construire des liens entre les
peuples, à bâtir la paix dans le monde. Chaque action que nous menons
dans ce sens, nous rapproche de Dieu. Nous ressemblons, au jour le jour, à l’image
de Dieu révélée par Jésus P. Jean-Baptiste Année
sacerdotale
BP 88
Le Pape a placé cette Année
sacerdotale sous le patronage de Jean-Marie Vianney, dont nous célébrons
justement les 150 ans de la mort. Les prêtres sont institués pour
être collaborateurs des évêques, associés à eux dans la fonction sacerdotale
au service du peuple de Dieu. Configuré au Christ, Prêtre
souverain et éternel, le prêtre est consacré pour annoncer l’évangile, pour
être le pasteur du peuple de Dieu et pour célébrer la liturgie, surtout en
offrant le sacrifice du Seigneur. Saint Pierre applique au peuple
baptisé la parole que le Seigneur avait dit au peuple Israël : Je vous
tiendrai pour un royaume de prêtres et une nation consacrée (Ex
19,6). Il invite les chrétiens à devenir un sacerdoce saint,
en vue d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par le Christ
(I Pierre 2,5,9). Pour Paul, les membres du corps du Christ
participent au sacerdoce de leur chef. Aussi peut-il dire : Je vous
exhorte, frères, à offrir vos personnes en hostie vivante, sainte, agréable à
Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre (Rm
12,1). C’est donc la communauté des
croyants en tant que telle qui est sacerdotale. Chacun
de ses membres doit faire de sa vie une offrande, un sacrifice à Dieu. Les
fidèles exercent leur sacerdoce en participant à la liturgie, spécialement en
offrant le sacrifice eucharistique, mais aussi dans toutes leurs activités
familiales et sociales. C’est là qu’ils porteront témoignage au Christ et
rendront raison de l’espérance qui est en eux (Vatican II, Lumen
Gentium 10). P.
Jean-Baptiste Mission du prêtre BP 89 Il y a quelques temps, les
prêtres, pour être reconnus, devaient s’engager à fond dans les mouvements
d’Action catholique. Pour favoriser
cet engagement, certains prêtres suggéraient même la suppression de la
catéchèse. En 1976, lors d’une réunion
d’équipe des prêtres dont je faisait partie, la question m’a été posée par un
confrère parisien: - Quel sens donnes-tu à ta
Mission? Réponse: Je ne vois pas la
Mission que dans l’action, je la vois aussi dans la Spiritualité. Je me méfie
de l’activiste : on peut être l’activiste même en disant la messe depuis le
matin jusqu’au soir. Je pense que la mission c’est
d’abord que les gens s’acceptent, s’écoutent. Je crée donc des rencontres,
je favorise les recherches spirituelles. -Que faut-il faire pour
travailler aux œuvres de Dieu? Question posée à Jésus dans l’évangile de
ce Dimanche (Jean 624-35) . L’œuvre de Dieu, répond
Jésus, c’est que vous croyiez
en Celui qu’il a envoyé. Nous sommes toujours tiraillés
entre « action » et « contemplation ». La
« rentabilité » nous hante. Or la Foi est comme l’amour: elle est
de l’ordre de la « fécondité » et non pas de la rentabilité. La rentrée 09
Nouvelle étape d’activités :
scolaires pour les enfants et les jeunes, professionnelles pour les adultes. Mais rentrer par quelle porte? La porte d’activités nous
renferme de nouveau, dans le fonctionnement, dans les structures, dans les
résultats et les réussites qui parfois nous assomment, souvent nous dépriment
et toujours nous fatiguent. La porte du renouveau, de la découverte, de la création qui nous met
en défi à l’égard de nous-même. Elle nous force à nous dépasser. C’est la
porte de la vie, très exigeante, mais elle procure la joie et la paix. « Je suis la porte »
dit Jésus. La rentrée paroissiale doit être un retour à la Communauté de
Foi, une conversion vers le Seigneur
qui est, comme nous le savons, le Chemin, la Vérité et la Vie. Bonne
rentrée à vous tous La catéchèse, une éducation BP 91 Tout être humain a besoin d’être
« conduit » , à plus forte raison, quand il s’agit d’un enfant.
