Les nouveaux saints de la famille salésienne
Le pape Jean-Paul Il vient de béatifier à Rome,
sur la Place Saint Pierre, le dimanche 25 avril 2004, trois membres de la
famille salésienne.
Auguste CZARTORYSKI, prêtre salésien, prince polonais
de sang royal, né à Paris le 2 août 1858, de parents exilés. Il étudie à Paris
et à Cracovie, de 10 à 17 ans, après avoir perdu sa mère à l'âge de 6 ans.
Joseph Kalinowski, son précepteur exerça sur lui une grande influence. Il avait
derrière lui dix années de travail forcé en Sibérie. Devenu Carmélitain, le
Pape Jean-Paul Il le canonisa.
La santé du jeune prince se détériora beaucoup à cause
de la tuberculose qu'il avait contractée. Dès lors sa vie consiste en un
continuel pèlerinage entre différents sanatoriums.
Poussé par son père dans la carrière diplomatique qui
ne l'attire pas, il sent très fort en lui l'appel au don total à Dieu. C'est
alors que Don Bosco apparaît, lors de son voyage triomphal à Paris en 1883. Il
le rencontre et en ressent un attrait pour le suivre, au service des pauvres.
Don Bosco reste prudent. Aussi, le prince va demander conseil au Pape Léon
XIII, qui lui dit: "Va chez Don Bosco !" Auguste Czartoryski va à
Turin et à l'âge de 29 ans il devient le plus humble des novices. Don Bosco,
presque mourant, bénit sa soutane. Auguste commence tout juste les études de
philosophie que la tuberculose réapparaît. Le salésien André Beltrami s'occupe
de lui avec beaucoup de dévouement. Entre temps, Don Rua, le premier successeur
de Don Bosco lui fait étudier la théologie et Auguste est ordonné prêtre le 2
avril 1892, à San Rémo. Sa famille, après avoir tout essayé pour le faire
sortir de la Congrégation, est volontairement absente de la célébration.
Auguste Czartoryski meurt à Alassio le 8 avril 1893,
le samedi dans l'octave de Pâques: quelle belle fête de Pâques! s'exclame-t-il.
Il avait 35 ans. Son corps
repose actuellement dans l'église de la paroisse salésienne de Przemysl, en
Pologne.
Eusébia PALOMINO, Fille de Marie Auxiliatrice
(salésienne de
Don Bosco), née à Cantalpino (Salamanque - Espagne) le 15 décembre 1899. Son enfance fut pauvre, mais
heureuse et pleine de foi, dans la très pauvre maison où son père, sa mère et
ses sœurs vaquaient au travail et à la prière dans un climat d'amour réciproque
et de bienveillante charité envers tous.
Elle reçoit les premières
notions de catéchisme, avec beaucoup d'intérêt, de son père, ce qui la prépare
à recevoir pour la première fois le "Pain du Ciel" à 9 ans. Dès lors,
Eusébia vit quelque chose de grand et d'ineffable: c'est l'étincelle d'un
intense amour envers Jésus dans son sacrement de l'Eucharistie. Cet amour lui
procure "un grand bonheur" à chaque rencontre eucharistique et la
porte à vaincre les difficultés. En 1924 elle se consacre totalement au
Seigneur comme Fille de Marie Auxiliatrice. Là où elle est affectée, dans la maison de Valverde dei
Camino, elle s'occupe de cuisine et de différentes responsabilités qu'elle
accomplit avec une amabilité de service et une joyeuse disponibilité. Le
dimanche on la trouve au patronage où non seulement les petites filles, mais
aussi les filles et même les adultes sont attirés par son esprit de prière et
de foi convaincue et convaincante. La Passion du Seigneur la stimule dans son
témoignage et la pousse à s'offrir à Lui en 193l, à la veille de la Révolution,
en victime pour le salut de ses frères de l'Espagne et du monde. Pendant trois
années elle souffre des souffrances indicibles en crescendo d'attente joyeuse
du Paradis qui s'ouvre à elle le 10 février 1933. Elle repose à Valverde.
Alessandrina
Maria DA COSTA est
née le 30 mars 1904 à Balasar (Portugal). Petite paysanne, vive, enjouée et
affectueuse. À 14 ans, elle saute par la fenêtre de sa maison pour sauver sa
vertu face à la passion d'un homme entré pour abuser d'elle. Cinq ans plus
tard, la blessure se transforme en paralysie totale et la voilà clouée au lit
pendant plus de 30 ans, soignée par sa sœur aînée.
Alessandrina s'offre comme
victime au Christ pour la conversion des pécheurs et pour la paix dans le
monde. "Je n'ai pas d'autre but que de rendre gloire à Dieu et sauver des
âmes pour Lui". Pendant quatre ans (1938-1942), elle revit la Passion du
Christ tous les vendredis
pendant trois heures. Puis, de 1942 à sa mort, pendant plus de treize ans, elle
ne prend plus ni boisson, ni aliment, si ce n'est la communion quotidienne.
Elle demande et obtient de Pie XII. la consécration
du monde au Cœur Immaculé de Marie, le 3 1 octobre 1942. Son second directeur spirituel
fut un salésien de Don Bosco, le père Umberto Pasquale qu'elle appelait
"mon Simon de Cyrène dans les heures les plus tragiques de ma vie"
(1944-1948) et c'est lui qui recueillit son précieux journal. Elle demande
alors de devenir Coopératrice Salésienne. "Je me sens en étroite union
avec les Salésiens et les Coopérateurs du monde entier... et offre mes
souffrances, unie à eux tous, pour le salut de la jeunesse! J'aime la
Congrégation. Je l'aime tant que je ne l'oublierai jamais, ni sur terre, ni au
ciel."
Elle mourut le 13 octobre 1955 à Balasar ; c'est
là que son corps repose et continue d'attirer une foule de pèlerins.
Que l'exemple de ces trois
nouveaux Bienheureux nous stimule. Confions à leur intercession tous nos
missionnaires et que nous sachions retenir la consigne de Dominique Savio :
"la sainteté consiste à nous maintenir toujours joyeux".
Père Jacques DÉCOLLONGE,
sdb.
Extrait de « Le
Lien » Œuvre missionnaire de Don Bosco
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Saint-Etienne Cedex 1