EXCOMMUNICATION
Symboles ÉDITORIAL La Croix Lundi 26 janvier 2009
Michel Kubler |
Six questions
après la levée de l’excommunication
Ce décret signifie-t-il le retour à la pleine communion
des intégristes ? Non, il ne concerne que les quatre évêques. Comme le
précise le texte, ce n’est qu’un pas vers le retour à la pleine communion de
toute la Fraternité. L’excommunication, acte individuel, a été provoquée en
1988 parce que ces évêques étaient consacrés sans mandat pontifical. Pour
eux, Benoît XVI a donc considéré que les conditions de cette levée étaient
réunies : par la lettre envoyée au pape en décembre dernier, Mgr Bernard
Fellay donnait le signe manifeste de sa volonté de réparer le scandale créé
par leur faute. Il convient de préciser que cela n’a aucun rapport avec
la situation des divorcés remariés: la confusion vient du mot communion. Mais
les divorcés remariés ne sont pas «excommuniés», c’est-à-dire qu’ils ne sont
pas exclus de la communauté de l’Église. Simplement, ils ne peuvent pas
communier, c’est-à-dire approcher de la table eucharistique. Ils font
évidemment pleinement parti de l’Église. Quelles conséquences pour la Fraternité Saint-Pie-X ? Aucune pour l’instant. Les quatre évêques, eux, sont
désormais en pleine communion avec l’Église catholique. C’est-à-dire qu’ils
acceptent le ministère du pape et des évêques. Le décret cite ainsi cette
assurance donnée par Mgr Bernard Fellay au pape : « Nous croyons fermement
au Primat de Pierre et à ses prérogatives. » Ils peuvent donc maintenant
dispenser des sacrements de manière tout à fait licite, et ont, en quelque
sorte, le statut d’évêques émérites (à la retraite), en attendant qu’on leur
attribue un siège titulaire. Et la Fraternité elle-même ? La question reste entière.
L’ordination de ces 500 prêtres de la Fraternité est considérée comme valide
par l’Église catholique (il ne faudra pas en refaire une autre), mais
illicite. Juridiquement, ils sont toujours « suspens ». En allant à la
Fraternité Saint-Pie-X, ils ont posé un acte schismatique, et les sacrements
qu’ils peuvent dispenser (baptême, communion…) sont illicites. Tout va dépendre de leur attitude désormais : soit ils
acceptent explicitement la décision des évêques de la Fraternité, soit ils la
refusent, et restent dans une posture schismatique. Mais alors, ils n’auront
plus de hiérarchie épiscopale vers laquelle se tourner. C’est pourquoi il
était, aux yeux de Rome, très important que les quatre évêques de la
Fraternité soient réintégrés ensemble. S’il en était resté un, les prêtres
les plus « durs » auraient pu aller vers lui, ce dernier aurait continué à
ordonner de nouveaux prêtres, créant dès lors un nouveau schisme… Que va-t-il se passer maintenant ? Tout dépend des prêtres. Pour être de nouveau en pleine
communion, ils doivent déclarer qu’ils suivent les quatre évêques. Mais il
faudra ensuite leur trouver une structure. On pense à Rome à une prélature
personnelle, comme pour l’Opus Dei. Sans doute, avec la Fraternité
Saint-Pie-X, cette prélature non territoriale aurait-elle une base rituelle,
on y célébrerait uniquement selon la forme dite extraordinaire du rite
romain. Cette semaine, le cardinal Darion Castrillon Hoyos, président de la
Commission Ecclesia Dei, qui s’occupe de cette réintégration, devrait s’en
expliquer publiquement dans la presse. Cette réintégration passe-t-elle par une reconnaissance
des enseignements de Vatican II ? C’est tout le problème. Le
décret publié samedi ne parle pas de Vatican II, mais il évoque de manière
indirecte le « problème posé à l’origine » . Pas plus que, selon nos
informations, la lettre envoyée par le cardinal Tarcisio Bertone aux responsables
de la Curie, dans laquelle il explicite ce geste. Une absence qui en inquiète
plus d’un, à Rome. « Il y a des courants qui refusent le Concile, en
s’appuyant sur le fameux troisième secret de Fatima, parlant d’une apostasie
silencieuse de l’Église. Leur capacité de nuisance ne doit pas être
sous-estimée », note un membre de la Curie.
