Sacrements des malades
|
Témoignages
|
Obsèques
|
Pastorale
de la Santé
La Pastorale de la santé consiste dans l’impulsion et la coordination des réflexions, efforts et actions de toutes sortes entrepris par les diverses instances catholiques au service des malades et handicapés et des professionnels de la santé.
Dans une société sécularisée où l’organisation hospitalière revêt dans la majorité des cas un caractère laïcs, c’est à l’ensemble des chrétiens que l’Eglise rappelle leurs responsabilités vis-à-vis de ceux qui souffrent dans leur corps : aux professionnels de la santé de plus en plus nombreux, aux malades eux-mêmes et à leur famille, aux communautés chrétiennes et à leurs membres personnellement ; tous sont appelés à témoigner des valeurs évangéliques d’écoute et de solidarité, et du sens donné par Jésus-Christ à la vie, à la souffrance et à la mort.
C’est pour les aider dans
cette présence, à la fois service de l’homme et témoignage chrétien, que s’est
mise progressivement en place une pastorale de la santé.
Dans chaque diocèse, la pastorale de la santé est coordonnée par un délégué diocésain. Nommé par l’évêque, il est généralement entouré d’un conseil où se retrouvent des délégués de tous les organismes qui, dans l’Eglise locale, agissent dans le secteur de la santé.
Délégué diocésain de la Pastorale de la Santé : Mme Catherine Le Cloirec pastorale.sante@catholique-yvelines.cef.fr
Coordination : Marie-Christine Piot et Marie-Françoise Jozwiak.
Les membres de czette
équipe et les membres du Mouvement chrétien des Retraités, visitent les malades
à la Résidence de Retraite de Septeuil
et à la clinique médicale de Goussonville.
La pastorale de la santé relève plus directement de la Commission sociale de l’épiscopat qui comporte une section Santé.
7, rue Notre-Dame des Champs, 75006 Paris. Tél 01 43 25 92 91.
C’est d’elle que relève l’Aumônerie nationale des hôpitaux. Il existe aussi une Commission nationale de pastorale des personnes âgées, qui relève de la Commission épiscopale de la Famille
4, cité du Sacré-Coeurs 75018 Paris. Tél 01 42 55 05 08
à
lire : Maladie et Guérison
Revue Concilium n°278 1998
article de Krisdtiaan
Depoortere : L’évolution récente au sujet de l’onction des malades. Page 113
Joseph Doré
Ce que les miracles de guérison de Jésus nous enseignent
Comme chaque année, depuis dix ans, le 11 février, sera
célébrée la Journée mondiale du malade. Mgr Joseph Doré nous aide à entrer dans
l'intelligence de ce que nous révèlent les miracles opérés par Jésus. [1]
Prenez l'évangile de Marc, suivez-en le fil - il suffit
d'une petite heure pour le lire en entier ! -, et repérez l'importance que
les récits de guérison prennent dans la narration : guérisons de maladies
du corps, guérisons de maladies du cœur, de l'âme ou de l'esprit (les fameuses
« possessions »)… Vous vous apercevrez sans peine que les miracles
rapportés par Marc sont au nombre de quatorze, dont plusieurs ont du reste des
parallèles chez les autres synoptiques. Si vous relevez, par ailleurs, que
l'ensemble des miracles recensés à travers les quatre évangiles atteint une bonne
trentaine, vous pourrez à bon droit en conclure que la place accordée par Jésus
à la guérison des maladies des hommes est, tout compte fait, assez
considérable. Vous pourrez même noter que, dans tel ou tel évangile, elle est
quantitativement aussi importante que la place faite à ses enseignements.
On ne le sait pas assez, on ne le remarque pas assez, on
ne le dit pas assez, on ne s'en instruit pas assez : pendant le temps de
sa vie publique, Jésus a estimé que, bien que Fils de Dieu venu dans ce monde
pour le sauver :
d'une
part, il n'avait rien de mieux à faire que de partager son temps entre de tels agissements,
de tels combats, de tels engagements, et les enseignements qui les éclairent,
et
d'autre part, on ne comprendrait bien sa Pâque, sa mort et sa Résurrection, que
si l'on passait par ce qu'il avait donné à comprendre par sa vie terrestre
elle-même, de ce point culminant de sa mission de salut.
