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1er dimanche de l’Avent   C             

           

« Quand ces événements commenceront, redressez-vous, relevez la tête car votre rédemption est proche ».

            Après ce passage d’évangile on a envie de « ouf », en entendant cette phrase. On a l’impression de sortir d’un cyclone et de réaliser qu’on est encore vivant, qu’on a des chances de survie. Surtout après les lectures de ces dernières semaines qui nous parlaient du jugement dernier.

 Il fut un temps où dans l’Eglise on mettait en avant ce genre de littérature apocalyptique, en insistant sur les catastrophes possibles en cas de « non conversion ». La foi on la maintenait par la peur. Or là où la foi se construit sur la peur et non sur l’espérance et la confiance, il y a une erreur d’aiguillage et il ne peut s’agir que d’une fausse image de Dieu et cette foi ne peut tenir bien longtemps. Notre foi ne doit pas se baser sur ces menaces, mais sur la parole d’espérance qui suit lorsque Jésus nous dit « redressez-vous, votre rédemption est proche ».

La foi n’est pas un « opium endormant » comme l’a prétendu un philosophe du siècle dernier mais au contraire c’est ce qui nous permet de fabriquer l’énergie de l’espérance, même dans les situations les plus difficiles.

Que de fois dans la bible, que ce soit dans l’ancien ou le nouveau testament et particulièrement dans l’évangile nous entendons Dieu dire à son peuple ou Jésus dire à ses disciples : « Sois sans crainte » à en croire des spécialistes l’expression s’y trouve 365 fois de quoi nous le répéter chaque jour de l’année…

En fait la peur n’est pas étrangère à l’homme, même Jésus a été pris d’angoisse au jardin des oliviers mais la confiance totale en l’amour de son Père lu a permis de dépasser cette angoisse.

Dans toutes nos difficultés personnelles ou communautaires, sachons toujours faire le geste de la « main tendue », le geste de celui qui a confiance dans la main tendue de l’autre, à plus forte raison si c’est la main de Dieu, la main du Père.

Confiance rime avec fidélité. Pour que nous soyons habités par cette confiance et que Dieu puisse nous « juger dignes de paraître devant lui », l’évangile nous propose aujourd’hui deux pistes, deux petits mots à emporter avec nous pendant toute cette semaine : « Veillez et priez »

Rester éveillé, c’est mettre notre intelligence et notre cœur en situation d’écoute, d’attente active. Pour faire un petit jeu de mot facile je dirai que l’Avent nous invite à aller toujours de l’avant. La période de l’Avent nous invite effectivement à vivre l’aventure chrétienne non pas dans un fauteuil et des pantoufles mais sur un chemin, sur la route pour marcher vers Noël  en faisant « chaque jour de nouveaux progrès » comme nous y invite Saint Paul dans la deuxième lecture. Rester éveillés pour être accueillants à la parole de Dieu qui nous conduit sur le chemin de Dieu et sur le chemin des hommes. L’Avent est un temps d’attente qui doit se vivre comme on attend la venue d’une personne, la venue d’un ami et pas comme on attend un objet, un cadeau matériel. Lorsqu’on attend quelqu’un , on prépare la maison, on range, on nettoie, on décore, on choisit un cadeau qui fera plaisir, on en parle en famille…

Qu’il en soit ainsi pour notre attente de la fête de Noël afin que le Christ se sente vraiment accueilli dans nos maisons, dans notre cœur de baptisé.

Rester éveillé et prier :

Prier c’est communier avec celui qu’on attend, de telle sorte qu’il soit déjà présent dans notre cœur et notre esprit avant même qu’on ne le rencontre pour de bon lors du grand passage à la fin de notre séjour sur la terre. Prier c’est un peu comme relire le courrier de celui qu’on attend, revoir les photos, c’est chercher à créer un trait d’union avec lui malgré son absence, en attendant sa venu, sa présence. Prier pour nous chrétien c’est relire la parole de Dieu, pour y trouver Dieu lui-même. Prier c’est relire les gestes, les actes, la façon de vivre, la façon d’accueillir de Jésus, pour nous laisser envahir pas ces images et les inscrire dans notre objectif de vie. Prier c’est encore faire silence en nous pour laisser Dieu parler en nous, pour laisser Dieu agir en nous.

Faisons de ces 4 semaines de préparation à Noël un temps d’attente active. Pour bien prendre conscience de ce mystère de Noël prenons le temps, seul ou pourquoi pas en famille ou avec des amis d’un temps de prière, un temps de partage d’évangile pour bien entendre Dieu nous chuchoter dans le creux de l’oreille les paroles entendues aujourd’hui dans l’évangile : « ne crains pas, relève la tête, car ta rédemption est proche ».

 

Comment vivre de la joie ?

Que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite

Évangile selon saint Jean chapitre 15, verset 11

Il y a bien des occasions légitimes de pleurer et de se lamenter : le monde va mal, les hommes sont fous et méchants, la planète est malade, l’avenir est sombre, notre vie est pleine de ratages, de déceptions, pauvre en amour, mais riche en trahison, souffrances, défaillances de santé.

Mais le temps de l’avent nous invite à une conversion. Une conversion en trois temps pour accueillir la joie que Dieu veut nous offrir à la crèche.

D’abord, faire mémoire. Célébrer les moments où le souffle chaud et enivrant de la joie nous a enveloppés, nous a soulevés dans un bonheur inoubliable. C’est souvent dans notre enfance qu’il faut chercher ces moments de pur bonheur, de joie émerveillée.

Ensuite, ouvrir nos yeux et nos oreilles pour voir ce que la grisaille veut nous cacher : les gens sont plus beaux qu’on ne croit.

Le monde recèle des merveilles. Dans la routine d’une journée banale, une mélodie du bonheur joue peut-être en sourdine. Enfin, partir à l’exploration de notre cœur. Dieu y a enfoui un trésor. La joie ne demande qu’à sourdre en nous. Au plus profond de notre être, il y a la joie de se savoir connu par Dieu, aimé de lui, capable à notre tour d’aimer, de danser, de jouer, de rire, d’avoir un regard bienveillant sur les autres.

La joie est un choix. L’avent est le moment privilégié pour développer en nous toutes les potentialités de la joie que contient un cœur vaste. Avec l’avent est venu le temps de l’insurrection de la joie. C’est par la joie qu’on peut commencer à changer le monde. C’est par la joie de l’avent qu’on peut commencer notre métamorphose de sainteté.

Communication d’Etienne Wolf