MARIE
Mère de Dieu et Mère des hommes
https://www.youtube.com/watch?v=Bg0IFP6ORkY
Le Seigneur est
avec toi
Tu es bénie entre
toutes les femmes
Et Jésus, ton
enfant est béni.
Sainte Marie,
Mère Dieu
Prie pour nous,
pécheurs
Maintenant
Et à l’heure de
notre mort.
Amen
MESSE EN LA SOLENNITÉ DE LA TRÈS SAINTE MÈRE DE DIEU HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI Lundi 1er janvier
2007 Chers
frères et soeurs! La
liturgie d'aujourd'hui contemple, comme dans une mosaïque, différents faits
et réalités messianiques, mais l'attention se concentre plus particulièrement
sur Marie, Mère de Dieu. Huit jours après la naissance de Jésus, nous
rappelons sa Mère, la Theotókos, celle qui "a mis au jour la Roi
qui gouverne le ciel et la terre pour les siècles des siècles" (Antienne
d'entrée; cf. Sedulius). La liturgie médite aujourd'hui sur le
Verbe fait homme, et répète qu'il est né de la Vierge. Elle réfléchit sur la
circoncision de Jésus comme rite d'entrée dans la communauté, et elle
contemple Dieu qui a donné son Fils unique comme chef du "nouveau
peuple" par l'intermédiaire de Marie. Elle rappelle le nom donné au
Messie, et elle l'écoute prononcé avec une tendre douceur par sa Mère. Elle
invoque la paix pour le monde, la paix du Christ, et elle
le fait à travers Marie, médiatrice et coopératrice du Christ
(cf. Lumen
gentium, nn. 60-61). Nous
commençons une nouvelle année solaire, qui est une période de temps
supplémentaire que nous offre la Providence divine dans le contexte du Salut
inauguré par le Christ. Mais le Verbe éternel n'est-il pas entré dans le
temps précisément par l'intermédiaire de Marie? C'est ce que rappelle
l'apôtre Paul dans la deuxième Lecture, que nous venons d'écouter, en
affirmant que Jésus est né "d'une femme" (cf. Ga 4, 4). Dans
la liturgie d'aujourd'hui domine la figure de Marie, vraie Mère de Jésus,
Homme et Dieu. La solennité d'aujourd'hui ne célèbre donc pas une idée
abstraite, mais bien un mystère et un événement historique: Jésus
Christ, personne divine, est né de la Vierge Marie, qui est, au sens le plus
vrai, sa mère. Au-delà
de la maternité est aujourd'hui également soulignée la virginité de Marie.
Il s'agit de deux prérogatives qui sont toujours proclamées ensemble et de
manière indissociable, parce qu'elles se complètent et se qualifient
mutuellement. Marie est mère, mais une mère vierge; Marie est vierge,
mais une vierge mère. Si l'on néglige l'un ou l'autre aspect
on ne comprend pas pleinement le mystère de Marie, tel que nous le présentent
les Evangiles. Mère du Christ, Marie est aussi Mère de l'Eglise, ainsi que
mon prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, voulut le proclamer le 21
novembre 1964, au cours du Concile Vatican II. Marie est, enfin, la Mère
spirituelle de l'humanité tout entière, car c'est pour tous les hommes
que Jésus a donné son sang sur la croix, et c'est tous les hommes que, depuis
la croix, il a confiés à ses soins maternels. Nous
commençons donc en tournant notre regard vers Marie cette nouvelle année, que
nous recevons des mains de Dieu comme un "talent" précieux à faire
fructifier, comme une occasion providentielle de contribuer à réaliser le
Royaume de Dieu. Dans ce climat de prière et de gratitude envers le Seigneur
pour le don de cette nouvelle année, je suis heureux d'adresser ma pensée
respectueuse à Messieurs les Ambassadeurs du Corps diplomatique accrédités
près le Saint-Siège, qui ont voulu prendre part à la Célébration solennelle
d'aujourd'hui. Je salue cordialement le Cardinal Tarcisio Bertone, mon
Secrétaire d'Etat. Je salue le Cardinal Renato Raffaele Martino et les
membres du Conseil pontifical "Justice et Paix", en leur exprimant
ma vive reconnaissance pour l'engagement avec lequel ils promeuvent
quotidiennement ces valeurs si fondamentales pour la vie de la société. A
l'occasion de la présente Journée mondiale de la Paix, j'ai adressé
aux gouvernants et aux responsables des nations, ainsi qu'à tous les hommes
et à toutes les femmes de bonne volonté, le traditionnel Message qui cette
année a pour thème: "La personne humaine, coeur de la
paix". Je
suis profondément convaincu qu'"en respectant la personne on promeut la
paix et qu'en bâtissant la paix on jette les bases d'un authentique humanisme