J'en tire deux types d'enseignements, que je me propose
ici d'exposer : tout d'abord, ce que j'appellerai un éclairage sur la
condition humaine, et ensuite quelques indications sur la maladie et la
guérison. Avant d'enregistrer avec soin ces deux « leçons », je crois
important de souligner qu'elles ne sont pas simplement le fait d'un enseignement,
mais qu'elles sont rapportées au comportement même de Jésus, et qu'elles
fournissent dès lors une clé d'interprétation décisive concernant son action en
faveur de ce qu'on appelle le salut.
1. Premier enseignement des miracles de guérison de Jésus : l'existence
humaine est corporelle.
Si l'on s'en rapporte à ses comportements, Jésus ne
considère pas le corps comme un vêtement, comme l'instrument temporaire d'un
essentiel de l'homme qui serait son intériorité. Il ne nous dit pas que
l'important serait seulement l'âme ou la conscience, qui pendant un temps
« auraient » un corps, dont elles se serviraient, qu'elles
habiteraient, qu'elles seraient même invitées à traiter de manière plutôt
correcte… mais qui, en fin de compte, ne leur serait pas essentiel, qu'il leur
faudrait au contraire sans cesse déprécier, et dont il leur faudrait même
toujours chercher à se détacher, à se distancer, à se démarquer.
On ne peut absolument pas voir les choses ainsi lorsqu'on
se réfère à Jésus. Jésus va vers les malades, vers les infirmes, les handicapés
et les souffrants de toute sorte. Il le fait régulièrement, et souvent. Il
vient au secours des corps souffrants. C'est le Fils de Dieu, mais il estime
qu'il y a là une occupation digne de lui. Pour autant, il ne s'arrête pas aux
corps souffrants ; il va aussi vers les misères morales, les déficits
spirituels qui résultent très souvent des épreuves physiques.
Jamais on n'a l'impression que Jésus s'attache au corps
des malades comme à un moyen d'accéder à leur âme. La place faite aux miracles
de guérison dans la narration évangélique manifeste à elle seule l'importance
essentielle que la foi chrétienne invite à accorder à la corporalité humaine,
et à tout ce qui l'affecte. Celui que nous confessons comme le Verbe de Dieu s'est
occupé des maladies et des misères des hommes. C'est donc qu'en son Christ,
Dieu attache un prix à la dimension corporelle de nos vies, qu'il a d'ailleurs
partagée et assumée en ce que nous appelons précisément sont
« incarnation ».
2. Dans cette dimension corporelle de son être, comme en toutes les
autres, l'homme apparaît, selon l'Évangile, à la fois remis à lui-même et
confié aux autres.
Aucun des bénéficiaires des miracles de Jésus n'est
dispensé d'avoir à se prendre en charge lui-même, d'avoir à conduire sa
propre vie. Le miracle n'est pas « simplement miraculeux », si l'on
ose dire ! Le « guéri par miracle » est appelé à se
responsabiliser par rapport à l'existence qui l'attend au-delà de son retour à
la santé.
La plupart des récits de miracles s'achèvent, en effet,
sur des consignes que Jésus donne à celui qu'il a guéri, pour la poursuite de
cette existence qu'il s'est vu restituer saine.
Ce n'est pas tout cependant, car celui qui découvre cette
vie renouvelée qui est devant lui et qu'il aura pour sa part à conduire,
découvre en même temps qu'il ne sera pas seul pour la vivre. D'une part,
en effet, des frères lui seront donnés, qui la porteront avec lui ; et,
d'autre part, il devra lui-même se préoccuper de son semblable lorsqu'il le
verra dans le besoin. Car il est à son tour invité à visiter le malade et le
prisonnier, à prendre soin du voyageur blessé au bord du chemin comme du pauvre
couvert d'ulcères et laissé à la rue.
Autrement dit, selon Jésus, pourtant auteur de miracles,
il n'y a pas que les miracles pour soulager et guérir les maladies et les
misères humaines. Dieu veut se servir aussi de nos propres mains. Je ne vois
franchement pas ce que nous gagnerions à disproportionner, dans notre foi, le
miraculeux, et à sous-estimer, en conséquence, le miséricordieux, le caritatif,
qui s'expriment dans le service concret du soin donné aux malades en vue de
leur guérison espérée. Tout l'effet « miraculeux » du comportement de
Jésus est de nous renvoyer à la prise en charge que nous avons à faire les uns
des autres, à la responsabilité qui nous incombe à tous - dans le quotidien,
dans l'ordinaire, dans le non-miraculeux ! -, par rapport au bien-être et
au mieux-être de nos frères, par rapport à leur mieux-vivre et à leur santé.