Rien de tel, selon nos sources, cette fois: «Vatican II
n’est pas un dogme de foi», dit-on. À partir du moment où les évêques et
prêtres de la Fraternité reconnaissent l’enseignement de l’Église, et le
magistère du pape, cela vaudrait reconnaissance implicite. On peut cependant noter
que, en rendant public ce décret 50 ans après l’annonce du Concile par Jean
XXIII, le pape marque bien sa volonté de situer cela dans une attitude
conciliaire. C’est la lecture qu’en faisait ce week-end L’Osservatore
Romano , en liant clairement les deux événements. De même, hier soir,
lors des vêpres œcuméniques, Benoît XVI devait souligner l’aspect positif
qu’a constitué, pour l’Église, la convocation de ce concile.
Les déclarations négationnistes de Mgr Richard Williamson, l’un
des évêques concernés par la levée d’excommunication, sont venues jeter le
trouble. Aux yeux de la communauté juive, le pape, avec ce geste, revient sur
les grands acquis du dialogue, en acceptant au sein de l’Église des personnes
clairement antisémites. Le P. Federico Lombardi, porteparole du Vatican, a
expliqué que l’Église réprouvait évidemment ce type de déclarations, mais que
cela n’entrait pas en ligne de compte dans la levée de l’excommunication :
celle-ci n’a pas été prononcée pour propos antisémites. Sa levée ne les
concerne pas plus. Mais ces propos de Mgr Williamson posent le problème de
la sensibilité politique de responsables de la Fraternité. Cette dimension
est totalement ignorée à Rome, où l’on ne veut connaître que le problème
ecclésial. Mais elle est présente à l’esprit des épiscopats français ou
allemands, qui savent la réalité des liaisons d’une partie de la Fraternité
avec l’univers de l’extrême droite française ou allemande. S’il n’est pas
question d’interdire le seuil de l’Église en fonction des opinions
politiques, certaines idéologies proférées par des membres de la hiérarchie
ecclésiale sont plus problématiques.
Sans aucun doute, il s’agit d’une décision personnelle, a
insisté le P. Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, devant les journalistes.
En 1988, le cardinal Ratzinger, qui menait les négociations, a été profondément
blessé par leur rupture. Né dans un pays partagé par deux confessions,
préoccupé par l’unité de l’Église, il sait qu’un schisme se résorbe rarement.
Et il est sensible, comme une partie de la Curie, au fait que cette
Fraternité compte beaucoup de vocations, alors que les prêtres manquent
cruellement. Depuis le début de son pontificat, il ne ménage pas ses
efforts. Quelques mois après son élection (août 2005), il reçoit Mgr Bernard
Fellay. Son discours devant la Curie (décembre 2006) replace Vatican II dans
la tradition de l’Église, pour répondre aux critiques intégristes. Enfin, le
Motu proprio de juillet 2007 libéralise la messe selon le rite de saint Pie
V, ce qui était la demande de la Fraternité. Dernier pape du Concile, Benoît
XVI estime sans doute qu’il est de son devoir de résorber les divisions qui ont
suivi, et d’en donner la bonne interprétation.
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Evêché de
Versailles Le 28 janvier 2009 Chers
Pères, Chers amis, La
récente levée des excommunications des quatre évêques de la Fraternité saint Pie
X trouble un certains nombre de fidèles. La
déclaration du Conseil permanent de la Conférence des Evêques de France dit
les choses avec clarté et fermeté. Elle nous situe dans l’espérance en
communion avec le Saint Père, et dans
la fidélité à la mission d’annoncer l’Evangile. Je me permets de vous
la transmettre. J’y
ajoute en note quelques extraits des propos du Saint Père lors de l’audience
générale de ce mercredi 28 janvier 2009. N’hésitez
pas à la faire connaître à vos fidèles. Bon
courage pour tout, dans la communion
que nous venons encore d’expérimenter à l’occasion des obsèques de
Monseigneur Simonneaux. + Eric Aumonier Evêque de Versailles |
Paris,
mercredi 28 janvier 2009 La levée, par le
Saint-Siège, de l'excommunication des quatre évêques de la Fraternité
Saint-Pie X suscite de nombreuses réactions dans l'opinion catholique et dans
la société.
Conseil
permanent de la Conférence
des évêques de France
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Communiqué de Mgr Fellay, Supérieur de
la Fraternité Saint Pie X
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Lettre ouverte de Mgr Hippolyte
Simon,
vice-président de la Conférence des
évêques de France
Lettre ouverte à ceux qui
veulent bien réfléchir….. Qui avait intérêt à salir
la réputation du Pape ? Je ne sais pas si je suis en colère ou si je suis
malheureux : la vérité tient sans doute des deux. Mais trop, c’est trop,
alors je dis : ça suffit ! Le déchaînement médiatique contre le
Pape Benoît XVI, qui aurait réintégré quatre évêques intégristes, dont
un négationniste avéré, ne relève pas de la critique, mais de la calomnie et
de la désinformation. Car, quoi que l’on pense des décisions du Pape, il faut
dire, répéter et souligner que ces quatre évêques n’ont pas été
réintégrés[3].