intégral" (Message,
n. 1). Il s'agit là d'un devoir qui revient de manière particulière au
chrétien, appelé "à être un infatigable ouvrier de paix et un vaillant
défenseur de la dignité de la personne humaine et de ses droits
inaliénables" (Message,
n. 16). C'est précisément parce qu'il est créé à l'image et à la ressemblance
de Dieu (cf. Gn 1, 27), que tout individu humain, sans distinction de
race, de culture et de religion, est investi de la même dignité de
personne. C'est pour cela qu'il doit être respecté, et aucune raison ne
peut en aucun cas justifier que l'on dispose de lui selon son bon plaisir,
comme s'il était un objet. Face aux menaces contre la paix, malheureusement
encore présentes, devant les situations d'injustice et de violence, qui
continuent à persister dans diverses régions de la terre, devant la
permanence des conflits armés, souvent oubliés par la vaste opinion publique,
et le danger du terrorisme qui trouble la sérénité des peuples, il devient
plus que jamais nécessaire d'oeuvrer ensemble pour la paix. Celle-ci,
comme je l'ai rappelé dans le Message, est "à la
fois un don et une tâche" (n. 3); un don à
invoquer par la prière, une tâche à réaliser avec courage sans
jamais se lasser. Le
récit évangélique que nous avons entendu montre la scène des pasteurs de
Bethléem qui se rendent dans la grotte pour adorer l'Enfant, après avoir reçu
l'annonce de l'Ange (cf. Lc 2, 16). Comment ne pas tourner le regard
encore une fois vers la situation dramatique qui caractérise précisément
cette Terre où naquit Jésus? Comment ne pas implorer avec une prière
insistante pour que, dans cette région également, arrive le plus tôt possible
le jour de la paix, le jour où se résoudra définitivement le conflit en cours
qui dure désormais depuis trop longtemps? Un accord de paix, pour être
durable, doit reposer sur le respect de la dignité et des droits de chaque
personne. Le souhait que je formule devant les représentants des nations ici
présents est que la Communauté internationale conjugue ses efforts,
pour qu'au nom de Dieu l'on construise un monde où les
droits essentiels de l'homme soient tous respectés. Pour que cela se
produise, il est toutefois nécessaire que le fondement de ces droits soit
reconnu non pas dans de simples pactes humains, mais "dans la nature
même de l'homme et dans son inaliénable dignité de personne créée par
Dieu" (Message,
n. 13). Si, en effet, les éléments constitutifs de la dignité humaine sont
confiés aux opinions humaines inconstantes, ses droits également, même s'ils
sont proclamés solennellement, finissent par devenir faibles et diversement
interprétables. "Il est donc important que les Organisations
internationales ne perdent pas de vue le fondement naturel des droits de
l'homme. Cela les soustraira au risque, malheureusement toujours latent, de
glisser vers une interprétation qui serait uniquement positiviste" (ibid.).
"Que
le Seigneur te bénisse et te garde... te découvre sa face et t'apporte la
paix!" (Nb 6, 24.26). Telle est la formule de Bénédiction que
nous avons écoutée dans la première Lecture. Elle est tirée du Livre des
Nombres: le nom du Seigneur y est répété trois fois. Cela sert à
signifier l'intensité et la force de la bénédiction, dont la dernière parole
est "paix". Le terme biblique shalom, que nous traduisons
par "paix", indique cet ensemble de biens, dans lesquels consiste
"le salut" apporté par le Christ, le Messie annoncé par les
prophètes. C'est pourquoi nous, chrétiens, reconnaissons en Lui le Prince de
la Paix. Il s'est fait homme et il est né dans une grotte à Bethléem pour
apporter sa paix aux hommes de bonne volonté, à ceux qui l'accueillent avec
foi et amour. La paix est donc véritablement le don et la tâche de
Noël: le don, qu'il faut accueillir avec une humble docilité et
invoquer avec confiance dans la prière; la tâche, qui fait de toute
personne de bonne volonté un "chemin de paix". Demandons
à Marie, Mère de Dieu, de nous aider à accueillir son Fils et, en Lui, la
paix véritable. Demandons-lui d'éclairer nos yeux, pour que nous sachions
reconnaître le Visage du Christ dans le visage de toute personne humaine,
coeur de la paix! Basilique Immaculée Conception au Vietnam |