ROME, Vendredi 3 décembre 2010 (ZENIT.org) - On n'est jamais théologien tout seul, mais dans la
« communion », souligne Benoît XVI qui a aussi diagnostiqué la menace
que constitue « l'oubli de Dieu » pour les sociétés.
Benoît XVI a en effet reçu vendredi matin en audience au Vatican
les membres de l'assemblée plénière de la Commission théologique internationale
guidés par son secrétaire général, le P. Charles Morerod, dominicain.
Rappelons que les travaux avaient trois sujets à l'ordre du jour
(cf. Zenit du 30 novembre 2010) : les principes de la théologie, son sens
et sa méthode ; l'unicité de Dieu dans les trois religions monothéistes ;
l'intégration de l'enseignement social au sein de l'ensemble de la doctrine de
l'Eglise.
A propos de l'oubli de Dieu comme menace pour les sociétés, le
pape a fait observer que si l'on apprécie généralement de nombreux fruits du
christianisme, comme le concept « d'égalité démocratique », fruit du
« monothéisme évangélique », on ne comprend cependant pas toujours
d'où viennent ces idéaux.
C'est dans ce sens que le pape parle du danger de l'oubli de Dieu
dans la société contemporaine, car « les fruits meurent si la racine de
l'arbre est coupée ». En outre, « pas de justice sans vérité »
et la justice ne se développe pas pleinement si « son horizon se limite au
monde matériel ».
Dans ce contexte, le pape affirme l'importance de la théologie,
pourvu qu'elle ne soit pas pratiquée dans la solitude mais dans la communion
ecclésiale des théologiens et des pasteurs, dans la foi.
La théologie ne peut pas être détachée non plus de la
« vie » et de la « réflexion » de toute l'Eglise. Elle ne
part jamais de rien mais doit tenir compte de la « tradition
chrétienne », et « s'enraciner dans l'Ecriture Sainte » :
des thèmes que le pape a récemment abordés dans « Verbum Domini ».
Car, tout en étant une « discipline scientifique » qui
progresse de façon « rationnelle », la théologie ne peut se passer de
la fidélité à la foi de l'Eglise. Elle doit donc être centrée sur Dieu,
enracinée dans la prière, garantie par la communion avec le Successeur de
Pierre et le Collège des évêques.
Pour ce qui est de la réflexion sur la conception chrétienne de
Dieu, le pape y voit une « contribution précieuse » à la fois au dialogue
avec les croyants des autres religions et avec les non-croyants. Elle peut
aussi, conclut le pape « contribuer à la paix » dans le monde.
La Commission théologique internationale (CTI) est l'une des sept
commissions pontificales. Elle a été fondée par Paul VI en 1969. Ses
compétences ont été fixées par Jean-Paul II en 1982, dans son motu proprio
« Tredecim anni iam ».
Sa mission est en effet d'étudier, à la demande de la Congrégation
pour la doctrine de la foi, dont elle dépend, des questions doctrinales
d'actualité.
Présidée par le cardinal William Joseph Levada, préfet de la
Congrégation pour la doctrine de la foi, la commission est composée de 30
membres - 31 avec le cardinal Levada - , de différents continents, nommés par
le pape pour cinq ans.
Elle compte deux théologiennes, Sr Sara Butler, M.S.B.T.
(Missionnaires Servantes de la Sainte Trinité) professeur de théologie systématique
au séminaire St. Joseph de New York (Etats-Unis), et Mme Barbara Hallensleben,
professeur ordinaire de théologie dogmatique et d'œcuménisme à l'université de
Fribourg (Suisse).
Anita S. Bourdin