Et donc, Mgr Williamson, dont les propos tenus à la télévision suédoise sont
effectivement intolérables, n’est toujours pas revenu au sein de l’Eglise
catholique et il ne relève toujours pas de l’autorité du Pape. Les
informations qui parlent de
réintégration reposent sur une confusion grave entre levée des
excommunications et réintégration à part entière. J’accorde volontiers mon indulgence à tous les
journalistes et à tous les commentateurs qui ont pu confondre, de bonne foi,
la levée de l’excommunication et la réintégration pure et simple. Les
catégories utilisées par l’Eglise peuvent prêter à équivoque pour le grand
public. Mais la vérité oblige à dire
que, selon le Droit de l’Eglise, ce n’est pas du tout la même chose.
Si on confond les plans on devient victime de simplifications qui ne
profitent qu’à ceux qui veulent faire de la provocation. Et on se fait
complice, involontairement, de ces derniers. De façon habituelle, le grand
public est en droit d’exiger d’un journaliste sportif qu’il sache distinguer,
par exemple, entre un corner et un essai. Pourquoi l’Eglise n’aurait-elle pas
le droit d’avoir aussi son vocabulaire « technique » et pourquoi
devrait-on tolérer des approximations aussi graves simplement sous prétexte
qu’il s’agit de religion ? Reprenons donc exactement ce qui s’est passé.
Suite à l’élection du Pape Benoît XVI, en Avril 2005, les évêques de la
Fraternité Saint-Pie-X, fondée il y a plus de trente ans par Mgr Lefebvre,
ont demandé à reprendre le dialogue avec Rome, mais ils avaient mis deux
préalables: premièrement, la libéralisation du Missel de 1962, ce qui a été
fait par le motu proprio, en juillet 2007 et, deuxièmement, la levée
des excommunications. Que signifie la levée des excommunications ?
Pour prendre une comparaison familière, je dirai ceci : quand Mgr
Lefebvre est sorti, c’est-à-dire quand il a désobéi en ordonnant quatre évêques
malgré l’avis formel du Pape, c’est comme s’il y avait eu, automatiquement,
une barrière qui était tombée et un feu qui s’était mis au rouge pour dire
qu’il était sorti. Cela voulait dire que si, un jour, il voulait rentrer, il
faudrait qu’il fasse d’abord amende honorable. Mgr Lefebvre est mort. Paix à
son âme ! Aujourd’hui, ses
successeurs, vingt ans après, disent au Pape : «Nous sommes prêts à
reprendre le dialogue, mais il faut un geste symbolique de votre part. Levez
la barrière et mettez le feu au clignotant orange !» Le Pape, pour
mettre toutes les chances du côté du dialogue, a donc levé la barrière et a
mis le feu au clignotant orange. Reste à savoir maintenant si ceux qui
demandent à rentrer vont le faire. Est-ce qu’ils vont rentrer tous ? Quand ?
Dans quelles conditions ? On ne sait pas. Comme le dit le cardinal
Giovanni Battista Re [préfet de la Congrégation des évêques], dans son
décret officiel : « il s’agit de stabiliser les conditions du
dialogue ». Peut-être que le Pape, dans un délai que nous ne connaissons
pas, leur donnera un statut canonique. Mais pour l’instant, ce n’est pas
fait. Le préalable au dialogue est levé, mais le dialogue n’a pas encore
commencé. Nous ne pouvons donc pas
juger les résultats du dialogue avant qu’il n’ait eu lieu. Là-dessus, la veille du jour où devait être
publié le décret du Cardinal RE, voici qu’une télévision suédoise publie ou
republie les propos clairement négationnistes de l’un des quatre évêques
concernés, Mgr Williamson. Le Pape, quand il a donné son feu vert à la
signature du décret par le Cardinal pouvait-il connaître les discours de Mgr
Williamson ? Très honnêtement, je crois pouvoir dire que non. Et c’est
en un sens plutôt rassurant : c’est le signe que le Vatican n’a vraiment
pas les moyens de faire surveiller tous les évêques et toutes les chaînes de
télévision du monde ! C’est donc ici qu’il ne faut pas se tromper
d’interprétation : que signifie cette coïncidence entre la signature
d’un décret, prévue pour le 21 Janvier, et donc connue de Mgr Williamson, et
la diffusion des propos télévisés du même personnage ? Que chacun se demande : à qui profite le
crime ? A qui profite le scandale provoqué par des propos d’une telle
obscénité ? La réponse me semble limpide : à celui ou à ceux qui
voulaient torpiller le processus inauguré par la signature du décret !
