Homélie du P. Jean-Baptiste

III° Dimanche de Carême

 

 

Sacrement de la pénitence et de la réconciliation

Essai de re-formulation

 

Vision théologique  de la Création.

« Au commencement était le Verbe, tout fut par lui et sans lui rien ne fut » (Jean 1,2) La création a été une oeuvre de l’amour du Père en son Fils. Il a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour « réparer » la création, comme si elle était mal faite,  mais pour « révéler » la beauté de la création et nous aide à l’accomplir. Dieu a toujours voulu créer le monde avec les hommes.

La création n’est donc pas une « production » mais une « entrée en relation ». On pourrait formuler ce projet de cette manière : Dieu est « communion » . Il est « communion dans sa Trinité ». Mais la Communion, par définition, cherche toujours à entrer en communication. Donc, Dieu dit, je vais créer l’homme pour me communiquer avec lui. « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole, et :mon père l’aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure » (Jean 14, 23). Puisque Dieu est communion, vivre c’est rencontrer. Créer pour Dieu, c’est rencontrer. Dans la création de l’homme, Dieu voit qu’il n’est pas possible pour Adam de vivre seul, alors il a crée la femme. (Eve dont la racine est vivre).

La création, en ce sens, c’est l’Amour qui crée la Relation.

 

Le sacrement.

« Les sacrements sont des signes sensibles (paroles et action) accessibles à notre humanité actuelle. Ils réalisent  efficacement la grâce qu’ils signifient en vertu de l’action du Christ et par la puissance de l’Esprit-Saint » (Catéchisme de l’Eglise catholique)

L’Eglise catholique retient 7 sacrements (Signes) relevés de l’enseignement et la pratique de Jésus. (Les protestants n’en gardent que deux). Le sommet est l’Eucharistie (le Très-Saint-Sacrement, avons-nous appris au catéchisme d’autrefois)). Le Concile Vatican II présente l’Eglise comme un sacrement « L’Eglise étant, dans le Christ, en quelque sorte le sacrement, c’est-à-dire à la fois le signe et le moyen de l’union intime avec Dieu et de l’unité de tout le genre humain. » (Lumen gentium §1). Par ricochet, chacun de nous est un sacrement dans la mesure où nous entrons en relation avec les autres comme signe de la présence de Dieu.

 

Le Sacrement de la pénitence et de la réconciliation

Pénitence : se repentir, se convertir. Réconciliation : aller à la rencontre. C’est comme dit Jean-Baptiste à propos du baptême: « Pour moi, je vous ai baptisés avec de l’eau(conversion), mais  lui (Jésus), vous baptisera avec l’Eprit-Saint(communion) »  (Marc 1,8)

Première démarche : La reconnaissance de l’amour de Dieu, un amour total, fidèle, manifesté en Jésus-Christ. Je demande la grâce de vivre dans cet amour. 

Deuxième démarche: Je reconnais que je suis encore loin de cet amour qui va jusqu’à « aimer les ennemis et donner la vie aux persécuteurs ». Je demande la grâce de pouvoir pardonner « à ceux qui m’ont offensés » et d’être « délivré du mal ».

 

Pourquoi l’aveu ?

Il n’y pas de pardon sans la reconnaissance de la responsabilité. L’aveu n’est pas uniquement dans ce qu’on dit au prêtre (en secret, dans le confessionnal).  Il est surtout dans  une  démarche communautaire. Une célébration communautaire de ce sacrement est un signe, un « signe ecclésial » de la pénitence et de la réconciliation. Chacun peut participer à cette démarche, même s’il ne voit pas la nécessité d’aller parler (en secret) à un prêtre. Le fait d’être là devant la communauté, est déjà un aveu. A chaque Eucharistie, nous « confessons à Dieu et devant nos frères que nous sommes pécheurs »

 

Pourquoi le prêtre ?

Le prêtre est là pour signifier la présence de Dieu et celle de la communauté. L’aveu au prêtre ne remplace pas la réconciliation avec celui ou celle que nous avons offensé. « Va d’abord te réconcilier avec ton frère ; » (Matthieu 5,23). D’autre part, le prêtre est un homme avec ses erreurs, ses blocages, ses angoisses, ses scrupules, ses traumatismes... On ne peut pas tout attendre de lui. Le prêtre n’est pas toute l’Eglise, l’Eglise est pas tout Jésus-Christ, lui-même ne se prend pas pour absolu. Il se reconnaît « chemin » qui nous conduit vers le Père.

 

Ce qui est premier : l’Amour de Dieu qui nous accueil. « Si ton coeur t’accuse, Dieu est plus grand que ton coeur » (I Jean 3,20). « Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même » (II Tm 2, 12)

 

Pour la célébration pénitentielle communautaire (voir les prières et chants d’une célébration)

 

 Sur une carte, chacun pourrait écrire 

 

 

Dieu, notre Père, je te rends grâce pour la VIE que tu m’as donnée.

je l’ai reconnue comme un DON de ton AMOUR, en particulier :

(citez un fait : dans une rencontre...  ou bien à travers une épreuve, un témoignage, un événement ...)

 

Je reconnais que je suis encore loin de cet amour, du fait que …

(citez un péché ou une faiblesse ... ) qui m’empêche d’aimer comme Jésus a aimé.

 

 

Cette carte serait une aide-mémoire dans la brève rencontre avec le prêtre. Elle sera déposée dans un vase devant l’autel et brûlée dans le feu à la veillée pascale.