Appel
des évêques des Pays de la Loire à la conversion
à
l'occasion de la Journée des Migrants
Aujourd’hui, des
millions d’hommes et de femmes, vivent l’expérience de l’émigration. Ces personnes
quittent leur pays pour fuir la violence, l’insécurité, la misère. Elles se
mettent en chemin dans l’espérance d’une vie meilleure, pour trouver un lieu
de paix et de sécurité, un lieu pour travailler et fonder une famille, un
lieu pour vivre. Souvent, elles ne
sont perçues qu’à travers les problèmes que pose leur accueil ou leur
insertion dans notre société. Certes, chaque état doit réguler les flux
migratoires et mettre en œuvre les politiques dictées par les exigences
générales du bien commun. Mais, c’est seulement lorsqu’est garanti le respect
de la dignité de chaque personne que le bien commun est vraiment recherché.
Tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des
droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en
toutes circonstances. Souvent, la
migration s’impose aux personnes pour des raisons de survie ou pour se
protéger des guerres et des persécutions. Parfois, des intermédiaires sans
scrupule en ajoutent encore à leur désarroi. A la suite du Pape
Benoît XVI, les évêques des Pays de Loire, en ce temps où nous fêtons la
naissance de Jésus, dans l’humilité de Bethléem, invitent à changer de regard sur les personnes migrantes et
réfugiées. Nous ne mesurons pas
toujours ce que représentent pour chacun d’entre eux les blessures du
déracinement, du détachement et l’arrachement à la terre natale, le
traumatisme de l’abandon des membres de la famille, des biens qui assuraient
la survie, de l’angoisse face à l’avenir incertain. Rappelons-nous les propos
du Christ dans l’évangile selon St Matthieu: « j’étais un étranger et vous
m’avez recueilli. » (Mt 25, 35)Comme le développe le Pape Benoît XVI dans la
lettre pastorale à l’occasion de la Journée Mondiale des Migrants, le défi qui nous est lancé est de transformer leur
pèlerinage de survie et d’espoir en pèlerinage de Foi et d’Espérance. Nous disons aussi
toute notre reconnaissance et notre encouragement à ceux qui consacrent leur
temps, leur force à l’accueil et la prise en charge des migrants parmi nous.
Ils font beaucoup pour aider à la régularisation de certaines situations,
quand celle-ci s’avère possible. Accueillir l’étranger
est un défi pour tous les baptisés. Nous invitons toutes les communautés
chrétiennes à réfléchir à l’accueil des migrants et des réfugiés. Cela, d’autant plus que dans le
contexte de crise que nous traversons, nous sommes parfois tentés par la peur
et la méfiance à l’égard de l’étranger. Nous invitons à
aller à la rencontre de l’autre, à aller vers l’autre. Cela rejoint l’effort
fait par l’Eglise en France aujourd’hui à travers la démarche « Diaconia »
pour servir la fraternité. Nous invitons tous
les baptisés à une conversion. En effet, nous
n’avons pas seulement à aider ou donner, mais nous avons à recevoir. Ils sont des frères et des sœurs qui
arrivent avec leur détresse, mais aussi avec leur richesse. Un certain nombre
d’entre eux sont chrétiens et ont parfois vécu dans leur pays des expériences
ecclésiales fortes, dont ils peuvent nous transmettre quelque chose. Ils sont parmi nous pour nous évangéliser. Beaucoup portent des
valeurs d’humanité que nous avons perdues, ils ont bien des choses à nous
apprendre. A travers leur
souffrance, leur espérance, leur joie et leur tristesse, c’est aussi Dieu qui
nous parle. Ecoutons-le. Mgr Jean-Paul JAMES, évêque de Nantes Mgr Alain CASTET, évêque de Luçon Mgr Emmanuel DELMAS, évêque d’Angers Mgr Thierry SCHERRER, évêque de Laval Mgr Yves LE SAUX, évêque du Mans |