Or, pour peu que l’on suive un peu ces questions et les différentes
interventions de Mgr Williamson depuis quelques années, il est clair que lui
ne veut à aucun prix de la réconciliation avec Rome ! Cet évêque, dont
je répète, qu’il n’a encore aujourd’hui aucun lien de subordination canonique
vis-à-vis de Rome, a tout simplement utilisé la méthode des
terroristes : il fait exploser une bombe (intellectuelle) en espérant
que tout le processus de réconciliation va dérailler. Il fait comme tous les
ultras de tous les temps : il préfère laisser un champ de ruines plutôt
que de se réconcilier avec ceux qu’il considère comme des ennemis. Alors je le dis avec tristesse à tous ceux qui
ont relayé, - avec gourmandise ou avec douleur-, l’amalgame entre Benoît XVI
et Mgr Williamson : vous avez fait le jeu, inconsciemment, d’un
provocateur cynique ! Et, en prime, si j’ose dire, vous lui avez offert
un second objectif qui ne pouvait que le ravir : salir de la pire des
manières la réputation du Pape. Un pape dont il se méfie plus que de tout
autre, car il voit bien que ce Pape ruine absolument tout l’argumentaire
échafaudé jadis par Mgr Lefebvre. Je ne peux pas développer ici ce point. Je
ne fais que renvoyer à un article que j’avais publié dans les colonnes du
journal Le Monde, l’an dernier, au moment de la publication du Motu
Proprio : « Quand je lis, un peu partout, que le Pape accorde tout
aux intégristes et qu’il n’exige rien en contrepartie, je ne suis pas
d’accord : il leur accorde tout sur la forme des rites,
mais il ruine totalement leur argumentaire sur le fond. Tout
l’argumentaire de Mgr Lefebvre reposait sur une prétendue différence
substantielle entre le rite dit de Saint Pie V et le rite dit de Paul VI.
Or, réaffirme Benoît XVI, il n’y a pas de sens à parler de deux rites. On
pouvait, à la rigueur, légitimer une résistance au Concile si l’on pensait,
en conscience, qu’il existait une différence substantielle entre deux rites.
Peut-on légitimer cette résistance, et a fortiori un schisme, à partir d’une différence
de formes ? » [4] Pour un fondamentaliste, et qui plus est, pour un
négationniste forcené comme Mgr Williamson, Benoît XVI est infiniment plus
redoutable que tous ceux qui font l’apologie de la « rupture »
introduite par le Concile Vatican II. Car s’il y a rupture, alors il est
conforté dans son opposition à la « nouveauté ». Mais celui qui
démontre paisiblement que le Missel de Paul VI, la liberté religieuse et
l’œcuménisme font partie intégrante de l’authentique Tradition Catholique,
celui-là lui enlève toute justification. J’ai bien conscience qu’il faudrait développer
mon argumentation. Que chacun veuille bien me pardonner de renvoyer aux sites
internet où tout ceci est visible. Mais je souhaite surtout que chacun
veuille bien se méfier des provocations trop bien montées. Quant à ceux qui
s’obstinent à répéter que Joseph Ratzinger a servi dans les Jeunesses
hitlériennes, qu’ils veuillent bien relire le témoignage qu’il a donné à
Caen, le 6 Juin 2004, pour le soixantième anniversaire du Débarquement en
Normandie, et qu’ils se demandent ensuite ce qu’ils auraient fait à sa place.
..Quand on hurle un peu trop fort avec les loups d’aujourd’hui, on ne fait
pas bien la preuve que l’on eût été
capable de se démarquer des loups de l’époque… Reste un point qui est second mais cependant très
grave : il faudra tout de même s’interroger sur la communication des
instances romaines lorsqu’il s’agit de sujets aussi sensibles. Après la
polémique de Ratisbonne (qui mériterait elle aussi d’être démontée
attentivement..), j’espère – mais je me réserve d’en parler plutôt en interne
- que les responsables de la Curie vont procéder à un sérieux débriefing sur les ratés de leur communication. Pour
le dire d’un mot, voici comment j’ai vécu les choses : Mercredi 21
janvier, les milieux intégristes italiens, qui croyaient triompher,
« organisent une fuite » dans « Il Giornale ». Aussitôt
le tam-tam médiatique, se met en route. Mais nous, membres des conférences
épiscopales, nous ne savons absolument rien ! Et pendant trois jours les
nouvelles – erronées, qui parlent à longueur de journée de réintégration
– prolifèrent dans tous les sens comme un feu de brousse. Tout y passe.