Pour lui, les parents sont premiers éducateurs . La famille, première
école. Le but de la catéchèse, n’est
pas d’abord la transmission d’un savoir, mais la découverte de Jésus, et
grâce à lui, les autres personnes, comme enfants de Dieu. Catéchèse familiale, catéchèse
en équipe, catéchèse paroissiale; rassemblement, célébration, messe… , toutes
ces pratiques visent à éveiller les enfants aux « relations »,
c’est le sens même du terme
« religion ». Quel autre chemin d’éveil
pourrions-nous trouver pour nos enfants, sinon celui de Jésus ? « Je
suis le Chemin » dit-il
, le Chemin qui conduit à la
Vérité et la Vie. Nous sommes tous, engagés à
accompagner les enfants sur le chemin de la vie. P.
Jean-Baptiste « Prier pour les morts
c’est penser à eux » disait un enfant du catéchisme. En effet, la
meilleure manière de penser à quelqu’un c’est de prier pour lui. Car la
prière ne nous empêche pas seulement de porter un jugement sur
quelqu’un, elle nous aide surtout à
nous placer sous le regard de Dieu. Les Défunts sont considérés
comme ceux qui ayant accompli la vie, se reposent maintenant dans la paix. Or
nous avons connu des personnes qui n’ont pas pu accomplir leur vie et qui
quittent cette terre avec regrets, soucis et angoisse. Prier pour les Défunts, c’est
reconnaître qu’ils sont accueillis, tels qu’ils sont, dans la maison du Père; qu’ils sont
transformés par la miséricorde infinie de Dieu; qu’ils font partie de la
Communion des Saints. Ceux que nous avions aimé plus
ou moins, ou pas du tout, sur cette terre, se trouvent maintenant dans la
plénitude de l’Amour divin . Ils sont des Bienheureux et ils veillent sur nous. Prier pour les Défunts, c’est
orienter notre vie sur le chemin des Béatitudes. P. Jean-Baptiste Le pain de vie BP 99
Le pain est la nourriture
principale de l’homme. Et l’homme ne l’a pas trouvé tout cuit sur un arbre ou
sur un terrain. Il l’a soigneusement fabriqué. De fait, le pain
« fruit de la terre et le travail de l’homme », est le résultat de
toute une chaîne de construction humaine: -
Labourer la terre - Jeter
la semence -
Moissonner le blé - Moudre
le grain -
Panifier la farine - Cuire
le pain - Porter
sur la table - Couper
le pain -
Partager Manger le pain, c’est entrer
dans cette chaîne de solidarité Manger le pain de Jésus,
c’est partager le Don de l’Unité, de la Charité Célébrer l’Eucharistie pour
faire mémoire de Jésus, c’est devenir
ce que nous recevons : « pain rompu pour un monde nouveau. » Don Giuseppe Quadrio (1921-1963), doyen de la
faculté de théologie de Turin, aujourd’hui en instance de béatification,
écrivait, en 1960, à ses anciens élèves devenus prêtres, ces phrases lourdes
d’expérience : « On peut être un prêtre désincarné, en qui le divin
n’est pas parvenu à assumer une humanité véritable et complète. Nous avons
alors des prêtres qui ne sont pas des hommes authentiques, mais des larves
d’humanité ; des martiens descendus du ciel, inhumains et étrangers, incapables
de comprendre et de se faire comprendre des hommes de leur temps et de leur
entourage. Ils oublient que pour sauver les hommes, le Christ est descendu…
s’est incarné… s’est fait homme, a voulu devenir en tout point semblable à
eux, sauf en ce qui concerne le péché. Si nous voulons être des ponts entre
les hommes et Dieu, il faut que la tête de ce pont soit solidement amarrée à
la rive de l’humanité, accessible
à tous ceux pour qui il a été bâti. » (Extrait
du Carême au Vatican 2010) P. Jean-Baptiste |