La consigne est claire : « Prends ici ta part de
responsabilité : "porte ton grabat et marche !" Et
puis : ne recommence pas - fais attention à ce que tu fais, à ce que tu
manges, à ce que tu vis ! Enfin : convertis un peu ton cœur, car tant
de choses dépendent de toi ; occupe-toi aussi de ton frère, et que lui
aussi prenne soin de toi ! » Miraculeusement, Jésus nous fait
comprendre que nous sommes ordinairement remis entre nos propres mains
et en celles de nos frères. Toute une conception de la divinité, du rapport de
Dieu à l'humanité, n'est-elle pas ainsi en jeu ?
3. Cette condition humaine dont on vient de dire qu'elle est corporelle
et qu'elle est remise à chacun en même temps qu'à ses frères, est également à
regarder comme logée à la fois à l'échelle du temps et à celle de
l'eschatologie.
Jésus a soulagé des misères et des épreuves corporelles et
spirituelles en ce monde, et l'on peut tirer de là les enseignements que je
viens de relever. Mais, d'un côté, il n'a pas guéri tous les lépreux, les
boiteux, les paralytiques, les épileptiques qui existaient en Israël à son
époque ! Et, quand bien même il l'aurait fait en Palestine au Ier siècle,
resterait toujours, par ailleurs, le problème de tous les autres lieux de la
terre et de tous les autres temps de l'histoire…
Ici, un autre enseignement nous est encore proposé :
le sens de la mission de Jésus n'est pas réductible à une œuvre de guérison, si
importante soit-elle. Il s'agit, ni plus ni moins, d'une mission de rédempteur,
de Sauveur. Le mot « salut » comporte, certes, un aspect de
santé, et cela nous aide à comprendre de quoi il s'agit avec le salut - mais ce
dernier déborde en réalité de beaucoup tout ce dont nous pouvons bénéficier au
seul titre de la santé.
Peut-être, dans l'élan de notre générosité et dans la
générosité de notre désir, nous arrive-t-il, comme médecins, soignants,
infirmiers, accompagnateurs de malades, de nous accabler quelque peu de ne pas
pouvoir faire plus, alors que pourtant nous avons fait tout ce qui pouvait
dépendre de nous ? Il convient en ces moments-là de nous rappeler que nous
ne sommes pas tout seuls : il y a « aussi » Dieu - et la
mission de Jésus est, avant tout, de nous le révéler, dans sa toute
bienveillante et toute-puissante volonté de salut. Au fond, on pourrait dire
que Jésus fait juste assez de miracles pour faire comprendre qu'il est capable
de faire plus que des miracles « ordinaires », c'est-à-dire des
« miracles » qui ne restitueraient aux malades qu'une vie encore
sujette à la maladie, et donc à nouveau mortelle.
Par ses actes de guérison effectués durant sa propre vie
terrestre mais sur lesquels sa victoire définitive sur la mort viendra mettre
le sceau, Jésus révèle que, y compris comme corporelle, l'existence humaine
n'est pas réductible à ce qui en apparaît dans les temps et les lieux du
monde : elle est promise à rien de moins que la Résurrection de la chair
et la Vie éternelle. Nos corps eux-mêmes seront un jour définitivement heureux
et glorieux dans le Royaume du Père : les malades guéris par Jésus l'ont
été en signe de la résurrection bienheureuse qui nous attend.
Les médecins et infirmières, si souvent marqués par la
tristesse de ne pouvoir faire plus et mieux, pourront peut-être se laisser
« re-conforter » et « re-vigorer » dans l'espérance de
cette foi, et dans la foi de cette espérance, au lieu de se décourager et de se
désoler devant ces corps miséreux qui leur sont confiés, devant les existences
souffrantes qu'ils servent ?
Pour lire la suite de cet article, abonnez-vous ! http://www.esprit-et-vie.com
[1] Intervention faite le 6 mars 2002, à
l'occasion d'une rencontre avec les « Acteurs de la santé » dans le
cadre de la visite pastorale de la Communauté urbaine de Strasbourg.