Arrive alors la « bombe » de Mgr Williamson… Et c’est seulement
samedi matin, - trois jours trop
tard ! -, que nous recevons le communiqué officiel du Cardinal RE.
Comment voulez-vous que nous puissions remettre le débat sur des bases
correctes ? Le Cardinal Ricard s’y est employé, de très bonne façon,
mais le feu était parti, et plus personne ne pouvait alors entendre une
parole raisonnable. Maintenant que la poussière commence à retomber,
essayons de reprendre calmement nos esprits. Comme disait ma
Grand-mère : d’un mal Dieu peut faire sortir du bien. Le mal c’est que
le Pape Benoît XVI a une nouvelle fois été traîné dans la boue par une
majorité de grands médias, excepté, Dieu Merci, La Croix et quelques autres.
Beaucoup de catholiques, et beaucoup de gens de bonne volonté, sont dans
l’incompréhension et la souffrance. Mais le bien, c’est que les masques sont
tombés ! Si le dialogue continue malgré tout avec les évêques de la
Fraternité Saint Pie X, - sous réserve, bien sûr, qu’ils passent la barrière maintenant levée- , le
discernement pourra se faire, car tout le monde sait un peu mieux ce qu’ils pensent les uns et les autres. Pour conclure, j’ai envie de m’adresser aux
fidèles catholiques qui peuvent, non sans raison, avoir le sentiment d’être
un peu trahis, pour ne pas dire méprisés, en cette affaire : méditez la
parabole du Fils prodigue, et prolongez-la. Si le Fils aîné, qui avait
d’abord refusé d’entrer dans la fête, dit qu’il veut rentrer, allez-vous le
refuser ??? Ayez suffisamment confiance en vous-mêmes et en l’Esprit qui
conduit l’Eglise, et qui a aussi guidé le Concile de Vatican II, pour penser
que la seule présence de ce fils aîné ne suffira pas à étouffer la fête.
Donnez à ce dernier venu un peu de
temps pour s’habituer à la lumière de l’Assemblée où vous vous tenez… + Hippolyte Simon, Archevêque de Clermont. Vice-président de la
Conférence des évêques de France |
Epreuve
de vérité
CLAUDE DAGENS,
|
[1] Lors de l’audience générale du
mercredi 28 janvier 2009, le pape a rappelé que la
Shoah "doit être pour tous un avertissement. On ne saurait l'oublier,
la nier ou la redimensionner, d'autant que la violence contre un seul être
humain est une violence contre
l'humanité entière". Rappelant la présente commémoration de
l'Holocauste, Benoît XVI a dit que dans le seul camp d'Auschwitz, qu'il a
visité en juin 2006, "s'est accomplie l'extermination de millions de
juifs, victimes d'une haine raciale et religieuse aveugle".
"Renouvelant avec affection ma totale et indiscutable solidarité
envers nos frères destinataires de la Première Alliance, j'espère que le
souvenir de la Shoah pousse l'humanité à méditer sur l'imprévisible puissance
du mal lorsqu'il a conquit le cœur de l'homme... La Shoah enseigne à tous, et
aux jeunes en particulier, que seul une patiente poursuite de l'écoute et du
dialogue, de l'amour et du pardon, peut conduire peuples, cultures et religions
vers la fraternité et la paix dans la vérité" que nous attendons
tous. "Que jamais plus la violence n'humilie la dignité humaine!"
a conclu le pape.
[2] Lors de cette même audience, le pape a déclaré : « J'espère que mon geste [en direction des quatre évêques concernés]sera suivi par leur ferme engagement d'accomplir le chemin encore nécessaire pour réaliser leur pleine communion dans l'Eglise, afin de témoigner d'une authentique fidélité et d'une véritable reconnaissance du magistère comme de l'autorité du Pape et du Concile Vatican II".
[3] Il suffit de lire le communiqué officiel du Cardinal Ricard, Archevêque de Bordeaux , qui suit ces questions pour notre Conférence : « La levée de l’excommunication n’est pas une fin mais le début d’un processus de dialogue. Elle ne règle pas deux questions fondamentales : la structure juridique de la Fraternité Saint Pie X dans l’Eglise et un accord sur les questions dogmatiques et ecclésiologiques. Mais elle ouvre un chemin à parcourir ensemble. Ce chemin sera sans doute long. Il demandera meilleure connaissance mutuelle et estime. » Cf. Site Internet du diocèse de Clermont.
[4] Pourquoi j’obéis au Pape, Le Monde, 13 Juillet 2007.