Jamais
peut-être au cours de l’histoire, il n’y a eu autant de vision différentes de
l’homme. Sciences,
philosophies, idéologies, religions, toutes ces « anthropologies
diverses » se disputent le droit de définir son identité. Et aujourd’hui,
avec l’émergence du transhumanisme ou des théories du genre, des progrès
scientifique ou techniques, son être même apparait grandement menacé.
Si l’on en croit la foi chrétienne, pourtant, l’homme est
bien cette « merveille de Dieu » digne d’une attention
inestimable, à l’image de celle que lui porte son Créateur. Quel peut être
alors le sens d’une « anthropologie » qui s’appuie sur cette foi chrétienne
justement ?
Ces pages vont donc traiter du rapport de l’homme à Dieu, du
rapport fondé dans l’acte de création, mais aussi dans le don de la grâce. Ce
traité sera donc aussi un traité de la mission du Saint-Esprit dans l’homme et
dans le monde : mission intérieure et invisible qui s’articule avec la mission
visible et extérieure accomplie dans l’histoire par le Fils, Verbe incarné. Ces
deux missions ne sont pas séparables : le Christ agit en nous par son Esprit ; l’Esprit
nous ouvre de l’intérieur à l’accueil du message du Christ. Il fait de nous des
fils dans le Fils pour nous conduire au Père. L’homme est ainsi resitué dans
une vision trinitaire. Ce traité aborde également la théologie de l’expérience
spirituelle.
L’avis de La Procure :
C’est le livre important et remarquable de ce début d’année. Le théologien,
jésuite, Bernard Sesboüé signe avec L’homme,
merveille de Dieu, un livre brillant sur le rapport de l’homme à Dieu. Une
anthropologie théologique chrétienne complète, solide et totalement centrée sur
la dimension trinitaire de l’homme.
de Bernard Sesboüé
Avec ce nouvel ouvrage sur l’humanité du Christ, le
théologien jésuite comble une case vide dans la littérature théologique en
langue française.
Après avoir, durant sa longue carrière
de théologien, écrit tant d’ouvrages sur le Christ puis L’Homme, merveille de Dieu, il est assez logique que le
P. Bernard Sesboüé en écrive un nouveau sur… l’humanité du Christ !
Et, comme les écrits en langue française et accessibles sur le sujet ne sont
pas légion, le théologien jésuite tente donc, comme il le dit lui-même, de« combler une case vide ». Il y
parvient fort bien avec la pédagogie, le sens de la clarté et de la justesse
devenus comme autant de marques de fabrique qui lui sont propres.
La limpidité, « qualité dominante
de la personnalité humaine de Jésus »
Tel un fil rouge, un mot traverse tout
l’ouvrage : « limpidité ». Bernard
Sesboüé l’emprunte à l’un de ses grands prédécesseurs dans la Compagnie, Léonce
de Grandmaison, à qui il a d’ailleurs consacré récemment un ouvrage. Cette
limpidité lui semble « la
qualité dominante de la personnalité humaine de Jésus ».
Ce mot désigne une « sincérité qui ne s’accommode ni des exagérations
intéressées, ni des vaines promesses », un « naturel », une « droiture d’intention que toute duplicité, toute finesse
blesse », une « ardeur
dans la charité fraternelle » telle « qu’elle fond et volatilise les plus dures scories de
l’amour-propre », un « abandon
à la Providence qui rejette les sollicitudes temporelles pour s’attacher de
toutes ses forces à l’expansion du règne de Dieu ».
Les aspects particuliers de l’humanité
Après pareil préalable, le théologien
présente en une quinzaine de courts chapitres autant d’aspects particuliers de
l’humanité du Fils de Dieu. Ici, il va tenter de reconstituer ce que pouvait
être une journée type de la vie de Jésus avec ses disciples. Là, il montre à
quel point il est le portrait vivant des Béatitudes du Sermon sur la montagne.
Plus loin, il analysera l’imaginaire de Jésus dans les paraboles, de même que
sa manière spécifique de réaliser miracles et signes.
Vers la fin de l’ouvrage, il aborde
les questions du dernier repas du Christ et de sa manière bien à lui de vivre
sa Passion : « La
mise à mort de Jésus, la plus cruelle qui soit, est transfigurée par son
attitude. La passion devient une véritable prédication de la grandeur de cet
homme (…). On est simplement saisis par ce que nous révèle de lui et de
nous sa manière de vivre sa mort, tandis qu’il provoquait la réaction du
centurion au pied de la croix, un homme pourtant habitué aux condamnations à
mort : “Vraiment cet homme était un juste” » !